Etude prospective, exploratoire, longitudinale sur quatre ans et demi, chez 36 femmes atteintes de cancers du sein à tous les stades de la maladie qui porte sur le rôle du vécu du cancer dans son évolution. Elle s'est déroulée dans le cadre de consultations médicales semestrielles de surveillance avec plusieurs entretiens psychologiques individuels d'une part et de réunions de groupe mensuelles d'autre part, pour initier un dialogue qui devient alors invitation à un travail psychique. L'analyse conduit à distinguer trois catégories de vécu. Pour six femmes, le cancer est apparu comme un événement révélateur de sens. Elles ont transformé cette épreuve en une expérience. Leur pronostic est amélioré par rapport aux données statistiques. Pour quatorze femmes, le cancer est devenu le point de départ d'une demande, une souffrance méconnue d'elles-mêmes a pu se dire et elles s'autorisent ainsi parfois à actualiser un potentiel et à le réaliser. Pour seize femmes, le cancer reste un accident à oublier. Le travail psychique semble avoir un rôle réorganisateur et intervenir dans le processus d'évolution.
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