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L'intérêt du livre d'Elisabeth de Gramont consacré à Marcel Proust, publié pour la première fois en 1948, consiste à nous dévoiler le regard personnel sur le grand écrivain par une observatrice du premier cercle. Son témoignage sur Proust est éminemment capital, surtout en cette période de centenaire. Outre qu'il analyse avec acuité exceptionnelle l'oeuvre de Proust, la duchesse de Gramont fut une des premières à montrer combien la Recherche est une oeuvre autobiographique. Familière du monde dans lequel Proust a puisé son inspiration pour composer sa cathédrale littéraire, elle donne plusieurs clés jusqu'alors inconnues pour identifier ses personnages. Et pour la première fois, elle avoue avoir été l'un des modèles pour la duchesse de Guermantes. Certains et certaines s'en étaient doutés, ainsi Alice Toklas, l'amie de Gertrude Stein qui déclarera : « Chose que j'avais soupçonnée pendant plus de vingt ans. » Depuis quelques années, l'oeuvre et la vie d'Elisabeth de Gramont sont mieux connues : par les nombreuses rééditions en Cahiers rouges chez Grasset de ses Mémoires en quatre volumes (2018-2020) et la biographie de Francesco Rapazzini (Fayard, 2004). C'est d'ailleurs ce dernier qui signe la préface et Christian de Bartillat la postface.
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