"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un communard libéré des bagnes de Nouvelle-Calédonie, une intrépide féministe passionnée par Jules Verne, des aventuriers italiens, des gardes hindous, des officiers anglais : on croisait forcément des gens hardis à la pointe de l'Arabie, à l'Hôtel de l'Univers, dans la cité d'Aden. Arthur Rimbaud, devenu un autre, y fit escale. En ce point du globe s'attardèrent le philosophe Paul Nizan et le poète Philippe Soupault. Selon un géographe, le mot Éden a la même origine que le mot Aden. Cela reste à voir.
Rejetant les dominations coloniales, l'Orient arabe a voulu entrer en modernité. Au Caire, à Damas, à Bagdad, des colonels enfilèrent l'uniforme du progrès. Aden choisit la révolution.
Depuis le parvis de l'Hôtel de l'Univers, c'est toute l'épopée de notre temps qui est observée à travers l'histoire du monde arabe, creuset où entrent en fusion les appétits des puissances planétaires.
On retrouve ici le ton propre à Philippe Videlier : une ironie à la fois caustique et nonchalante, usant d'un style imperturbable pour décrire le cours sanglant de l'histoire en s'appuyant sur une documentation riche et précise.
L'Histoire du monde arabe et de sa décolonisation ses deux cents dernières années, vue à travers l'Histoire d'Aden avec, en filigrane, Arthur Rimbaud...
Je me suis laissé piégé par l'inscription "roman" en couverture du livre. Certes, le style est dynamique, enlevé et plein d'humour. J'ai donc pris du plaisir à lire ce livre qui raconte l'Histoire avec un grand H sans mettre de côté les petits évènements de la vie de tous les jours, impactés par ce grand H.
C'est plaisant à lire, c'est touffu, mais.... ce n'est pas un roman. C'est un livre qui nous raconte des évènements, dans le détail, qui ont touché de près ou de loin notre propre Histoire. Parfois la mémoire m'est revenu et j'ai pu connecter des évènements que j'avis connu. C'est donc toujours intéressant. Mais qu'aurais-je retenu dans 6 mois-1 an? Les grandes lignes bien sûr, et une certaine ambiance parfois fiévreuse, inspirée par le style de Philippe Videlier.
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