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La vie de Pierre Ménard, rapportée par Jorge Luis Borges dans l'une des plus fameuses nouvelles de Fictions, « Pierre Ménard, auteur du Quichotte », est relatée par le maître argentin de manière si ambiguë qu'un lecteur superficiel pourrait douter de la réalité de l'existence du poète symboliste nîmois.
Michel Lafon a choisi de faire toute la lumière sur cette énigme littéraire. À l'aide de documents irréfutables, il dévoile le rôle essentiel de Ménard et démontre que c'est lui et lui seul qui a fait de Borges le grand écrivain qu'il est devenu, en l'aidant et en le conseillant jusqu'à sa disparition en 1937. Il révèle aussi que Ménard a joué le même rôle de conseiller occulte auprès de nombre d'écrivains alors débutants, dont André Gide et Paul Valéry. Ainsi, les premiers vers du Cimetière marin seraient de la plume de Ménard, tandis que Valéry lui rend hommage sous les traits de M. Teste.
Le temps est donc venu de rendre hommage à Pierre Ménard et à son abnégation, car cet homme discret et même effacé n'est autre que l'inventeur, par plumes interposées, de la littérature moderne.
Réflexion sur les rapports entre réalité et fiction, ce roman s'attache également aux relations étranges mais bien réelles entre écrivains vivants et disparus, à ces absents qui accompagnent, et quelquefois guident, le geste d'écrire. Car c'est bien de fantômes qu'il s'agit, que l'auteur convoque au final dans l'un des derniers lieux sauvages de Montpellier, ce Jardin des Plantes que chérissait Ménard.
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