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Par sa démesure, sa durée et sa brutalité, la bataille de Verdun représente à elle seule toute l'horreur et toute l'absurdité de la Première Guerre mondiale. Engagée par les Allemands le 21 février 1916, l'offensive durera toute l'année sur un terrain que l'artillerie transforme en antichambre de l'enfer. Bilan : Plus de 300 000 morts et un traumastisme national incurable. Georges Blond raconte en historien l'héroïque boucherie, mais en historien qui s'attache aux hommes plus qu'aux dates. Il semble, à le lire, qu'il a vécu avec les poilus les heures sombres dont les coteaux de Verdun, labourés par les obus et irrigués par le sang des hommes, ont été le théâtre.
"Des secondes passent. Encore quelques grenades, mais à l'extérieur. Une mitrailleuse tire sur l'entrée, on entend les balles crever les sacs de terre et même la toile des sacs s'enflamme, une fumée âcre et noire pénètre. Personne ne bouge. Des minutes. Plus de grenades. Plus de mitrailleuses. On entend toujours le bombardement et les éclats de 75, mais rien d'autre. Les hommes collés au sol et le long des murs recommencent à bouger." Le récit est accompagné d'un autre, tout aussi célèbre, La Marne, rétrospective d'une autre bataille, victoire de légende dont il convient aujourd'hui de restituer les faits, au-delà de l'image bleu-blanc-rouge qu'on a longtemps trouvée dans les manuels.
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