"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Meurtre en coulisse, A Fatal Flaw dans la version originale parue en 2019, a été publié par les éditions Harper Collins en 2020 dans la collection Harper Collins Noir. Style fluide et écriture soignée sans être pompeuse caractérisent la plume de l'auteur: "Le grand jour arriva enfin. Ce samedi soir, après un mois de répétitions, le concours allait avoir lieu. Le théâtre commençait à se remplir de spectateurs, et Dennis Quayle-Jones était gagné par l'excitation grandissante qui accompagnait toujours une salle comble. Il n'avait jamais été aussi affable et professionnel, et il frétillait d'impatience." (Page 253).
Thème: harcèlement.
L'intrigue:
Oxford 1960. Abigaïl Trent est morte en buvant du jus d'orange empoisonné avec des baies d'if. Bien que l'enquête du coroner n'ait pas encore commencé, tout le monde pense qu'elle s'est suicidée. Mais Grace, amie d'enfance de Trudy, n'en croit pas un mot. Abby n'était-elle pas exaltée à l'idée de participer au concours annuel de beauté organisé par la marque Dunbar, fabricant de miel. Dans ce cas, comment croire que la jeune fille de dix-neuf ans ait voulu se donner la mort? "Elle était tout excitée par la perspective de la soirée du concours. Elle avait des étoiles plein les yeux! En plus, elle avait hâte de présenter son numéro..." (Pages 19-20).
Que penser des incidents survenus au théâtre où les filles répètent leur numéro de danse pour la soirée de gala, qui doit se dérouler trois semaines plus tard? Christine Dunbar, désireuse de garder son mari volage aussi loin que possible des jeunes candidates au concours, a pris en main son organisation, malgré ses réticences à se compromettre dans une festivité aussi plébéienne. Hors de question de laisser qui que ce soit menacer son mode de vie confortable, à l'abri de tout ennui qui pourrait en compromettre la mécanique bien huilée. Mais elle ne pouvait s'empêcher de craindre que son mari ne commette une bévue monumentale.
Au cours de l'enquête, le Dr Ryder décide d'un verdict non-concluant afin de permettre l'ouverture d'une enquête officielle. Avec Trudy à son service. Afin de répondre aux questions qui le taraudent: la mort d'Abby est-elle accidentelle? L'œuvre d'un assassin? Est-elle liée aux incidents survenus au théâtre. Et quelle information dissimule Grace? Joue-t-elle un rôle dans les incidents?
Cette nouvelle affaire s'avère bien plus complexe qu'il n'y parait. Le Dr Ryder et la charmante Trudy auront fort à faire pour découvrir la vérité.
Un bon cosy de facture classique mais efficace. On retrouve avec plaisir la jeune Trudy, de plus en plus décidée à devenir la première femme inspecteur, malgré la désapprobation de son chef et de ses collègues masculins. Heureusement encouragée par le coroner, le Dr Ryder qui fait de plus en plus souvent appel à elle pour enquêter à ses côtés, se fiant à son intelligence, à sa finesse d'analyse et à son courage. Grâce à lui, la jeune fille prend de l'assurance. Un bon combo qui vous fera passer un agréable moment de lecture.
Un Pique-nique presque Parfait, A Fatal Mistake dans la version originale publiée en 2018, traduit par Alexandra Herscovici-Schiller, a été publié par les éditions Harper Collins en 2020 dans la collection Noir. Le style fluide enchaîne les mots harmonieusement, pour le plus grand bonheur du lecteur qui peut ainsi se concentrer sur l'histoire: "Pendant une dizaine de minutes, le livreur de lait à la retraite et son petit chien restèrent assis là à écouter le bourdonnement des abeilles et à regarder des papillons jaune soufre à la pointe des ailes orange voleter dans la prairie. Puis un rapide coup d'œil à sa montre informa Jimmy que sa femme lui servirait bientôt son déjeuner, si bien qu'avec un soupir, il se releva et commença à rentrer." (Pages 12-13).
