"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le 8 janvier 1896, au 39 de la rue Descartes, Paul Verlaine s'éteint, à l'âge de cinquante et un ans. Le 10 janvier au matin, la foule est dense dans le quartier Mouffetard : proches et curieux, rosettes de la Légion d'honneur et guenilles trouées, vieilles barbes et jeunes moustaches, gens de peu et hauts de forme s'écartent pour laisser passer le corbillard. Alain Dulot se joint au cortège pour suivre la dépouille jusqu'au cimetière des Batignolles en s'adressant au prince des poètes. Il évoque sa mère Élisa, ses amis, la société littéraire qui l'entoure, ses amours tumultueuses - avec Mathilde Mauté, Arthur Rimbaud, Philomène Boudin et Eugénie Krantz - teintées de sa faiblesse pour l'absinthe. Et sa passion sans faille pour la poésie, des tavernes à l'hospice, de la prison aux cabarets, jusque sur son lit de mort.
Nous sommes le 10 janvier 1896.
Le soleil brille sur Paris et la foule s'amasse pour accompagner Paul Verlaine du 39 Rue Descartes, où il s'est éteint deux jours plus tôt, à sa dernière demeure, le cimetière des Batignolles.
Dans un tutoiement intime, Alain Dulot remonte les derniers jours du "Pauvre Lélian" comme le poète aimait à se désigner, ainsi que ses souvenirs plus anciens.
Ses amis, ses amours, ses emmerdes (pour paraphraser Charles Aznavour), tous sont convoqués pour présenter un portrait sans fard mais respectueux de Paul Verlaine.
J'ai toujours eu une grande tendresse pour Verlaine et pour sa poésie et ce texte m'a infiniment plu. Je n'y ai pas appris grand-chose sur la vie de l'homme mais j'ai senti une véritable admiration dans ce portrait.
L'autre aspect plaisant de Tous tes amis sont là, c'est la promenade dans Paris à laquelle nous convie l'auteur. Chaque quartier résonne des moments passés avec Verlaine.
"Je ne sais rien de gai comme un enterrement !" disait Verlaine dans son poème L'enterrement.
Sous la plume d'Alain Dulot, cette phrase se révèle poétiquement juste.
Le 10 janvier 1896, la foule se presse dans le quartier Mouffetard pour accompagner le dernier voyage du poète Paul Verlaine vers le cimetière des Batignolles. Alain Dulot se joint à la procession pour nous conter les derniers jours de l’auteur mais aussi les grandes dates de sa vie. Il convoque autour de Paul Verlaine ceux et celles qui ont partagé sa vie, les vivants et les morts qui l’ont accompagné toutes ces années. Ils se succèdent ainsi dans une ronde hommage au prince des poètes.
On trouvera évidemment dans cette biographie romancée la relation tumultueuse avec Rimbaud, mais aussi les femmes de la vie de Verlaine avec en tête sa mère, Elisa. Mais aussi son épouse Mathilde et celle qui l’accompagne au tombeau, Eugénie Krantz même si la place lui est disputée par Philomène Boudin. Les compagnons de sa vie artistique et littéraire sont aussi de la partie, ses amis écrivains, son éditeur…
Ce roman se lit sans déplaisir mais ce n’est pas là qu’on apprendra beaucoup de choses concernant la vie de Paul Verlaine. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une biographie et si l’idée de départ était plutôt originale le résultat n’est pas totalement à la hauteur.
Pour la passionnée de l’œuvre de Paul Verlaine que je suis, forcément ce roman d’Alain Dulot "Tous tes amis sont là" ne pouvait que m’attirer. D’ailleurs, je me suis vite sentie bien dans ce récit au parti pris original de l’auteur s’adressant à son personnage.
Parti pris original aussi d’ancrer ce roman au 39 rue Descartes…"C’est là que tu es venu t’installer, au début de l’automne, en compagnie d’Eugénie Krantz" qui sera la dernière demeure du poète. Le 8 janvier 1896, il décède, le 10 janvier sa dépouille est emmenée au cimetière des Batignolles. Une foule bigarrée s’écarte sur le passage du corbillard, et nombre d’amis le suivent avec, parmi eux… Alain Dulot. Il remonte le temps et raconte la vie de Paul et de tous ceux qu’il a connus, qui l’ont côtoyé : sa mère Elisa, les femmes qu’il a aimées, ses amis poètes et surtout le plus important d’entre eux, Arthur Rimbaud.
J’ai beaucoup aimé l’écriture imagée qui nous dit les heurs et malheurs de cet homme dont "[Les] maîtresses n’étaient pas des femmes du monde, pas même du demi-monde, plutôt des muses de galetas, des Vénus de taudis, toutes issues de la basse galanterie, vulgaires et illettrées." J’ai beaucoup aimé cette idée de remonter le temps, en quelque sorte de refaire l’histoire. J’ai aimé retrouver des personnages connus, écouter en lisant le Requiem de Fauré, qui tenaient les grandes orgues, imaginer la "draperie noire à franges d’argent." Sur laquelle se dégage "…un écusson orné de la lettre "V"".
Mais, car il y a un mais, je me suis sentie quelque peu frustrée. Certes, ce n’est pas vraiment une biographie, certes ce récit ressemble davantage à un album photos, certes à travers les anecdotes Verlaine paraît encore plus vivant. Pour autant, je n’ai pas eu l’impression d’apprendre quoi que ce soit de nouveau sur la vie du poète.
Un roman que j’ai apprécié sans l’étincelle qui m’aurait permis de l’adorer.
