"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est un couple sans histoire.
Tous deux approchent de la quarantaine et leur seul regret est de ne pas avoir réussi, en quinze ans de mariage, à avoir d'enfant. a la suite d'un repas d'anciens camarades de classe, l'impeccable façade conjugale se fissure : le soir même la jeune femme demande à son mari de relater, année par année, ce qu'il a fait dans sa vie. elle lui révèle à son tour certains épisodes de son passé, parfaitement consciente de l'effet dévastateur que ses aveux auront sur lui.
Soir après soir, ils affrontent - et creusent - le gouffre qui les sépare, dans un huis clos cruel et bientôt meurtrier...
Jin Xiang et Zheng Shanmei, un couple à la quarantaine, uni depuis quinze ans, vivent un bonheur sans histoire jusqu'au jour où une réunion d'anciens camarades vient ébranler leurs certitudes, au point de s'invectiver en privé et de tout remettre en question. Mais il vaut mieux parfois ne pas savoir quand les aveux révèlent ce qu'il y a d'implacable et de pire...
On glisse rapidement dans un huis clos menaçant avec des personnages en perdition. On sombre avec eux dans une confrontation cinglante et dérangeante. Les reproches fusent après un silence pesant et ombrageux. Pourtant, ils ne laissent rien paraître en apparence de leur malaise pour faire bonne figure en société. Le vernis craque pourtant, pour faire exploser une violence domestique, aussi inavouable qu'irréparable.
Au-delà de la problématique du couple, c'est la société chinoise qui est pointée du doigt dans un bras de fer entre cols blancs et cols bleus. L'écriture crisse et projette son fiel vitriolé jusqu'à cette fin tranchante que l'on ne pouvait plus éviter.
Un roman court qui nous tient à sa merci jusqu'à l'effarement total. Sidérant!
Mariés depuis 15 ans, Xiang et Shanmei mènent une vie tranquille et harmonieuse, seulement assombrie par leur désir d'enfant non exaucé. Tous les deux employés à l'Institut de recherches métallurgiques de Wuhan, ils y sont perçus comme un couple idéal et, serviables et amicaux, sont appréciés de tous. Ce bonheur tout simple, presque banal, est pourtant compromis le jour où le couple est invité à une réunion d'anciens camarades de Xiang. La soirée se déroule sans faits notables, mais de retour chez eux, Shanmei est transformée. Elle interroge son mari à propos de son passé, le pousse à lui faire des aveux mais il se tait. Alors, soir après soir, une fois les volets clos et les portes fermées, elle recommence son interrogatoire. Les insultes fusent, les coups pleuvent mais les questions restent sans réponses. Le jour, à l'institut, ils conservent l'apparence d'un couple sans histoires mais leurs nuits sont devenus un enfer.
Une femme, un homme, l'amour...et un jour, tout bascule. Les secrets, les trahisons sont alors mis à jour. Mais ce huis-clos oppressant qui voit s'affronter deux personnes qui croyaient se connaître mais qui finalement découvrent leurs zones d'ombre est bien plus que la mise en scène d'une banale scène de ménage qui tourne mal. C'est aussi la société chinoise qui est mise à mal, c'est l'affrontement entre riches et pauvres, entre prolétaires et intellectuels, des antagonismes anciens qui se cristallisent dans ce couple si harmonieux en apparences. D'ailleurs, celles-ci sont sauvées. On a beau se disputer, se battre, se haïr, tout cela a lieu dans l'intimité du foyer. Nul ne doit savoir ni même soupçonner le drame qui se trame entre les époux. Sauver la face est un concept très chinois auquel on ne se dérobe pas. Les commerçants du quartier, les collègues de travail, tous sont prêts à jurer que Xiang et Shanmei s'aiment, se respectent et s'entendent à merveille.
Un roman court mais violent qui, au-delà des problématiques chinoises, parle du couple, de la confiance, de ce que l'on dévoile à l'autre et de ce que l'on tait ou travestit. Dérangeant parfois, mais assez intense pour tenir en haleine de bout en bout.
Un petit roman sympathique aux allures bien trompeuses, un couple en apparence sans histoires, tranquille qui rêve de devenir une famille jusqu'au jour ou éclate la sordide vérité sur le mariage, nous sommes pris dans un huit clos bien cruel ou l'on se pose des questions, est-on bien sur de tout connaitre sur notre moitié?
Quelle histoire! Moins de deux heures suffisent pour voir ce couple passer d'une vie parfaite à un affrontement sans pitié. Alors que leurs nuits sont le lieu de tous les déchirements, ils continuent à vivre sans rien laisser paraître. Pas un seul moment on ne s'ennuie au cours de cette bataille d'une violence inouïe entre personnes éduquées!
"La vie diurne de Jin et Zeng figure au nombre de ces éléments négligeables. Elle le demeurait même à ce stade de leurs relations. [...] Il n'y a guère qu'au cinéma ou dans les romans qu'on voit les Chinois s'extérioriser de la sorte, oubliant à tout propos les bonnes manières. [...]Jin et Zeng étaient des chinois ordinaires [...] qu'il se hâtent ou qu'ils flânent en chemin, ceux-là ne laissent rien paraître sur leur visage".(chap.9) Un livre bref, mais qui n'a pas fini de faire réfléchir!
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