Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
Casser des cailloux, chercher des vieux métaux, aller au marché noir. Le jeune Hanno Dietz, 14 ans, se bat pour survivre avec sa famille dans les ruines du Hambourg de l'après-guerre. L'Allemagne subit le terrible hiver 1946-1947, marqué par plusieurs mois de froid intense. Un jour, Hanno découvre dans les décombres le cadavre d'une femme nue et, non loin de là, un garçonnet d'environ trois ans. Le petit est recueilli par la famille Dietz qui le prénomme Joost.
Des mois durant, l'enfant ne parle pas. Hanno ne dit rien non plus de sa macabre découverte. Mais l'image de la femme morte le hante. Des années plus tard, Joost, devenu un architecte renommé, débarque dans l'Uckermark pour restaurer un domaine. Il y fait la connaissance d'Anna Meerbaum, dont la mère a passé sa jeunesse au domaine et refuse d'en parler, tout comme elle refuse d'évoquer leur fuite de la zone soviétique en 1946.
Le hasard mettra Anna et Joost sur la piste d'un crime qui a marqué pour toujours l'histoire de leurs deux familles. Traduit de l'allemand par Sylvie Roussel
Sous les Décombres, Trümmerkind dans la version originale parue en 2016, a été publié par les éditions du Masque, un département des éditions Jean-Claude Lattès, en 2019, puis en 2020 par Le Livre de Poche. Le style est sobre, agréable par les phrases et mots simples allant à l'essentiel, laissant leur contenu porter la tension dramatique du récit: "Heinrich Anquist avait demandé à ses employés et aux prisonniers de guerre polonais de faire leurs bagages et de partir avec les réfugiés. Il avait même mis à leur disposition deux chevaux et deux voitures. Seules étaient restées la vieille Wilhelmine, leur cuisinière depuis quarante ans, et sa jeune nièce Almuth qu'elle était allée chercher à Berlin car elle avait perdu ses parents. Ainsi que Josef, qui avait grandi ici et ne quittait le domaine que pour porter les bidons de lait à la laiterie." (Page 28).
Construction: L'intrigue tisse ses fils en allers-retours entre août 1992, le présent, et avril 1945-janvier 1947, les passés.
Thème: a-t-on le droit de tout savoir sur le passé de nos parents, et si oui, à quel prix? L'impact des souvenirs sur les générations futures.
1992. Anna, enseignante, entretient avec sa mère des relations complexes, cette dernière se refusant absolument à parler de sa jeunesse et de sa vie avant la naissance de sa fille. Anna devrait respecter ce choix mais elle n'y parvient pas. Obsédée par ce grand vide, elle ne cesse de poser des questions à s amère, de chercher des photos, des réponses à ses questions. Pourquoi Clara, sa mère, ne parle jamais de sa famille, des enfants de son père et de ce qu'ils sont devenus? Pourquoi Anna lit une terreur sans fond dans les yeux de Clara quand elle aborde ce sujet?
Hiver 1946-1947. Un des plus froids de la décennie. Agnès Dietz et ses deux enfants, le jeune Hanno, âgé de quinze ans, et sa fille de dix ans, Wiebke, déploient des trésors d'ingéniosité pour survivre dans la ville dévastée de Hambourg. Son mari étant porté disparu, elle ne dispose d'aucun moyen de subsistance. Mais peu à peu, la vie reprend ses droits. Agnès se lie d'amitié avec Magda et subvient aux besoins de sa famille grâce à ses talents de couturière.
Quant à Hanno, accompagné de sa soeur, il arpente les décombres de la ville dans l'espoir de trouver des objets à revendre ou à troquer au marché noir. C'est ainsi qu'il fait la connaissance de Peter, jeune homme très débrouillard, qui le prend sous son aile et l'aide à améliorer leur quotidien, notamment avec des denrées alimentaires difficilement trouvables, tel que du beurre et des pommes de terre. Mais un jour, Hanno découvre le cadavre d'une femme. Tout près de là, sa soeur trouve un petit garçon âgé d'environ trois ans, tout seul. Agnès accepte de le recueillir et le prénomme Joost. Pourtant, malgré leurs recherches, ils ne connaitront jamais sa véritable identité .