Roman éligible au Prix Orange du Livre 2022
M. Alain Dulot n’est pas parvenu à me convaincre pleinement avec son roman « Tous tes amis sont là » qui nous conte la mort de Paul Verlaine le 8 janvier 1896 et l’enterrement qui se déroule le 10 janvier.
L’ensemble est un peu trop sage et policé. J’aurais voulu retrouver plus de l’âme de Verlaine et avoir dans le livre l’image des contradictions du personnage. Mais l’ouvrage est fort intéressant d’un point de vue historique, et il nous offre un très beau style, sûr et solide. Les phrases coulent et nous emportent derrière le cortège qui emmène le corps du défunt poète vers le cimetière des Batignolles, où il reposera pour l’éternité.
Le roman est court, peut-être peu trop, et mon reproche principal est que l’on survole plusieurs faits saillants de la vie du poète en restant à distance, sans jamais parvenir à être impliqué, et de fait à ressentir de l’émotion. Cependant, il me faut souligner que si l’on s’en tient à la partie descriptive de l’enterrement, et que l’on ne cherche rien d’autre, alors on peut y trouver largement son compte.
Au final, un roman tout de même instructif, qui peut être une bonne entrée en matière pour celui qui veut en savoir un peu plus sur la vie (ou plutôt la mort) de Paul Verlaine. Ceux qui connaissent déjà cette histoire bien auront meilleur compte de s’en retourner lire les poésies du Prince des Poètes…
« Tous tes amis sont là » est le cri spontané de la dernière dame de coeur de Paul Verlaine devant son cercueil au cimetière. Cette formule a été reprise récemment par le Président de la République lors de l'hommage à un grand écrivain contemporain.
Alain Dutot nous invite à accompagner le poète pour ses derniers jours et son ultime voyage dans une traversée de l'univers parisien, mémoire de ses lieux favoris..
Le livre est rédigé comme une lettre ouverte adressée par l'auteur au défunt. Au-delà de son admiration pour le prince des poètes, élu ainsi par ses amis comme une revanche après son échec d'entrée à l'Académie, l'auteur pose les questions existentielles de la vie de Verlaine
Que cherchait t il, lui, le fils indigne, auprès de sa mère qui l'auréolait et l'aidait en permanence et plus généralement auprès des femmes,
Que penser de sa relation manquée avec Arthur Rimbaud, son frère de poésie ?
Pourquoi a t il laissé l'alcool et le luxure détruire sa vie, même si le romantisme alcoolisé a sans doute produit ses plus beaux poèmes ?
L'opus d'Alain Dulot n'est pas une biographie de plus mais un pèlerinage aussi poétique que vivant autour d'un génie de la poésie aux relations souvent compliquées.
Au final, un bel hymne à la poésie française. A découvrir absolument
Verlaine est mort, vive Verlaine !
Pour évoquer le poète et ses frasques, Alain Duflot se joint au cortège et accompagne Verlaine dans sa dernière demeure, au cimetière des Batignolles, tout en s'adressant à lui.
Il évoque sa mère, Élisa, ses amis, la société littéraire qui l'entoure, ses amours tumultueuses et sa faiblesse pour l'absinthe.
Bien que plaisant ce livre est frustrant. Il l'est avant tout parce que ce n'est pas vraiment une biographie du poète disparu et surtout parce que l'on n'apprend pas grand chose sur Verlaine.
Tous tes amis sont là est un entre deux qui, une fois refermé risque aussitôt d'être oublié, c'est dommage, l'idée de départ était plutôt bien.
Dans Tous tes amis sont là, Alain Dulot prend prétexte de raconter les derniers jours et l’enterrement du poète pour nous dévoiler une biographie romancée de Paul Verlaine.
En s’adressant directement à l’écrivain, Alain Dulot dévoile le vécu d’un homme au talent reconnu mais au caractère impossible. Il commence son récit à partir des derniers années où Verlaine s’abime dans l’alcool allant de maisons de santé où on lui réserve un sort privilégié en estaminets sordides. Ses contemporains le surnomment le Villon des temps modernes, seulement, lui n’était ni un voleur, ni un criminel. Verlaine aurait préféré la référence à Ruteboeuf. Car, il y a une chose dont il était sûr c’est de son talent ! D’ailleurs, ses compagnes le savaient qui allaient porter poèmes, articles et autres écrits à son éditeur et aux journaux pour en retirer quelques subsides.
L’affront qu’a vécu sa femme, Mathilde, sur le quai de la gare de Bruxelles, est oublié depuis longtemps. Les années ont passées. L’amour tumultueux avec Rimbaud lui a coûté quelques mois de prison. Car Verlaine ne sait qu’aimer de façon violente, exclusive et jalouse. Certes, c’est souvent l’alcool qui le porte vers ces extrémités qu’il regrette amèrement lorsqu’il a dessaoulé. Sa mère lui a toujours pardonné ces accès de violence qui m’ont profondément choquée. Rimbaud, non.
A la fin de sa vie, deux femmes se sont étripées son exclusivité. Il y a Eugénie, celle qui a gagné d’être la dernière, l’officielle en première ligne à l’enterrement, qui fut danseuse au bal Bullier. Et, il y a eu aussi Philomène dite Esther qui professait à l’hôtel de Montpellier en face du 39 rue Descartes, dernier lieu d’habitation du poète. Elle était plus jeune et plus fraîche mais aussi voleuse. Verlaine les surnommait « La peste et le choléra ». Toutes deux étaient appâtées par l’argent facile des ventes des poèmes et écrits qu’aucun éditeur ou journaliste ne refusait. Et, puis, il y a eu aussi les conférences à l’étranger qui payaient grassement !
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2022/01/11/alain-dulot/
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