"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La jeune Alicia Rennick a été violée par Ken Frazer, Greg Anderson et Art Wallace, trois étudiants de bonne famille, la fine fleur de la jeunesse de la ville de Ann Harbor (Michigan). Mais quand l’Attorney général de la ville reçoit la victime accompagnée de ses parents qui réclament justice, il les dissuade de porter plainte. Pourtant le crime est bien réel. Alicia était vierge et non consentante. Elle s’est débattue, elle a été frappée, trainée de force dans une chambre de motel et abusée à maintes reprises. L’ennui, c’est que la parole de la jeune fille risque de ne pas peser bien lourd face à la version totalement différente des garçons. Pour eux, c’est Alicia qui les a sollicités, aguichés et qui a même demandé à chacun 20 dollars pour pratiquer sodomie et fellation. De plus, la meilleure amie d’Alicia a également donné un témoignage accablant pour elle. Résultat : plus personne ne la croit, même pas ses parents. Pour étouffer le scandale, ils lui font épouser Buddy Garner, un jeune mécano amoureux d’elle, qui ne fera pas d’histoires. Vingt ans plus tard, le trio, qui a très bien réussi dans la vie, part comme chaque année en direction de la frontière canadienne pour une chasse un peu particulière…
« La chasse est ouverte » est un thriller paru en 1974 aux Etats-Unis et en 1977 en France qui n’a pas pris une seule ride et n’a rien perdu de sa charge d’angoisse et de violence intelligemment distillée. Récemment réédité chez Archipoche, ce livre est en passe de devenir un classique du genre dans la lignée et l’esprit de certains titres de Stephen King ou de Dean Koontz. L’intrigue repose sur une histoire de vengeance implacable menée par un justicier dont on ne découvre l’identité et les motivations qu’en toute fin de narration. Avec en prime, une révélation supplémentaire assez surprenante dans l’épilogue. Le lecteur suit alternativement les trois prédateurs et les deux futurs victimes en se demandant à quel moment le grain de sable va pouvoir enrayer l’horrible mécanique. La mise en place du drame se fait très progressivement, très minutieusement, puis le tempo s’accélère et monte en puissance avant le déchainement final. D’un point de vue stylistique, Osborn est un peu plus proche de King que de Koontz. Tout est si rondement mené qu’il n’est pas facile de poser l’ouvrage tant le suspens est prenant. Ce n’est donc pas sans raison que cette histoire a été adaptée au cinéma dès sa parution.
Que la mort vienne sur moi : voici un livre incontournable qui a tous les ingrédients pour donner un excellent roman noir américain comme je les aime !
Si au début le style de l'auteur me semblait trop haché et l'intrigue difficile à suivre car le lecteur arrive dans l'histoire sans en comprendre les tenants et aboutissants, quelques pages plus loin j'étais complètement happée par ce récit qui fait croiser plusieurs personnages imprégnés par leur passé, leurs désillusions, leur petite vie étriquée dans un trou paumé. C'est vraiment de la pure country noir : l'Amérique profonde dévoilée au lecteur !
Il n'y a pas de mystère, pas de rédemption, c'est un quotidien terriblement misérable où la seule chose extraordinaire qui peut vous arriver soit de vivre une vie paisible ou alors de mourir pour une simple histoire de drogue ou de bagarre dans un bar. Si vous avez Un hiver de glace (Winter's Bone) de Daniel Woodrell ou encore Pike de Benjamin Whitmer (deux excellents romans) vous vous régalerez avec ce livre !
J'ai aimé la façon dont l'auteur faisait s'imbriquer les vies des deux frères avec celle de l'homme qui est en quête de son propre frère. J'ai aimé qu'il donne autant d'importances à l'intrigue centrale qu'aux petits détails de leur existence : le travail, la vie de couple... Certains sortiront vivants de tous ces évènements mais aucun n'en sortira indemnes et surtout pas le lecteur !
Comme dans la plupart des romans noirs, la fin reste ouverte à l'appréciation du lecteur : à vous de choisir VOTRE fin, à vous de décider ce qui se passera ensuite... Il s'agit peut-être du seul moment extraordinaire dans la vie très ordinaire de ces protagonistes : c'est d'un réalisme cruel ! Je me suis vraiment attachée aux personnages et surtout à Arlo qui est sûrement le plus "humain" de tous...
En définitive une très bonne lecture, j'ai très envie de lire d'autres romans de J. David Osborne !
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