"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Son destin fascine et intrigue. Simone Veil, femme engagée, ministre, présidente du Parlement européen, a soutenu la loi pour le droit à l'avortement. Avec des témoignages inédits, Sarah Briand retrace son parcours : son retour des camps de la mort, les coulisses de ses combats politiques, les blessures et les drames qui ont émaillé sa vie. Une plongée dans l'intimité d'une combattante.
Cette courte biographie nous présente la vie de Simone Veil, qui ressemble, par de nombreux côtés, aux montagnes russes : elle a du affronter le pire, et a su s’élever jusqu’aux plus hautes fonctions de l’état. Et cette lecture provoque la même sensation chez nous, lecteurs, puisque nous passons de l’admiration à la rage, des larmes au sourire, de la mort à la vie…
Même lorsque l’on connaît quelques détails sur la jeunesse de Simone Veil, et notamment le fait qu’elle a survécu à la déportation, ce livre nous fait plonger dans l’horreur des camps de la mort, face à la monstruosité des bourreaux. On se demande comment cette adolescente a pu trouver la force de lutter, de résister et de vivre…
Ce que j’aime beaucoup chez cette grande dame, c’est qu’elle ne veut pas que l’on s’apitoie sur son sort de déporté, ni sur la malédiction qui rôde autour de sa famille, alors qu’elle n’a pas été épargnée par le deuil.
Son ascension dans les plus hautes sphères politiques, elle la doit à son travail et à son perfectionnisme… Jamais elle ne s’est servie de son passé pour avancer, elle a toujours répondu de façon calme à ses détracteurs – rappelons quand même qu’un ministre d’extrême droite dira au sujet de sa déportation que les nazis « n’ont pas réussi à avoir la mère Veil… ».
Au fil des pages, on retourne avec Simone et les siens à Auschwitz, et l’on imagine à quel point cela a dû être une épreuve pour elle, mais aussi une absolue nécessité pour partager l’incommunicable ; dans son discours d’accueil à l’Académie française, prononcé par l’inénarrable Jean d’Ormesson, on puise de nouvelles raisons de préserver la mémoire, mais aussi un rappel que l’amour doit toujours triompher ; mais on sourit aussi, en imaginant cette femme pleine d’amour et très complice avec son mari, mais faisant parfois s’abattre sur lui toutes les foudres du monde !
C’est court, c’est bien écrit, ça se lit très rapidement, et je pense qu’on devrait tous lire ce petit récit pour ne jamais oublier les avancées que l’on doit à Simone Veil. Merci madame Veil, merci pour cette leçon de vie et de courage.
Simone VEIL s'est éteinte le 30 juin 2017.
J'ai choisi la plume de Sarah BRIAND pour aborder sa biographie, une pure merveille.
Tout commence avec l'extrait du discours de réception de Simone VEIL à l'Académie Française prononcé par Jean d'Ormesson, nous sommes en 2010, mais ce moment de consécration ne saurait cacher son passé douloureux dont elle s'est attachée à assurer la mémoire. Le numéro 78651 figure sur son bras à l'encre bleue, il fut longtemps sa seule identité. Déportée alors qu'elle n'avait que 16 ans, Simone VEIL a survécu à la Shoah.
Le 22 décembre 2004, par un froid glacial, elle retrouve le camp d'Auschwitz Birkenau, elle est accompagnée de ses enfants et petits-enfants, un moment d'une très grande intensité.
Simone a toujours été rebelle, c'est peut être ce qui lui a permis de survivre à l'indicible et à mener une existence toute entière dédiée à la défense de causes d'intérêt général.
Elève brillante, Simone va suivre les conseils de sa mère : faire des études.
Elle ne sait pas encore que l'homme qu'elle épouse en 1946 s'opposera à sa volonté, mais c'est sans compter sur la personnalité de Simone, rebelle, elle l'est, y compris dans son propre foyer.
En 1957, elle entre au Ministère de la Justice, elle est magistrate. Elle travaille à la direction de l'Administration pénitentiaire, elle doit inspecter les prisons françaises. Son indignation devant l'état des geôles va la pousser à faire valoir les droits des prisonniers notamment en matière de santé. C'est d'ailleurs pour ce ministère qu'en 1974 le tout nouveau Premier Ministre Jacques Chirac la nommera.
Sa carrière politique ne fera que commencer, elle sera sur le devant de la scène le 26 novembre de la même année pour prononcer son discours en faveur de la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse, l'un des engagements de campagne pris par le Président de la République, Valéry Giscard d'Estaing.
Ces éléments biographiques sont largement relatés depuis une quinzaine de jours dans les médias, mais ce qui m'a beaucoup intéressée dans cette version de Sarah BRIAND, c'est le côté profondément humain de cette femme qui avait un charisme à toute épreuve. Simone était une épouse, elle fut également une mère, une grand-mère et même une arrière-grand-mère. J'ai adoré les passages sur sa tribu et notamment l'imaginer préparer le déjeuner du samedi devenu un rituel.
Cette femme n'a pas été épargnée par les épreuves de la vie, il y a eu des décès d'êtres chers. Depuis le tout dernier, celui de son mari, elle ne sortait plus pour des événements publics.
Sarah BRIAND a su montrer une femme "ordinaire" avec ses forces, elle en avait beaucoup, et ses faiblesses.
J'ai adoré les passages sur sa complicité avec Marceline LORIDAN et Paul SCHAFFER, ses deux amis connus en déportation avec lesquels elle entretiendra une relation incommensurable.
C'est un portrait pluriel que nous brosse Sarah BRIAND. Magnifique biographie.
http://tlivrestarts.over-blog.com/2017/07/simone-eternelle-rebelle-de-sarah-briand.html
28 novembre 1974. Assemblée Nationale. Adoption d’une loi qui va changer la vie et la santé des femmes : la légalisation de l’Interruption Volontaire de Grossesse. Dans cet hémicycle composé à une très large majorité d’hommes, une femme va réussir à s’imposer : Simone Veil, mais après un combat sans relâche. 41 ans plus tard, elle reste la personnalité préférée des français.
Qui mieux que Sarah Briand pouvait lui rendre un si bel hommage ? La journaliste a déjà réalisé en 2014, un bouleversant documentaire intitulé "L’instinct de vie" dans le cadre de la série "Un Jour Une Histoire" diffusée sur France2. L’écriture de Sarah Briand est à l’image de Simone Veil : pudique, sobre et efficace, sincère.
A lire, relire,
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