On entendra par "grand âge" tout d'abord la manière dont le sujet accepte pour lui-même la réalité du passage des années quand elle en est venue à marquer la nécessité de renoncements définitifs et souvent l'entrée dans le handicap. Et on s'interrogera simultanément sur la manière dont la famille et les proches reçoivent cette évolution qui, pour être prévisible, n'en demeure pas moins surprenante car elle modifie en profondeur le proche que l'on croyait connaître.
Mais être identifié "vieux" en fonction de l'addition arithmétique des années, même si cela peut impliquer une protection, est une contrainte voire une violence pour le sujet qui devrait en retour s'identifier à cette image de lui qu'on lui propose laquelle, le plus souvent, ne répond pas à un vécu intérieur.
Les sociétés connaissent de grandes variations quant à l'accueil des personnes âgées, tantôt valorisées pour leur expérience et leur qualité de témoins de périodes disparues, tantôt plus ou moins tolérées dans un univers où la vitesse est devenue une valeur en soi. Comment pouvons-nous non seulement accueillir mais aussi investir le grand âge ?
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