"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tiphaine Dumont, française établie au Québec et fraîchement nommée coroner est chargée d'une enquête sur une série de suicides touchant des étudiantes victimes de cyberharcèlement.
Deux hommes l'assistent dans cette tâche apparemment banale : un sémillant procureur qui ne la laisse pas indifférente et Sir James Jeffrey, un retraité anglais à l'humour terriblement british. Cet improbable et cosmopolite trio ne va pas tarder à découvrir qu'un meurtrier profite très intelligemment de la vague de dépression qui agite le campus de l'université de Montréal...
L'auteur s'est inspiré d'un fléau frappant la jeunesse occidentale : le harcèlement par Internet. De ses terribles conséquences : vague de suicide, épidémie de dépression, abandon d'études en série, Stéphanie de Mecquenem a tiré un roman à suspense trépidant. La psychologie des personnages, héros, victimes ou seconds rôles est savamment travaillée et l'on passe sans cesse mais avec délectation de l'ambiance angoissante d'une fac bien mortifère à l'atmosphère rassurante d'une demeure, l'antre de Sir Jeffrey, qu'Agatha Christie aurait sans aucun doute appréciée.
" Puis, les volatiles se turent. Victoire se figea. Avaient-ils senti le danger? Les poils de ses bras se hérissèrent et un filet de sueur perla sur sa nuque. Prise de panique, elle se mit à courir le plus vite possible vers le sommet de la montagne. Les fougères lui cinglaient le visage, mais elle n'avait qu'un but : atteindre la clairière là-haut. Ses cuisses étaient en feu, elle avait l'impression de courir depuis des heures quand, enfin, les arbres semblèrent s'écarter sur son passage. Victoire ressentit un soulagement indéfinissable. Elle se retourna, prête à en découdre, mais personne n'apparut derrière elle. "
Sur un campus universitaire de Montréal, de jeunes étudiantes se suicident. Ça plombe un peu l'ambiance et ça commence sérieusement à inquiéter la Coroner Tiphaine Dumont fraichement nommée à ce poste. Deux hommes vont se joindre à elle pour son enquête, Sir Jeffrey son logeur, un retraité Anglais bourré d'humour et le procureur qui insidieusement lui a tapé dans l'œil.
Ce trio on ne peut plus hétéroclite va mettre à jour un réseau de cybercriminalité qui aurait déclenché cette vague de décès.
Mais au final s'agit-il de meurtre ou de suicide ?
" Aucun son ne sort de ma bouche. Pourtant, je hurle du plus fort que je peux. Pourquoi est-ce que je n'entends rien ? Pourquoi est-ce qu'ils continuent?
Ils voient bien que quelque chose cloche. Mes bras pèsent une tonne. Je ne parviens pas à les repousser. Je veux qu'ils me laissent tranquille et pourtant je reste là, les bras ballants, et ils me retournent comme une crêpe. Mais qu'est-ce qui m'arrive ? Pourquoi est-ce que je me sens si mal ? C'est la première fois que j'ai l'impression d'être dissociée de mon corps. Quelque chose s'insère en moi. Je hurle de plus belle, mais je n'entends toujours aucun son sortir de ma bouche. "
What is the question ?
À travers ce roman à suspense aussi exaltant que troublant, Stéphanie De Mecquenem s'attaque à un sujet d'actualité qui commence à faire des ravages, tout particulièrement chez les jeunes adolescents vulnérables : Le harcélement par internet. La cybercriminalité, nouvelle arme absolument destructrice, qui peut mettre en danger tous les foyers.
Avec délicatesse elle campe son histoire et séme le " Trouble " avec des personnages forts attachants que j'ai découvert pour la première fois sans être pour autant perturbée dans ma lecture.
Un sujet sensible, inquiétant qui nous concerne tous, absolument bien traité dans ce récit, inspiré d'une histoire vraie qui l'a particulièrement touchée.
Une ambiance " So British " dans la lignée d'Agatha Christie une des premières reine du crime.
Un polar bien documenté qui révèle un important travail en aval afin de nous offrir cette intrigue crédible, réaliste, et absolument bien construite .
Une belle plume, captivante qui éveille l'envie de se pencher sur ces précédents romans.
Roman policier mais pas que ... c'est cela et bien plus encore.
Une bien belle découverte.
