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Éthique et arabesques de la pensée créatrice L'exposition que vient de concevoir l'audacieuse galeriste Ziqi Peng à l'Université de Paris 8-Vincennes, s'inscrit à l'intersection des mondes chinois et français, entre les axes d'un passé obscurément radieux et de la fragmentation présente de la création numérique. Son titre en anglais joue sur le brouillage volontaire des lignes : Young chinese artists : Made in China ?
Cet ironique « Made in China » associé aux « Young artists », s'offre au miroir des quelque trente années de floraison créatrice de peintures et de vidéos, depuis cette exposition fameuse de1985 à Pékin qui provoqua le scandale, avant de permettre de nouveaux itinéraires spirituels contestataires et intériorisés. Dans son sillage et en hommage secret, cinq vidéastes et sept plasticiens explorent « le jardin des sentiers qui bifurquent », pour reprendre l'expression d'une pénétrante nouvelle de José-Luis Borges, aux confins philosophiques de l'Orient et de l'Occident.
Parmi ces créatifs inspiré, des femmes et des hommes, de Chine et de France, multiplient en tunneliers secrets de la pensée, collages, superpositions, jeux de matières et surtout, osent des couleurs délicates, dans des contrastes subtils. Ici, la couleur emprunte les chemins du gris et du rose, dans l'arabesque des perspectives divergentes, loin des peintures paysagères, des scènes de genre réalistes ou des provocations immédiates. La couleur et la lumière se jouent des interprétations, parfois dans la tristesse de figures graciles exposées aux dangers d'un monde que la pollution asphyxie. Cette exposition porte la trace de jeunes filles en fleurs, d'animalités en chrysalide, de formes-pensées qui évoluent sans brusquerie, composant un ballet des redécouverts plastiques et visuelles, travaillant le plus souvent ce matériau pauvre, mais ô combien durable, du papier millénaire.
L'exposition a puisé dans le fonds de la galerie Double S, qui, de son nichoir parisien de la rue Guénégaud, poursuit la courageuse démarche de montrer la force originale de la fragilité et du raffinement artistique, dans un monde qui se déploie dans l'imbrication numérique et de l'internet. Les créations sélectionnées par Ziqi Peng offrent de discrets contrepoints à la violence des représentations urbaines. Parmi les formes où le collage suggère la divergence de la pensée, la qualité se joue, parfois en tristesse, parfois en apaisement, dans un au-delà spirituel, qui puise ses racines dans la Nature et la lumière, la beauté et la caverne des idées.
Sylvie Dallet
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