Sur un rythme lent, l'auteur conduit le lecteur d'une façon languide et innocente vers la tragédie, mettant peu à peu en place les éléments de l'intrigue: "A peine une heure plus tard, Miriam Jenks, jeune mère d'une petite fille replète et placide, poussait son landau dans la grande-rue. En attendant sur le trottoir que la vieille Morris Minor "Moggy" du Dr Thomas passe, elle décida que ce serait une bonne idée de se mettre à l'abri de la chaleur écrasante. Elle se dirigea donc vers le chemin de terre plat et durci qui longeait la rivière pour profiter de l'ombre des saules pleureurs. Tout en avançant, elle chantait une berceuse à son bébé, qui s'était mis à pleurnicher. Elle la fredonnait toujours quand un mouvement attira son attention. Elle baissa les yeux. Un corps humain flottait dans l'eau tout près d'elle." (Pages 13-14)
Juin 1960. Par une belle journée ensoleillée, Derek Chadworth, venu au bord de la rivière avec ses amis fêter la fin de l'année scolaire, est retrouvé mort par une passante. Pourquoi personne ne se souvient l'avoir vu ou lui avoir parlé avant l'accident? Aux yeux du coroner, l'affaire ne semble pas aussi simple que de prime abord. Pourquoi le Dr Ryder a-t-il l'impression que les étudiants venus témoigner cachent quelque chose? Pourquoi sont-ils tous évasifs quand ils évoquent la victime? Il est impossible que vingt personnes donnent un témoignage identique...
Une semaine plus tard, le Dr Ryder, ayant obtenu du jury un verdict non concluant, ce qui implique d'approfondir l'enquête, demande l'assistance de Trudy, détournant la jeune fille de son ennuyeuse routine. Mais l'enquête s'avère délicate, la plupart des parents des participants au pique-nique fatal étant des aristocrates ou des nouveaux riches. Il faut faire vite avant que tous les témoins ne se dispersent pour les vacances.
Comme par hasard, Becky, petite amie de Derek, n'a donné aucune nouvelle depuis le jour où elle a laissé une lettre à sa famille leur disant qu'elle partait pour Londres. Sa disparition aurait-elle un lien avec la mort du jeune homme?
Conscient du potentiel de Trudy, le Dr Ryder est bien décidé à la former de son mieux. Et pour savoir ce qu'il s'est réellement passé le jour du pique-nique, il demande à la jeune fille de se faire passer pour une étudiante. Parviendra-t-elle à gagner la confiance des élèves de St Bede's College afin de lever le mystère qui entoure la mort de Derek?
Dans ce décor de carte postale, par une belle journée ensoleillée, comment imaginer qu'un crime ait pu être commis? Et pourtant...Il ne faut jamais se fier aux apparences. Ni à la position sociale d'ailleurs...Dans cette seconde enquête menée conjointement par le Dr Ryder, coroner, et la stagiaire Trudy Loveday, on voit l'évolution du personnage de la jeune fille qui, peu à peu, grâce aux encouragements du Dr Ryder, prend de l'assurance. Elle est douée, intelligente, mais manque de confiance en soi. Normal! Personne, dans son entourage, ne comprend pas pourquoi elle s'entête à vouloir devenir inspecteur de police!! Surtout pas son chef qui la cantonne volontairement à des tâches sans aucun intérêt. En 1960, tout ce que l'on attend d'une jeune fille bien élevée, est qu'elle se marie et consacre le reste de sa vie à son mari et ses enfants!!
Faith Martin prend un malin plaisir à défier les conventions sociales de l'époque, dans un décor figé dans les traditions britanniques, laissant toute latitude à la gent masculine de s'épanouir. Mais attention, le propos de l'auteur n'est pas de promouvoir un féminisme radical et intransigeant. Seulement de nous faire réfléchir sur la place occupée par les femmes dans la société, même si, depuis les années 60, les choses ont évolué. C'est avec son humour caractéristique et sa finesse d'analyse qu'elle nous transporte au cœur d'une enquête criminelle menée tambour battant. Ne vous inquiétez pas. Vous aurez tout loisir de retrouver l'improbable duo très prochainement...
J'avais apprécié Meurtre en coulisse et je suis ravie de poursuivre les aventures de l'agent Loveday et du coroner Ryder. Ce duo atypique est vraiment attachant et leurs enquêtes plutôt bien ficelées.
Ce tome débute donc par une audience sur un décès tragique : un homme a été brulé vif dans une cabane lors du feu de la Bonfire Night, devant toute sa famille.
Tout laisse croire qu'il s'agit d'un simple accident causé par un brandon envolé du feu de joie, mais il y a un mais (sinon il n'y aurait pas d'histoire). La presse ne croit pas à cette thèse et indique que la police s'est trompée, il s'agit d'un assassinat. Aussitôt, la police propose de ré-ouvrir l'enquête afin de calmer l'opinion publique, et celle-ci est confiée, par le capitaine Jenning - toujours fidèle à lui-même (sauf à la fin), à l'agent Trudy Loveday.
C'est donc elle qui va mener la danse sur ce tome, le coroner sera en appui, mais un peu plus discret.
