"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le bandeau rouge entourant ce roman indique "la nouvelle grande voix de la littérature du sud". Bon... moi je ne l'ai pas trouvé exceptionnelle cette voix, cette écriture, ce style. A vrai dire j'étais dans un état comateux comme ces hommes qui boivent trop de bourbon tellement je m'ennuyais à la lecture de ce roman. Y a pas de rythme, on se doute que ça va mal se passer pour bon nombre des personnages, on a guère de sympathie pour eux, et il n'y a bien que la dernière partie qui ait éveillée quelques sentiments positifs pour moi.
Bourbon, Blues and Blood !
Le shérif Chambers est fatigué, sa femme le presse de prendre sa retraite tandis qu’il hésite… « terrifié à l'idée de l'ennui qui le guetterait tandis qu'il se dirigerait lentement vers ses derniers jours. »
Grande Dépression, prohibition, bourbon de contrebande, bootlegger sans scrupules, meurtres en pleine rue, adolescents prêts à tout pour vivre, le décor est bien, très bien, planté. Tout vous prévient que le shérif Chambers va faire une dernière ronde, qu’il va nettoyer les écuries d’Augias avant de passer la main. John Wayne revient, le Wayne de John Ford et, même si nous ne sommes pas à Monument Valley mais en Caroline du Sud, c’est sûr, il va nous régler ça avec sang froid et doigté.
Pas tout à fait, finalement. Je vous laisse découvrir comment avec cette galerie de « personnages inoubliables » comme le vante, assez justement, la quatrième de couverture. Un très bon roman sur une époque où chacun luttait à sa façon, avec ses atouts et ses faiblesses, pour survivre. Le slogan est passé de mode même si la réalité est toujours vivace : Struggle for life…
Gageons que Jon Sealy a gagné le droit de vivre de sa plume !
« Des soirs pareils, Tull entendait dans sa tête les accents plaintifs du blues de Bessie Smith… On ne pouvait pas dire qu’en approchant de la cinquantaine il vieillissait comme un bon whisky, mais plutôt qu’il s’éventait telle une bière abandonnée sur un comptoir. « Personne sait quand t’es au bout du rouleau », chante Bessie Smith, les paroles les plus sensées que quiconque ait jamais prononcées. On emmène ses amis faire la noce, on leur paye de l’alcool de contrebande, on leur prête de l’argent pour une partie de cartes, mais une fois la bouteille vide, l’argent envolé et les cartes rangées, les amis s’en vont en emportant un bout de votre âme et vous laissent dans votre château à méditer sur la vie et la mort. »
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