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Un jardin parmi les flammes ; le cinéma de Terrence Malick

Couverture du livre « Un jardin parmi les flammes ; le cinéma de Terrence Malick » de Philippe Fraisse aux éditions Rouge Profond
Résumé:

Il y a dans le cinéma de Terrence Malick un peu plus que du cinéma. C'est à ce supplément que Philippe Fraisse consacre son essai richement illustré. Les films de Malick, depuis La Balade sauvage jusqu'au prochain Knight of Cups, en passant par Les Moissons du ciel, La Ligne rouge, Le Nouveau... Voir plus

Il y a dans le cinéma de Terrence Malick un peu plus que du cinéma. C'est à ce supplément que Philippe Fraisse consacre son essai richement illustré. Les films de Malick, depuis La Balade sauvage jusqu'au prochain Knight of Cups, en passant par Les Moissons du ciel, La Ligne rouge, Le Nouveau Monde, Tree of Life, À la merveille, offrent un imagier bruissant de voix chuchotantes qui invite à la méditation et à une expérience intérieure. Dans le vacarme des sociétés de contrôle médiatique une oeuvre telle, avant tout exigeante en silence, a peu de chance d'être saluée par autre chose que les plus grossiers contresens. Malick est travesti en prosélyte de l'église épiscopalienne, en propagandiste du christianisme. Est-il question chez Malick de Trinité ou d'Incarnation, ou bien plus simplement d'anges, d'amour et de théophanie ? Dans nos troupeaux où tout se revendique et se milite, où chaque élan de la vie est ramené à une succession de calculs économiques, le spirituel est condamné d'emblée comme religieux. Terrence Malick reste notre contemporain. Sa quête de pureté nous interpelle, et s'il peut être qualifié de poète pastoral, c'est parce qu'il filme la nature d'une façon incomparable en parvenant à en capter la brillance et l'éclat, saisissant une lumière qui est la manifestation d'une lumière invisible, celle de l'esprit. Le texan Malick n'est ni un prédicateur ni un écologiste. Les images qu'il nous propose ne sont pas des tableaux édifiants. Jamais chez ce cinéaste ce qui est donné à voir ne relève du spectacle, posé devant nous comme artifice à consommer. Il cherche les images-états, les images-perceptions qui effacent la distance du sujet à l'objet afin d'ouvrir un espace qui n'est plus de contrôle ou de représentation mais de présence. Plus que tout Malick aime filmer les abords des rivières, et les embarcations réelles ou figurées qui les parcourent. Puisse son cinéma, contre toute certitude, irriguer à nouveau les lits des rivières asséchées, et rendre à nos vies les symboles dont nos vies se nourrissent.

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