"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
la couverture est très attirante et intrigante. Une structure métallique représentant une tête, un nœud au niveau du front et l’un des fils relié une boule incandescente figurant le cerveau et ses méandres, une femme qui l’observe au niveau des cervicales. On est au cœur du livre !
Ce roman est composé de passages qui se déroulent dans le présent, des souvenirs du passé, des articles de journaux et autres documents qui viennent corroborer les dires des personnages. Les souvenirs sont là pour nous éclairer sur certains comportement présents. Des documents médicaux nos sont donnés pour comprendre les comportements de chacun.
Petit à petit le passé est décortiqué avec à chaque fois un doute. Par exemple, Mia pense que son couple allait mieux depuis 3 ans, puis elle finit par ce demander si c’était dû à sa tumeur. Quand les mensonges ont-ils commencés, était-il lucide ? Elle perd ses illusions.
Le monde de Mia s’effondre non seulement à cause de l’état présent de son mari mais de ce qu’il a fait dans le cadre de son travail. Tout le monde lui tourne le dos, elle perd ses repères.
On n’imagine pas la souffrance du malade et de son entourage. Tout le monde change de comportement, il faut aménager son quotidien, faire une croix sur certains projets.
J’ai craint un instant de partir dans un docu-fiction, avec des témoignages mais non heureusement il y a une construction narrative et nous restons dans la fiction.
La narratrice « je » est Mia, elle analyse tout ses comportements, ses réactions et ceux de son entourage. Elle tente de refaire sa vie avec des « si », elle refait vivre son passé, elle est en perpétuel questionnement. Elle se débat au quotidien avec des difficultés émotionnelles, judiciaires, financières et le regard des autres. Elle étudie les relations mari/femme, père/fils, mère/fils tout est chamboulé.
Au fur et à mesure que les jours passent, elle découvre des choses quelle ne soupçonnait pas.
Elle va rencontrer des gens qui vont l’aider à ne pas se laisser emporter dans la spirale négative, mais tout à un prix.
C’est assez difficile de se projeter dans le rôle de Frederik, on est plus enclin à se mettre du côté de Mia. Pourtant l’auteur essais de le faire parler, de s’expliquer.
Il y a des rebondissements jusqu’à la fin qui tiennent le lecteur en haleine, dont une assez inattendue. Que va décider Mia? Quel sera l’issu du procès ? Comment l’auteur va-t-il terminer l’histoire ? Certaines choses restent en suspend.
J’ai beaucoup apprécié l’écriture de Christian Jungersen, avec un équilibre entre les différents types de narrations, les dialogues et les documents complémentaires et les différents rebondissements.
Le roman de Christian Jungersen, "L’exception", est construit comme se forme un ouragan. A sa façon, il grandit très lentement, mais plus il enfle, plus il dévaste tout sur son passage. Tout le nourrit et un rien l’alimente.
Ainsi, pareillement, le roman commence agréablement dans un bureau à Copenhague où quatre collègues semblent entretenir un modus vivendi des plus cordiaux. Mais tout n’est qu’apparence au bout du compte. Il suffit de quelques grains de sable pour enrayer le système. Le mal être d’une bibliothécaire ne parvenant pas à trouver sa place au sein d’un trio déjà en fonction, une secrétaire complexée par ses kilos superflus et deux amies, Iben et Malene, pas aussi amies que cela, déstabilisent l’ensemble !
Vous l’aurez compris la dimension psychologique est très présente au sein de ces pages. Pour complexifier l’intrigue, le bureau se trouve être le centre d’information sur les génocides du Danemark. Rapidement un criminel de guerre serbe est soupçonné d’être l’auteur d’e-mail introspectifs et menaçants envers des membres de cette équipe déjà quelque peu ébranlée.
Les métaphores pour évoquer ce roman qui tient plus du pavé - il compte plus de sept cents pages - que d’un léger format de poche, foisonnent.
Il pourrait aussi, aisément, être comparé à une série de matriochkas. Vous connaissez, sans doute, ces fameuses poupées russes qui, quand on les dévisse, en cachent inéluctablement des autres plus petites mais néanmoins réelles ! La première matriochka serait, dans cet esprit, la mort accidentelle, ou non, de Rasmus, le fraîchement ex-petit ami de Malene. Cette mort recelant un mystère qui en dissimule d’autres qui s’emboîtent pourtant implacablement. Le tout, de sorte à ce que le lecteur y perde ses repères et s’aperçoive que ses intuitions sont très éloignées des voies empruntées par l’auteur.
C’est surprenant, déstabilisant et tellement novateur que nous sommes ferrés, et par là même, conquis. La littérature policière scandinave à de beaux jours devant elle !
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