"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les forces de police sont en émoi : une nouvelle victime a été retrouvée. Il s'agit, cette fois, d'un juriste qui est l'un des initiateurs de la loi internationale sur les droits des robots et tout laisse penser que avant de mourir il allait contacter le professeur Ochanomizu du ministère des sciences. Pendant ce temps, l'inspecteur Gesicht qui poursuit sa tournée des robots les plus puissants de la planète, rencontre un robot à l'apparence d'un petit garçon ? qui, Gesicht le devine tout de suite, est bien plus perfectionné qu'il ne l'est lui-même. Il se prénomme Astro.
La fin du premier volume de Pluto s'achevait sur une rencontre attendue, celle de Gesischt et d'Astro. Ce deuxième tome démarre donc là où son prédécesseur s'était arrêté et nous livre l'échange entre les deux robots, une discussion au cours de laquelle les deux protagonistes vont évoquer bien plus que l'affaire qui les concerne de près. Si physiquement, tout les oppose, l'intelligence artificielle qui les anime a été confrontée à des événements similaires – le 39e conflit en Asie centrale – et les prédispose à ressentir des émotions et des sensations typiquement humaines dont ils ne comprennent pas encore les mécanismes ni les forces ou les faiblesses.
Cet échange à la fois troublant et passionnant semble figé dans le temps, comme un éphémère moment d'accalmie avant que le déferlement de violence ne reprenne. À ce stade de l'histoire, nous connaissons donc l'identité de cinq des sept robots les plus forts du monde – Astro, Brando, Mont Blanc, North et bien sûr Gesicht – même si deux d'entre eux ont d'ores-et-déjà été anéantis.
Dans ce deuxième tome, Naoki Urasawa s'attarde, par le biais du personnage d'Hercule - légende du ring robotique et éternel rival de Brando – sur les liens qui unissent les sept robots, sur leur rôle durant ce fameux 39e conflit en Asie qui semble avoir laissé des traces indélébiles sur leur intelligence artificielle. Les tenants et les aboutissants de cette guerre nous sont donnés au compte-goutte, mais mis en parallèle avec la société dans laquelle ils évoluent, l'histoire laisse une étrange impression, celle d'avoir une forte résonance, allégorique bien entendu, avec certains événements récents qui ont bousculé nos certitudes d'Occidentaux.
Cela n'est bien entendu que l'une des composantes de "Pluto" qui s'évertue à brouiller les cartes, à passer d'un genre à l'autre avec une aisance surprenante. Thriller psychologique lorsque Gesicht tente d'y voir plus clair en s'entretenant avec Brau 1589, pure science-fiction lorsque le manga met en scène les combats d'Hercule, la bande-dessinée semble tout autant coulée dans un écrin historique fictif mâtiné d'émotions vives à l'instar de la scène au cours de laquelle Gesicht, alors soldat durant le 39e conflit, reçoit de plein fouet la détresse d'un homme dont les bombardements ont décimé la famille.
Comme toujours chez Naoki Urasawa, chaque détail a son importance, chaque personnage, si secondaire soit-il, peut faire avancer l'intrigue, une intrigue pleine de surprises, de trouvailles autant visuelles que narratives à l'image de la dernière scène de ce deuxième tome qui introduit un nouveau personnage plein de promesses.
lien vers ma chronique: http://www.lesmiscellaneesdepapier.com/pluto-naoki-urasawa.html
extrait:Comme dans tous ses mangas, Naoki Urasawa amène le lecteur à s’interroger. Ici, sur des questions éthiques vis-à-vis de l’intelligence artificielle, mais il n'approfondit malheureusement pas la réflexion. Bien qu'il n'y ait eu que huit tomes, je trouve que l'intrigue s’essouffle au fil des pages après avoir pris une forte accélération, notamment dans le premier tome. Globalement un peu déçue, un sujet qui ne me parle pas, un manque d'approfondissement psychologique et un rythme dissonant; il a fait de plus beaux mélanges...
Homme ou robot, le tueur reste insaisissable et continue à s'attaquer aux robots les plus puissants du monde et aux hommes qui agissent pour les droits des robots. L'inspecteur Gesicht, cible potentielle, découvre que les crimes seraient liés au 39è conflit en Asie centrale.
Un deuxième tome très riche qui explore un peu plus encore la complexité de la cohabitation entre les hommes qui se croient supérieurs et les robots qui s'humanisent en découvrant les sentiments. Certains ne cachent pas leur mépris des machines et leur opposition aux lois qui les protègent. On en apprend aussi un peu plus sur ce qu'a été le 39è conflit en Asie centrale qui n'est pas sans rappeler la guerre d'Irak.
Beaucoup de questionnements sur la répartition du pouvoir à travers le monde, sur le bien-fondé de la guerre et bien sûr le mystère qui s'épaissit autour du tueur, de son identité, de ses motivations, ce tome est dans la continuité du premier et ouvre sur de nouvelles perspectives. S'agit-il d'un vaste complot? Gesicht est-il manipulé? Qui tire les ficelles? Et bien sûr, l'émotion est au rendez-vous avec la mort d'un robot père de famille et la présence d'Astroboy, petit garçon à l'intelligence artificielle supérieure, qui ressemble à s'y méprendre à un humain. A suivre.
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