Avec « Trouble », Stéphanie de Mecquenem nous offre un polar dont l’action se situe à Montréal. J’ai aimé cette enquête menée au Québec par une française qui doit apprendre les lois en vigueur dans ce pays.
Tiphaine Dumont, une française fraîchement établie au Québec, est étudiante en master de criminologie à l’université de Montréal. Celle-ci est nommée coroner chargée de l’enquête sur une série de suicides touchant des étudiantes sur le campus.
Deux hommes l’assistent dans ses recherches : un jeune procureur qui ne la laisse pas indifférente et Sir Jeffrey, un retraité anglais à l’humour so british. Tiphaine est logée par Sir Jeffrey dans une demeure anglaise. Ils meublent ainsi leur solitude respective.
Ce trio parviendra-t-il à stopper la vague de décès – suicides ou crimes ? – qui agite le campus de l’université de Montréal ?
Tiphaine devra compter sur l’aide de ses amis étudiants pour éclaircir cette enquête. D’autant plus que peu d’indices sont retrouvés sur place.
Tout est fait dans cette histoire pour multiplier les pistes. Les professeurs comme les étudiants sont des suspects potentiels. Il y a de la manipulation dans l’air et les évènements vont s’enchaîner rapidement. Chaque personnage va être suivi dans son quotidien, notamment les amis de Tiphaine, et l’on va apprendre à mieux les connaître.
L’auteure, Stéphanie de Mecquenem, a l’art de nous perdre pour notre plus grand bonheur. Ce polar est une réussite car il créer des situations de suspense et de tension allant crescendo jusqu’au dénouement final.
On perçoit l’inquiétude des parents et des étudiants face à ces évènements. On se rend compte que peu de parents connaissent réellement la vie que mènent leurs enfants sur le campus.
Mais ce roman est traversé aussi par des moments d’amour, d’amitié et de joie qui réchauffe le cœur. Nous sommes en empathie avec les personnages.
Je n’ai pas pu découvrir où voulait m’emmener l’auteure. Ce polar est brillant et intelligent. Il pose aussi de vraies questions sur le pouvoir des réseaux sociaux. Le milieu étudiant est disséqué avec ses bons et mauvais côtés.
Ce polar est plus qu’une enquête haletante. Il vous ouvrira les yeux vers d’autres univers qui méritent d’être mieux connus. Un seul conseil, lisez ce livre.
https://lecygnenoirblog.wordpress.com/2017/04/12/trouble-stephanie-de-mecquenem/
« Roman policier, mais pas que… ». La tagline des Editions Lajouanie aiguise d’emblée, sur la couverture, la curiosité du lecteur, avant de le prendre par la main pour l’amener sur un campus universitaire, à Montréal.
Tiphaine Dumont, étudiante française expatriée au Québec pour y poursuivre un cursus en criminologie, y exerce également la fonction de coroner. C’est à ce titre qu’elle va être confrontée à une vague de suicides qui touche des jeunes filles, étudiantes également , dans la même université.
Assistée du so british Sir Jeffrey, et de David Ducharme (qui porte bien son nom), elle va tenter démêler les ficelles de ces affaires qui n’en font qu’une, et qui ont pour épicentre un fléau bel et bien réel qui sévit dans notre monde moderne : le cyberharcèlement, avec en toile de fond, les troubles de la personnalité (bipolarité) .
Alors, vous me direz sans doute, rien d’exceptionnel là-dessous. Et bien détrompez-vous ! Car il fallait un sacré talent pour traiter ce sujet si sensible, il fallait du recul et l’intervention des personnages taillés sur mesure pour mener à bien une enquête aux multiples rebondissements. Il fallait ce « truc en plus » que possède Stéphanie de Mecquenem et qui nous renvoie à une autre grande dame : Agatha Christie.
En effet, la psychologie des personnages, cette atmosphère si bien ciselée qu’on en ressent la pesanteur, les descriptions des lieux précises et dont on s’imprègne d’emblée, le suspense habilement entretenu, les multiples pistes auxquelles nous croyons immanquablement, tout cela est mené avec brio par cette jeune auteure que je découvre. Le travail de documentation (dont nous avons une petite idée en fin de roman) est tout bonnement époustouflant.
Je remercie les Editions Lajouanie et Stéphanie , dont je suis impatiente de lire le prochain opus .
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