"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les relations entre la France et la principauté de Liège ont été, aux Temps modernes, le plus souvent chaleureuses, parfois tumultueuses, voire équivoques, jamais indifférentes. Les instructions aux ministres de France à Liège, des traités de Westphalie à la Révolution, apportent un éclairage neuf sur la politique française à l'égard des puissances situées sur la frontière nord du Royaume, qui fut toujours la plus menacée. Lieu de passage idéal vers les Provinces-Unies et la Westphalie, cette principauté ecclésiastique dont les institutions sont représentatives d'un pays d'États d'Empire avec maintes singularités a été sillonnée depuis le Moyen Âge par de multiples armées, et ses forts, qu'il s'agisse de ceux de Liège, Dinant, Huy ou Bouillon, ont fait l'objet des convoitises européennes aux XVIIe et XVIIIe siècles. Elle n'a pas échappé aux préoccupations de Versailles sur les plans politique, militaire (levées d'hommes, surveillance de l'industrie armurière, la première d'Europe), stratégique ou économique. À la politique d'expansion de Louis XIV succédera au XVIIIe siècle une doctrine de protectorat courtois que les diplomates français exécutèrent fidèlement jusqu'au rattachement de la Principauté à la France en 1795. Ils furent aidés par bien des Liégeois, ces voisins « spirituels, civiles, accostables et hospitaliers », « opiniastres » et « mutins ».
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