Elle va donc conduire plusieurs entretiens pour déterminer si la piste accidentelle était bien la bonne. L'homme mort, Mr Thomas Hughes était détestable, et il laisse une multitude de personnes qui aurait souhaitée sa mort, à commencer par les membres de sa famille (et donc autant de suspects potentiels pour notre binône).
Comme à son habitude, l'auteure nous emmène sur des fausses pistes, tout en glissant ça et là des indices pour deviner l'issue du roman. J'admets que j'ai été très surprise par le dénouement, que je n'attendais pas!
Ajoutez un journaliste ambitieux, qui a des comptes personnels à régler, et vous obtiendrez un mélange explosif (sans mauvais jeu de mot, en lien avec le titre).
Une fois de plus, l'auteure décrit les mœurs de la société britannique dans les années 60's, le rôle des femmes, le machisme et le patriarcat, j'aime toujours autant voir Trudy devenir une femme forte.
Trudy est le personnage qui évolue le plus dans ce tome : elle grandit et s'affirme en véritable officier de police, tout en conservant son côté humain et empathique. Ryder l'y aide, de façon subtile, tel un professeur.
J'ai trouvé cet opus un peu plus long que Meurtre en coulisse. L'intrigue met plus de temps à se mettre en place et j'ai eu l'impression que certaines descriptions n'apportent rien au déroulé de l'histoire, ce qui alourdi un peu la lecture. Cette impression est surement accentuée par le huis clos familial. Il n'y a pas vraiment d'actions, plus des entretiens et des questionnements, ce tome est plus posé.
Je conseille cependant ce 5ème opus, cette saga de cosy mystery est toujours intéressante et menée par un duo attachant.
Chaque enquête est totalement indépendante.
J'ai été intriguée par l'histoire : un possible drame (suicide ou meurtre, accidents suspects...) qui couve dans les coulisses d'un concours de beauté pour des produits alimentaires, dans la belle et calme ville d'Oxford. Cela promet d'être riche en rebondissements et je n'ai pas été déçue, moi qui suis adepte du cosy mystery!
Le 1er point positif est l'histoire, bien ficelée et assez addictive au final.
Même si j'ai réussi à discerner qui tirait les ficelles, j'ai été agréablement menée en bateau par la plume de l'auteure, qui créée volontairement des fausses pistes, même si elle distille des indices par moment.
Le cadre est soigné (un vieux théâtre), la défunte trop belle pour être totalement innocente et les suspects se comptent en nombre (elles sont nombreuses les candidates à Miss Miel, à cela s'ajoute les juges et tout le petit monde qui gravite autour du concours).
Mention spéciale pour les quelques passages où l'on voit les scènes par les yeux de l'assassin, qui donne ses sentiments. J'aime beaucoup cette mise en abyme de l'histoire, avec la douce précaution d'utiliser de mot neutre (on ne sait jamais si c'est un homme ou une femme).
Le 2ème point positif tient sur les personnages.
Le duo est parfait : une jeune agent de police et un vieux coroner.
Trudy est perspicace, quoique un peu naïve (et c'est ce qui l'a rend totalement attachante). Elle réussi à avoir l'accord de son chef pour être infiltrée dans le concours, au cœur même de l'enquête, pour aider une amie d'enfance. Elle se bat contre les idées machistes et cherche à prouver qu'elle a toute sa place au poste de police. Elle va sortir de sa zone de confort en devenant candidate (elle qui préfère le confort de ses chaussures de service aux hauts talons).
Le Dr Ryder a l'expérience, le flegme anglais et une touche de cynisme qui me va bien. Il a un secret qu'il tente de protéger. C'est un homme mystérieux, qui va soutenir sa jeune collègue lors de son infiltration en devenant lui-même juge du concours.
Deux opposés qui finalement sont complémentaires.
Je pense que l'auteure a une passion pour Oxford, car dans les descriptions, on s'y retrouve vraiment, que ce soit l'ambiance de années 60 ou la ville elle-même qui est ici sublimée.
Sa plume est agréable, réaliste et plutôt légère.
J'ai appris qu'il s'agissait d'une série, je vais poursuivre les aventures de ce duo attachant assez vite.
Les tomes se lisent sans difficulté dans le désordre (il me semble que celui-ci est le 3ème), je n'ai à aucun moment était perdue.
J'ai passé un excellent moment avec Loveday et Ryder. J'aime la fraicheur, l'enthousiasme et la spontanéité de cette jeune femme, qui est totalement complémentaire de l'expérience et de la rigueur du coroner.
Un cosy mystery, à l'ambiance so british, idéal en cette saison! A lire de préférence avec un bon thé.
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