La géographie économique et les agglomérations d'activités sont souvent considérées comme la conséquence de comportements désocialisés et rationnels. Nous apportons ici un éclairage nouveau sur ce qui produit des collectifs d'activités, sur ce qui fondent leur instabilité ou au contraire leur viabilité. En interrogeant les mystères urbains et la distribution puissance des activités économiques, nous montrons que les agents économiques ne sont pas toujours prisonniers de flux qu'ils ne dominent pas. C'est souvent le réseau social et le capital social accumulé qui préexistent à la décision de localisation. Dès lors, les pratiques mimétiques qui en découlent induisent des engouements, des instabilités, des dynamiques riches et réversibles qui revisitent les fondements théoriques de l'émergence des agglomérations. A travers l'exemple des stratégies de localisation des entreprises Internet dans le Silicon Sentier Parisien au carrefour des années 2000, nous comprenons mieux la gloire rapide et le déclin soudain de ce territoire comme étant la conséquence d'un phénomène d'engouement fondé, avant tout, sur l'encastrement social des décisions.
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