Herve Chabalier

Une enfance entre la Lozère, dont il est natif, et Barcelone, une adolescence en Afrique, avec ses parents instituteurs : Hervé Chabalier est depuis toujours un globe-trotter que passionnent le monde et ses soubresauts. Très jeune grand reporter au Nouvel Observateur puis au Matin de Paris, il couvre tous les grands conflits de la planète, de l'Afghanistan au Liban en passant par l'Amérique du Sud, ce qui lui vaut de recevoir le prix Albert-Londres pour l'ensemble de ses reportages. Depuis plus de quinze ans, il dirige l'agence Capa, qu'il a fondée et qui a acquis au fil des ans une réputation internationale d'excellence et d'exigence en matière de télévision.

Avis sur cet auteur (2)

Couverture du livre « Le dernier pour la route » de Herve Chabalier aux éditions Pocket

Geneviève Munier sur Le dernier pour la route de Herve Chabalier

Documentaire poignant s'il en est. L'alcoolisme, fléau bien connu...et tellement difficile à aborder. Derrière ce mot se cachent tant de misère, de honte, de promesses non tenues…

Hervé CHABALIER a choisi de nous faire part de son combat contre cette bouteille à l'origine de tant de drames. Mêlant des anecdotes de sa vie de journaliste à sa lente victoire sur ses démons, il apporte dans ce récit une belle image de ce que peuvent être la force, la volonté de réussir, la guerre contre la douleur et la déchéance.

Ce livre se dévore d'une traite. On le lit en espérant, en souffrant, en rechutant aussi, fiers d'une avancée, tristes d'un échec. L'auteur exprime pour ses camarades d'infortune, une tendresse qui ne peut naître que dans l'adversité. Face à un ennemi commun, ni riches ni pauvres, ni intellectuels, ni manuels, tout le monde est logé à la même enseigne.

Le moment difficile du témoignage de sa femme, partie intégrante du protocole de soins est écrit avec une pudeur indicible et certainement une souffrance réciproque. Chacun le sait, il est particulièrement difficile de reconnaître ses défauts (maladies ?), a fortiori devant tout le monde et plus encore, je présume, lorsque l'on est quelqu'un de connu.

C'est pour toutes ces raisons que le témoignage d'Hervé CHABALIER est très fort, pour son courage à exposer ses bassesses face à l'alcool, ses mensonges et ses
désirs. Mais quelle force, quel cri d'espoir, quel exemple pour ceux qui souffrent du même mal que ces mots des dernières pages et quelle lucidité aussi "…ce combat de l'abstinence. Il ne s'achève jamais, passe par la spiritualité et la pratique d'une nouvelle philosophie de vie".

Je m'aperçois que pour la première fois je n'ai pas fait état de l'écriture. Dans un tel récit, elle n'a aucune importance.