"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Depuis plus de cent ans, la famille Saint-André règne en maître sur son immense propriété.
Le domaine de Montaigne, en Algérie est leur fierté.
Leurs multiples employés doivent leur obéir au doigt et à l’œil, sinon, c'est la cravache.
Mais voilà que l'Algérie se révolte, et c'est la guerre.
L'histoire est racontée par les membres de la famille,
la mère, arrogante et fière
le père, bon vivant mais impitoyable
Claudia, la fille cadette, partie en France pour protéger ses enfants
Marie-Claire, sa sœur qui finit ses jours dans un couvent en Bretagne
Antoine, le fils, mort torturé par les paras
Fatima, l'employée qui, entre autres, a élevé les rois enfants et est corvéable à merci
Chacun part dans ses souvenirs, ses délires, ses désirs.......
Les chapitres se succèdent sans s'interrompre, sans que l'on sache au départ qui raconte.
Outre l'histoire, qui raconte la vie des colons et des algériens, c'est le style qui est remarquable dans cette histoire.
Certains peuvent ne pas aimer, c'est inhabituel, tellement peu conventionnel, personnellement j'ai adoré.
C'est comme une grande chanson aux multiples couplets qui s'enchaînent, aux refrains lancinants.
Une longue mélopée qui se déroule et nous enveloppe.
Des phrases répétées qui entraînent de plus en plus loin.
Une musique de mots.
C'est tout sauf un roman linéaire.
Le seul point qui m'ait un peu dérangé, c'est le côté caricatural de tous les colons méprisants et impitoyables et de tous les arabes exploités, maltraités.
Ce fut certainement majoritairement le cas, mais j'ose espérer qu'il y eut des exceptions.
J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous raconte une Algérie aux deux visages : celui des colons, riches ,arrogants, indifférents, orgueilleux, et celui des serviteurs algériens, pauvres, soumis, opprimés.
Roman polyphonique où s'expriment 6 personnages, le père, la mère, les 3 enfants (dont un embrassera la cause du FLN) et la domestiques kabyle pour raconter la fin de l'Algérie française.
C'est l'histoire de la décolonisation douloureuse, des départs plein de rancoeur et d'amertume, qu'aucun baume n'apaisera jamais.
Un roman dur, âpre, magnifique.
Un choeur de six voix raconte l'histoire du domaine de Montaigne en Algérie et de la famille Saint-André qui y a vécu. Les voix dissonantes des membres de la famille et de Fatima, leur servante humiliée, traversent les strates du temps et dessinent la trame douloureuse et tragique de l'Algérie coloniale.
Haine, mépris et violence en composent les lignes directrices.
C'est un roman plein d'âpreté et de déchirures qui me laisse une impression mitigée entre admiration, pour sa construction aboutie et son rythme qui psalmodie regrets et amertume, et déception par le manque d'empathie possible avec les personnages. Le dénouement m'a paru outré dans la folie et la barbarie. Seule, Fatima, métaphore peut-être trop évidente de l'Algérie, suscite une émotion positive. Une petite réticence, donc, mais c'est une lecture que je ne regrette pas du tout !
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