1992. Anna continue son enquête et se rend au nord-est de Berlin, dans un domaine où sa mère aurait passé sa jeunesse. Elle croise la route de Joost, l'architecte mandaté par les actuels propriétaires pour le réhabiliter. Il accepte d'aider la jeune femme à mener son enquête, sans se douter qu'ils déterreront un terrible secret et un crime abominable...Finalement, il vaut parfois mieux laisser le passé dormir en paix...
Je ne connaissais pas la plume de Mechtild Borrmann avant de lire Sous les décombres; j'ai été immédiatement séduite par la pudeur et l'objectivité de son propos, son absence de jugement, la sobriété de son style. Il existe de nombreux romans dont l'intrigue se situe pendant la seconde guerre mondiale, le plus souvent du point de vue de ceux qui ont subi l'occupation allemande et ses dévastations. Chaque mois sont publiés des récits racontant les destins tragiques de personnes, de familles ayant tout perdu, y compris la vie.
Mais qu'en est-il du peuple allemand? Avait-il le choix? Pas plus que les pays agressés, en réalité. Sous les Décombres montre la destinée de personnes lambda dont l'existence a été bouleversée et détruite à jamais, qui ont tout perdu, mais qui en plus ont été stigmatisées et assimilées aux nazis, seuls responsables de cet immense charnier que fut la seconde guerre mondiale. Le mérite de l'auteur est de nous rappeler que la grande majorité des Allemands n'ont pas désiré cette guerre, dont ils ont souffert autant que les peuples entraînés dans cette guerre bien malgré eux, et qu'ils ont payé cher les égarements d'Hitler et sa clique: "Puis vint le 8 mai. La nouvelle tomba à la radio. L'Allemagne avait capitulé. La guerre était finie. Quand Clara éteignit le poste, un silence tendu s'abattit sur eux, entrecoupé seulement par les sanglots de Josef. Elle posa la main sur son épaule pour le consoler et tenta de mettre de l'ordre dans le chaos de ses idées et de ses sentiments. C'était pourtant bien ce qu'ils attendaient! Cette nouvelle, voilà des jours qu'ils espéraient l'entendre, et à présent il n'y avait qu'un grand vide." (Page 86).
Avec ce roman impartial et équitable, Mechtild Borrmann ressuscite une période trouble et tragique de notre histoire contemporaine à travers le destin de personnages ballotés par la vie. Certains se sont montrés cruels et avides, d'autres ont essayé par tous les moyens de sauver ce qu'ils avaient de plus cher, enfants, biens matériels...Je ne peux m'empêcher de me poser cette cruciale question: dans des conditions aussi extrêmes que celles vécues par ces gens, comment nous serions-nous comportés? Il est toujours facile, du fond de son confortable fauteuil de déclarer: "Moi, c'est certain, je n'aurais pas fait ça..." Car les pires instincts qui sommeillent en chacun de nous n'attendent qu'un occasion pour se réveiller...ou pas.
Je remercie chaleureusement JC Lattès (Le Masque) pour l'envoi, via net galley, de Sous les décombres de Mechtild Borrmann.
Juste après la Seconde Guerre mondiale, Hanno, 14 ans, fait tout pour survivre dans Hambourg en ruines.
Durant l'hiver 1946, en fouillant les décombres, il découvre un jeune garçon de 3 ans à côté d'un cadavre de femme. Recueilli par la famille d'Hanno, ce petit garçon est prénommé Joost.
Des années plus tard, Joost fait la connaissance d'Anna,dont la mère semble cacher un lourd secret.
Tous les deux vont partir à la recherche de leurs origines...
