Ce volume interroge les mises en altérité à travers la littérature de voyage en analysant les critères ainsi que les modalités descriptives et narratives auxquels les voyageurs et les voyageuses ont eu recours au fil des siècles pour définir et représenter un individu ou un groupe social comme autre.
Les récits de voyage, qui font l'objet d'une attention particulière en littérature comme dans les sciences sociales depuis les années 1970, sont envisagés ici pour la première fois selon l'angle de la mise en altérité, phénomène qui se trouve pourtant au coeur de tout compte rendu d'expérience viatique. Cet ouvrage permet d'identifier les différentes modalités de construction de l'altérité par les voyageur·ses, en proposant une analyse déterminante dans la compréhension des mécanismes d'érection de la figure de l'Autre, dispositifs textuels sous-jacents à l'eurocentrisme ayant conduit notamment aux dominations colonialistes. La prise en compte de textes des XXe-XXIe siècles amène à étudier la contestation et le démantèlement de ce primat européen à travers par exemple les récits migratoires des dernières décennies. En mêlant instruments de l'analyse littéraire et concepts de l'historiographie et des sciences sociales, les douze chapitres de l'ouvrage offrent un panorama complet des mécanismes de mises en altérité, de la littérature médiévale jusqu'aux représentations textuelles et audiovisuelles les plus récentes.
Afin que les mots-mêmes des voyageur·ses puissent être lus, un cahier des sources primaires, disponible en ligne, vient compléter ces chapitres.
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