"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une belle couverture, une idée de départ à la fois horrible et fascinante, tout pour me plaire et pourtant...je me suis un peu perdue en route, sans doute à cause de cette narration du point de vue de la fillette héroïne malgré elle de cette tragédie.
Le langage est un peu enfantin mais ce qui m'a le plus gênée est sans doute la longueur de certaines phrases dont on perd le fil (elles sont supposées représenter le cheminement des réflexions de la gamine mais elles ont fini par m'agacer et me sembler peu crédibles).
La seconde partie du roman, après l'attaque de l'ours et la fuite des deux enfants en canoë, m'a paru un peu poussive, et j'ai préféré l'épilogue finalement ! Un roman qui m'a légèrement déçue et qui aurait sans doute gagné à être moins long.
Le résumé m’attirait vraiment, j’étais donc impatiente de découvrir cette histoire inspirée de faits réels.
En effet, en octobre 1991, Raymond Jakubauskas et Carola Frehe campent sur l’île de Bates au bord du lac Opeongo au Canada. Leurs restes en partie dévorés seront retrouvés par la police, un grand ours noir mâle montant la garde sur ses proies.
Claire Cameron était monitrice pour des colonies de vacances dans ce même parc naturel à cette époque. Comme l’ours n’attaque ni ne dévore l’homme habituellement, elle a fait des recherches pour essayer de comprendre ce qu’il avait bien pu se passer. Puis elle a pioché dans ses souvenirs pour écrire ce roman. Elle a ajouté les enfants à l’histoire. Et c’est d’ailleurs à travers les pensées et les paroles d’Anna, cinq ans, que l’histoire nous est racontée.
J’ai trouvé la partie de l’attaque intéressante et prenante puisqu’elle nous décrit comment les enfants réussissent à s’en sortir. À ce moment du récit, les mots d’enfant d’Anna adoucissent l’horreur. À cinq ans, on ne se rend pas compte de tout ce qu’il se passe, et donc avoir son point de vue est original. Nous sommes plongés dans les odeurs, les bruits, et subissons les affres de l’inquiétude quand ce grand chien noir puant – l’ours – s’approche dangereusement des deux enfants du couple, Anna et son petit frère Alex.
Puis vient toute une partie où les enfants se retrouvent seuls et voués à eux-mêmes. Et c’est ici que la lecture se gâte pour moi. Autant les mots d’enfants sont touchants au départ, autant désormais, ils s’éternisent et finissent par avoir raison de mon intérêt. Vous savez, quand un jeune enfant vous raconte ses histoires alambiquées et qu’elles s’éternisent… et bien le roman est écrit de cette façon. Donc je ne sais pas vous, mais de mon côté ça va bien un temps et puis je finis par décrocher complètement. Et malheureusement c’est ce qu’il s’est passé ici. J’ai trouvé le temps long, cette narration a fini par m’agacer.
« Je sais pas si le chien noir est grand et s’il va me tirer d’en-dessous de l’arbre, et grrr-gouah-grrr il veut pas arrêter de me faire peur et je voudrais qu’il morde maintenant parce que j’en peux plus d’avoir peur. Si seulement je devais pas être bloquée sous un arbre et si mon estomac arrêtait de faire des bonds, et je tremble et mes os sont comme s’ils voulaient s’en aller, mes genoux tomber en morceaux. Je regarde et regarde et le chien noir est juste assis là pareil que quand les lions surveillent les antilopes et attendent qu’elles bougent pour bondir dessus et les déchirer avec leurs griffes et les mordre dans le cou et même monter sur le dos de l’antilope quand elle essaie de s’en aller. »
La troisième partie a ravivé un peu mon intérêt dans le sens où l’on est du côté de l’enfant quand les adultes tentent d’expliquer la situation et essaient de soutenir les petits. Ce point de vue, dans lequel ce que l’enfant exprime – à travers des dessins notamment – et ce que l’adulte comprend, est très intéressant. C’est une partie un peu psychologique et j’ai aimé.
En bref, je suis très mitigée et déçue que cette narration ait vraiment fini par gâcher cette lecture qui s’annonçait sous de bons augures. Mais je souligne tout de même le fait que l’auteure ait réussi à s’imprégner de l’enfant pour le faire penser et parler, ce qui ne doit pas être si facile.
Ma chronique sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2016/06/17/lecture-lours-de-claire-cameron/
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