Sous les décombres est un magnifique roman qui démarre à la fin de la seconde guerre mondiale, période que j'apprécié toujours de lire.
Joost est un enfant qui a été retrouvé sous les décombres, il a été élevé par une nouvelle famille et à un moment il se met à la recherche de ses origines. L'histoire est simple mais je l'ai trouvé très très bien ficelée.
Nous découvrons une Allemagne fragilisée et où tout est loin d'être rose pour ses habitants. Ils ont beaucoup souffert de cette guerre que nombre d'entre eux n'ont pas souhaité.
Sous les décombres est un roman qui m'a beaucoup touché, captivé, et à qui je mets cinq étoiles avec plaisir.
Quatrième roman de Mechtild Borrmann traduit et encore un coup de coeur pour moi.
Cette auteure allemande est une formidable raconteuse d'histoire. Déjà dans son précédent livre elle nous faisait vivre de l'intérieur la catastrophe de Tchernobyl d'une façon particulièrement prenante.
Elle nous emmène cette fois en Allemagne dans l'immédiate après guerre. Les alliés commencent à occuper et se partager le terrain. A Hambourg sous domination anglaise, les habitants essayent de survivre parmi les ruines d'une ville sévèrement touchée par les bombardements, alors que du côté de Berlin les Russes commencent à imposer leur vision du collectivisme.
On suit tout particulièrement la famille Dietz à Hambourg. Agnes dont le mari est porté disparu, ses enfants Hanno et Wiebke, chacun contribue comme il peut à améliorer l'ordinaire.
Malgré sa misérable situation, la famille recueille un orphelin de trois ans, trouvé errant dans les décombres et muré dans le silence.
Du côté de la future RDA, Les Anquist, une famille de propriétaires terriens, considérée comme nazie par les russes, dépossédée de ses biens, en butte aux représailles et exactions des occupants, ne voit son salut que dans l'exil.
En parallèle à ces deux histoires familiales, une autre partie se passe en 1992. Anna, dont la mère Clara a pour nom de jeune fille Anquist, souhaite en savoir plus sur ses origines et un passé dont sa mère mère refuse obstinément de lui parler.
Ce roman est une émouvante évocation de cette période dramatique pour le monde, qui le fut aussi pour une population allemande payant durement la fin des rêves nazis.
Un récit admirablement écrit comme toujours avec Mechtild Borrmann, avec des personnages superbes, dans leur magnificence ou leur noirceur, dont les destins s'entrecroisent dans une trame romanesque belle et tragique à la fois.
Quelle belle découverte ! Je me suis régalée.
Je dois avouer que je lis peu de livres traitant de l'Allemagne des années 42 à 92, mais ce choix fut le bon, sans aucun doute.
Deux époques, trois familles, une région commune, une propriété familiale et l'Histoire.
L'Histoire qui va plonger ces 3 familles dans la tourmente, tuer quelques hommes, décapiter les familles, envoyer les femmes et les enfants en enfer, les contraindre à vivre d'expédients, de creuser à mains nues pour sortir du bois pour se chauffer, des minuscules petits bouts de nourriture pour subsister.
Les femmes se débrouillent comme elles peuvent, les enfants également et resteront marqués à vie, par ce qu'ils ont été forcés de faire : déterrer les cadavres, ôter les manteaux aux morts sans états d’âme..c'était ça ou la mort !!
Et puis l'Allemagne, tout de suite après la guerre a vu le pays envahi par les russes qui ont remplacé les anglais, sympas en comparaison !! la destruction de toutes les grandes propriétés, l'obligation faite aux « riches »de laisser leurs terres, d'accepter des réfugiés, de partir.. loin En Espagne ou en Afrique du Sud ou ailleurs !!
Ces trois familles vont se croiser, se recroiser pour finalement résoudre une énigme en 1993.. après la chute du mur de Berlin pour dénouer les fils bien enchevêtrés.
