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Lady Slane, veuve à 88 ans d'un aristocrate éminent, décide d'entamer une nouvelle vie. Elle déjoue obligations familiales et contingences matérielles, s'accordant in extremis une petite part de liberté et d'épanouissement personnel, en la personne de Fitzgeorge, très vieux collectionneur d'art célibataire, qu'elle a brièvement connu dans sa jeunesse et qui sera le complice de ses derniers jours, l'amant de coeur qu'elle a toujours rêvé d'avoir.
Une vieille femme de la noblesse anglaise de 80 ans perd son mari.
Elle a toujours vécu dans le luxe mais dans l'ombre de son mari célèbre.
Aujourd'hui elle découvre l'indépendance et part s'installer dans une propriété plus sobre et en location au dam de ses enfants.
Elle revient sur sa vie, sa vraie personnalité, le fait qu'elle se soit niée car au départ elle était une artiste mais n'a pu s'épanouir….
Ce court roman est une pure merveille, dans l'ambiance anglaise me faisant penser aux "vestiges du jour", une beauté de texte et une intelligence de réflexion et de philosophe.
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Je suis sévère et je mets 5 étoiles
Au décès de son mari « C’est probablement parce qu’Henry Lyulph Holland, premier comte de Slane, vivait depuis si longtemps, qu’on avait fini par le croire immortel. », Lady Slane décide d’habiter une maison à Hampstead seule avec sa chère Genoux (vous noterez que, pour une gouvernante, on ne met pas Mademoiselle devant !!) où elle se lie d’amitié avec son propriétaire et l’artisan chargé des menus travaux. A 88 ans, elle désire, à l’âge où toutes les passions sont abolies, La vie coule paisiblement, entre promenades, thé. Elle se remémore sa vie de femme mariée et prend le temps de regarder, de s’abandonner à ses rêveries, surtout loin de ses enfants.
Elle se souvient de la demande en mariage de Holland, de sa réponse distraite, mais ferme devant ses velléités de peintre…. Pourtant elle l’a aimé, l’a soutenu, l’a suivi et décoré de sa présence.
La vie lui réserve encore quelques surprises, entre autre, sous la forme de Mr. FitzGeorge, collectionneur atypique, un ancien amoureux platonique de la belle vice-reine. Lui-aussi devient un habitué de la maison et les conversations au coin de feu ou les promenades à petits pas font leur bonheur à tous.
Lady Slane me fait penser aux paysages peints par John Constable, qu’elle apprécie tant. Ce n’est pas une vieille dame indigne, mais une femme digne qui au soir de sa vie veut vivre comme elle le désire, entourée par son petit aréopage de son choix, sans souci des convenances.
La plume alerte de Vita Sackville-West fait que l’on ne s’ennuie pas un instant. Passant de l’ironie à la poésie, de la douceur aux sarcasmes, elle nous dépeint la fin d’une époque : celle de Lady Slane, ainsi que ce 19ème siècle bourgeois et guindé où ses enfants évoluent obsédés qu’ils sont par l’argent, le rang….. Par petites touches, sans avoir l’air d’y toucher, elle met le doigt dans les fissures de cette société anglaise. Autant l’atmosphère est légère lorsque Vita Sackville-West raconte Lady Slane, autant lorsque ses enfants arrivent, on a une brusque envie de se tenir bien droit sur sa chaise.
La lecture de ce très beau portrait de femme m’a ravie et j’ai noté cet auteur que je ne connaissais pas.
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