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Vouloir étudier le retour de quelques milliers de Palestiniens dans les zones autonomes de Cisjordanie et de la bande de Gaza après les accords d'Oslo, c'est se heurter à la difficulté de nommer le phénomène.
La langue française n'offre guère de terme adéquat pour traduire l'arabe Widûn ou l'anglais returnee, deux vocables communément utilisés dans les Territoires pour désigner ceux qui sont venus ou revenus s'installer en Palestine après 1993. La difficulté de nommer invite à s'interroger sur la nature du processus observé. Les returnees doivent-ils être pensés comme une catégorie spécifique et parfaitement délimitée, ce " triste convoi de returnees et de rêveurs " dont parlait Mahmoud Darwish, nourri d'une mémoire restauratrice qui prétend retrouver une terre à investir ? A moins qu'ils ne viennent plutôt donner un visage concret à une dynamique du retour attachée à un moment singulier, celui de la cristallisation d'une patrie palestinienne en devenir, de part en part traversée par l'exil.
Concept sociologique ou référence symbolique, catégorie d'analyse ou schème de représentation, tel est bien l'enjeu du débat sur la figure du returnee dans la Palestine d'Oslo.
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