"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mai 1941A Paris, en zone occupée, la vie nocturne continue malgré le couvre-feu entre minuit et 6h. Dans cette situation exceptionnelle, Victor Saalia, dit le Turc, tire son épingle du jeu. Bien aidé par ses relations avec les allemands, il sert d'intermédiaire musclé dans certaines transactions commerciales avec la pègre. Turco-juif mais musulman de façade, son statut "neutre" fait de lui un allié privilégié.
Le scénariste, romancier et réalisateur Noël Simsolo nous met en immersion dans les nuits du Paris occupé. Entre les nazis et les truands locaux, les cabarets, la prostitution, le commerce de la drogue s'organisent. Au centre du jeu, un personnage cristallise le regard du lecteur. Quel jeu joue vraiment Victor ? Va-t-il basculer du côté de la résistance ?
Dominique Hé complète un duo qui a déjà fait ses preuves: (Les miroirs du crime, Du côté de l'enfer, Pornhollywood). Son dessin réaliste fonctionne plutôt bien avec un Victor qui se révèle peu à peu mais reste encore plein de mystères.
Un deuxième et dernier tome, "Jeux truqués", viendra conclure ce diptyque qui met justement en évidence le jeu de dupes que certains ont joué pendant cette période trouble. Coincé entre des intérêts divergents, collaborateurs, nazis et résistants, Victor devra faire un choix.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
Bon, la dernière fois que j’avais eu affaire à ces deux là, Noël Simsolo et Dominique Hé, pour le tome 1 des miroirs du crime, j’avais été très généreux dans mes appréciations… Il faut dire que je débutais alors sur SambaBD et que j’étais peut-être un peu moins exigeant, que ce soit pour le scénario comme pour le dessin. Il semblerait que je ne sois plus disposé à être aussi indulgent.
En effet, commençons donc par ce qui fâche… Le dessin. Autant, la ligne presque claire des miroirs du crime avait pu me séduire parce qu’elle respectait plus ou moins un traitement des couleurs justement assez ligne claire, autant, là… J’ai vraiment beaucoup de mal avec les nuances de couleurs soit trop marquées soit trop nombreuses. Et puis le trait de Hé semble hésiter entre un côté réaliste et un côté caricatural, surtout pour les visages, qui ne colle pas forcément avec l’ambiance polar des années 50. Enfin, la gestion du mouvement ne me convainc pas du tout… Trop statique à mon goût…
Après, il reste le scénario. Alors, certes, on est dans un polar qui tient à peu près la route, mais tout n’est pas spécialement hyper clair en termes de narration et, surtout, la promesse des fameux « services spéciaux » n’est pas vraiment tenue dans le sens où on sait juste que le personnage en a fait partie, mais à part ça, pas grand chose à se mettre sous la dent de ce côté là…
Bref, vous l’aurez compris, je n’ai pas aimé cette BD et je passerai donc mon chemin pour le tome 2.
Chronique précédemment publiée sur le blog sambabd.be
Voici un polar efficace servi par une ligne claire très agréable. Les auteurs nous entraînent dans les années 50, à une époque où il neigeait encore au mois de novembre sur Paris et sa banlieue, pour une histoire se déroulant dans l’arrière-cours du divertissement à la parisienne, des clubs de jazz et autres boites de nuit en vue de Pigalle et ses alentours. On y croise des flics un peu limite, des malfrats plutôt racistes (enfin, de ce qui se faisait à l’époque…), des gros bonnets intraitables et cruels, des gros bonnets avec un peu plus d’éthique, Jean-Pierre Melville, un clochard aussi héroïque que mystérieux, des mitrailleuses et des grosses voitures chromées. Le tout sous une pluie quasi incessante.
On rentre assez facilement dans l’histoire avec un assassinat de flic dès la troisième page et un mitraillage en règle du personnage principal 3 ou 4 pages plus tard… Bref, ça dépote dès le départ ! L’intrigue se développe petit à petit avec quelques rebondissements (assassinats) par-ci par-là, mais sans incohérence, ce qui est toujours appréciable.
Le dessin, tout de même assez détaillé pour une ligne claire, accorde une importance particulière à la couleur et à son traitement, ce qui rend le tout très abouti d’un point de vue esthétique. Certes, quelques perspectives (notamment des intérieurs chez le médecin – intérieurs qui font penser au Cercle Rouge) peuvent poser question, mais l’ambiance générale qui se dégage de ces planches colle parfaitement au scénario. Il faut dire que depuis Tardi, on s’est habitué à ce style de dessin pour des polars.
Personnellement, j’attends le tome 2 (fin du diptyque) avec impatience.
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