Un beau roman .. qui n'en est pas un puisque c'est une vraie histoire, avec des protagonistes en chair et en os, une vraie surveillante d'Auschwitz, de vrais assassins et un petit garçon qui ne saura jamais avec certitude qui il est.
Combien de petits garçons et de petites filles devenus adultes sont encore dans l'incertitude, combien de drames tels que celui là, connus ou bien enfouis subsistent ?
Le monde est plein de ce genre d'histoires, pas la peine d'inventer, tout est déjà dans tout !
Des secrets d'identité bien enfouis dans l'Allemagne déchue
*
Oscillant entre le ton policier, historique et aussi thriller domestique, ce roman a tout pour plaire.
L'histoire se passant majoritairement à Hambourg (le nord de l'Allemagne) et débutant en 1946, à l'entrée d'un terrible hiver.
Un roman polyphonique qui laisse la place à des récits intimistes.
Une quête de vérité, de recherche identitaire est lancée dans les années 80 par une jeune femme.
Voilà pour le fil rouge déroulé tout au long de cette intrigue.
*
Une enquête sous forme de reportage relate les faits administratifs, avec une certaine froideur, au ton sec et précis. Puis à nouveau la narration si riche en émotions de ces personnages attachants qui ont vécu cette période si difficile de l'Occupation par les Russes.
On se sent happé par ces citoyens allemands qui ont eu une vie tourmentée (déjà aperçu dans le roman La gouteuse d'Hitler).
*
Le titre en VO "Trummer Kind" est plus explicite. ll veut dire "enfant réduit en miettes". Comment ne pas s'apitoyer sur ce petit garçon recueilli dans le tas de décombres? Un être morcelé qui cherche à reconstituer le puzzle de son histoire familiale.
*
Un thriller historique aux multiples rebondissements et au suspense bien distillé.
L'affaire des meurtres est bâclée assez vite, peut-être pour justement nous montrer que l'essentiel n'est pas l'intrigue en elle-même mais plutôt valoriser le contexte historique (dénazification, la survie sous l'Occupation, les flous administratifs ou plutôt "vide juridique" post-guerre, la reconstruction d'un pays....).
*
L'Allemagne a aussi eu son lot de victimes innocentes. Encore un auteur allemand qui a eu le cran d'écrire sur cette souffrance oubliée.
*
Merci à NetGalley
Je faisais parti du jury ELLE qui avait primé Le violoniste, un roman qui m’avait énormément plu. Et Sous les décombres, m’a procuré le même sentiment.
Deux époques, trois familles, des destins qui vont se croiser, des secrets de famille, des personnages forts, durs et sensibles. J’aime beaucoup les romans qui mélangent la petite à la grande histoire, ils témoignent souvent d’un fort devoir de mémoire.
Celui ci, n’y déroge pas, il aborde habilement les dommages causés par la guerre de 45, des années plus tard, en utilisant les codes d’une enquête policière.
C’est intelligent, prenant, un excellent moment de lecture.
Merci à NetGalley et aux éditions le Masque de m'avoir permis la lecture de ce bon roman.
Anna Meerbaum décide de visiter le domaine d'Anquist où sa mère a vécu jeune ,expropriée au moment de la débâcle en 1945. En interrogeant les personnes qui ont connu cette époque,elle va déterrer de vieux secrets qui vont la faire douter de la probité de sa mère.Tandis que Joost Dietz,l'architecte qui doit réhabiliter le domaine est à la recherche de ses origines.Leurs chemins vont se croiser pour rétablir une troublante vérité.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 2 heures
Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par RC de la Cluzze il y a 8 jours
Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
Découvrez 6 romans délicieusement horrifiques et tentez de les gagner...
Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
Yeong-ju est l’heureuse propriétaire d’une nouvelle librairie, située dans un quartier résidentiel de Séoul...
Merci pour ce conseil, je vais le lire sans tarder ...:))