"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Ce sont des personnages fouillés, complexes, et dont Avesnes fait partie, qu’André Soleau nous dépeint. Naïfs parfois mais conscients de leur condition. Des personnages tiraillés par les sentiments du cœur et de la raison, par la peur et l’excitation. Par cette notion de perception de l’argent, de choc des classes. Pauvreté, richesse. C’est un coup de gueule posé sur le papier, qui trouve un écho particulier dans notre région qui a connu le textile, l’automobile, la sidérurgie avant de voir ses usines fermer les unes après les autres. Ce roman, forcément m’a parlé. Le milieu ouvrier, je le connais bien. Et le mélange des classes me met encore aujourd’hui mal à l’aise. De cette peur tenace, collante, d’être jugée, de ne pas être assez cultivée ou assez bien tout simplement. De cette honte parfois de venir de là parce que la société, les médias vous rappellent qu’il y a deux mondes parallèles qui jamais ne se croisent.
Mais ce roman c’est aussi un focus sur les mutations sociales, sur la transformation des médias qu’André Soleau a bien connu puisqu’il fut journaliste. J’ai la sensation de prendre un peu le relais, par le biais de mon métier ou de cette passion. Il suffit de prendre cet article en exemple : le blog, pour parler d’un roman, auprès de lecteurs dispersés ici et là.
Et si j’ai facilement deviné les rebondissements qui compose le roman, là n'est pas le plus important. Non le plus important étant que Gain de folie pousse les consciences à s’interroger sur ces notions omniprésentes dans notre société et devrait selon moi être mis entre les mains des jeunes générations. Car même lorsqu’il semble faire nuit noire, une lumière peut scintiller. Au loin.
Dans ce recueil de nouvelles qui sentent le vécu, l'auteur lillois prend pour cible ceux qu'il connaît bien: les gens du Nord-Pas de Calais
Avec un mélange bien dosé d'humour, de franche lucidité et de sarcasme, il dévoile les travers de ses semblable où la bêtise et la lâcheté mènent la danse.
La plume vive d'André Soleau égratigne avec férocité ce petit monde. De la bonne bourgeoise avec serre-tête et jupe plissée aux babaches lâchés en club de vacances, en passant par les vieux cons , personne n'est oublié . Tous passent au rayon X de son oeil perspicace qui n'épargne rien et met à nu la noirceur des âmes, bien cachée derrière des masques plus ou moins avenants.
Ces portraits au vitriol ne redorent pas vraiment l'image des gens de Nord déjà mise à mal par des films comme "la vie est un long fleuve tranquille" ou "bienvenue chez les chtis" mais ils sont le reflet d'une réalité qui n'est pas propre à une région. Les personnages décrits ici peuvent se rencontrer partout en France ou dans le monde.
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