"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Au premier regard je la trouvai si jeune que je la pris pour un garçon de quinze ans. » Comment l'écrivain à succès rencontre une fan, devenue romancière à son tour, bientôt complice pour partager son grand plaisir revendiqué : le champagne. Une histoire d'amitié enivrante.
Une cuvée des plus pétillantes, légère en bouche, piquante à souhait, de celles qu'on aime à savourer à grandes lampées.Julien Bisson, Lire.
Comme d’habitude, un Amélie Nothomb qui se lit en 2h maximum.
Elle imagine ici une amitié entre elle et une de ses lectrices un peu déjantée. Ca se lit facilement et c’est sympathique.
Afin d'éviter de laisser certains de mes livres, en ma possession depuis plusieurs années, sombrer dans l'oubli, car enfouis au fin fond de ma PAL, sous d'autres plus récents, j'ai décidé de les faire revenir à la lumière. "Pétronille" est le premier d'entre eux et comme toujours, je m'attendais à tout avec Amélie Nothomb qui nous offre là une autobiographie "fictionnalisée".
Amélie aime le champagne mais ne peut en apprécier tout le nectar, toute la subtilité, toute la pétillance, seule. Elle cherche donc une compagne d'ivresse. Elle la trouve en la personne de la jeune Pétronille, une de ses lectrices avec laquelle elle correspond, rencontrée lors d'une séance de dédicaces et qui écrit elle aussi. De 2001 à 2014, les deux femmes se verront épisodiquement et développeront une drôle d'amitié fondée sur l'écriture et le champagne.
"Pétronille" est paru en 2014, c'est le 23ème roman de l'auteure et le 11ème en ce qui me concerne. Comme souvent, Amélie Nothomb s'inspire de sa vie qu'elle transforme plus ou moins; Pétronille, prénom improbable, ce qui est également sa marque de fabrique, existe ; il s'agit de Stéphanie Hochet, auteure de nombreux romans dont les titres sont cités dans "Pétronille" mais travestis ("Moutarde douce", son premier roman en 2001, devient "Vinaigre de miel", "Les infernales" se transforme en "Les Coriaces" pour ne citer que ces deux-là).
Même si Pétronille est une personne réelle, on ne peut s'empêcher de se demander si Pétronille et Amélie ne sont pas les deux faces d'une même personnalité; la première, fantasque, révolutionnaire, colérique, autoritaire, jouant avec la mort face à la deuxième plus calme, plus polie, plus conventionnelle, installée dans le confort. Se fondront-elles en une ou se combattront-elles?
Ce roman est empreint d'humour et d'ironie; je me suis régalée avec la description de sa rencontre avec la styliste Vivienne Westwood, à laquelle elle ne fait pas de cadeau (rombière boulotte, rousseur fanée..... et le reste à l'avenant) ainsi qu'avec celle de sa première descente à skis. "Pétronille" est moins déjanté que certains autres de ses livres, donc plus facile à apprécier en ce qui me concerne mais il n'en reste pas moins qu'il est à la limite d'un nombrilisme un peu agaçant : moi, ma vie, mon œuvre.
Amélie Nothomb aime le champagne bien sûr pour le goût et les sensations qu'il procure. Mais comment ne pas avoir envie de partager sa folie autour de ce doux et si pur élixir ? En quête d'un compagnon de "beuverie", l'apparition de la lectrice et correspondante Pétronille, arrive semble-t-il à point nommé...
Quel divertissement ce roman aux effluves autobiographiques. Amélie Nothomb nous offre un récit sincère, volatile, généreux. Elle nous délivre un portrait succulent de l'amitié entre infinie douceur et âpre férocité.
L'humour, l'esprit, la spontanéité sont omniprésents. Les rendez-vous avec Amélie ne manquent pas d'originalité, de mordant. Les situations sont drôles, tendres, cocasses, remarquées. On aime les joutes verbales entre ces deux figures contraires si attachées.
Leur relation est complexe, singulière. On traverse avec elles, les platitudes avec une joie connexe, inespérée. Tout est grave, rien n'est totalement sérieux jusqu'à preuve du contraire. L'ivresse fait son œuvre et on s'imbibe d'une émotion étrange et déployée.
"En mondanités, le champagne est presque meilleur. Plus le contexte est hostile, plus il fait figure d'oasis : c'est un résultat qu'on ne peut obtenir en buvant chez soi."
L'écriture est précieuse, sensible et nous donne à sourire, à nous égarer. On aborde des problématiques d'auteur, des particularités. Le roman est très court, mais on a l'assurance d'être comblé, tant les tableaux sont fantaisistes et variés. La littérature et le champagne y ont définitivement acquis ici, leur titre de noblesse.
À lire sans modération !
Comme tout lecteur assidu d'Amélie Nothomb le sait, l'auteure belge a plusieurs flèches à son arc (narratif) et n'emmène jamais son lecteur deux années de suite dans les mêmes contrées. Après être retournée au Japon en 2013 dans « La nostalgie heureuse », Amélie Nothomb avait opté en 2014 pour l'auto-fiction, un genre susceptible d'offrir de belles heures de lecture si tant est que l'auteur concerné ne saute pas à pieds joints dans l'"autocentrisme".
Si Amélie Nothomb est pleinement consciente du pouvoir que lui confère le personnage qu'elle a créé, ce double médiatique qui fait saliver les scribouillards des pages littéraires des grands journaux en berne d'anecdotes, la perception qu'elle donne d'elle-même dans ses romans est plus nuancée, emplie d'une autodérision qui confère une sympathie sans cesse renouvelée pour l'auteure. À vrai dire, et le titre du roman nous met sur la voie, le double fictif de l'écrivain n'est là que pour mettre en perspective les destins croisés et forcément mêlés d'Amélie Nothomb et d'une certaine Pétronille Fanto.
Si dans « Robert des noms propres », il n'y avait aucun doute sur l'identité du personnage principal - à savoir la chanteuse Robert pour qui l'écrivain a écrit les paroles de plusieurs chansons - découvrir l'identité de la personnalité dont Amélie Nothomb s'est inspirée pour créer le personnage de Pétronille s'apparente à un jeu de piste savamment orchestré. Après quelques recherches et l'écoute d'une interview donnée par l'auteure dans l'émission « Boomerang » présenté par Augustin Trapenard, il semblerait qu'il s'agisse de l'écrivaine Stéphanie Hochet. Le style vestimentaire, l'apparence de l'intéressée ainsi que les titres de ses romans, habilement détournés pour l'occasion, semblent confirmer cette impression.
Au premier abord, avec cette mise à bouche à la gloire du champagne, on se dit qu'elle va encore nous faire le coup des bulles et nous parler abondamment de Laurent-Perrier, de Dom Pérignon ou de Veuve-Clicquot. Il en sera question bien évidemment dans les quelque 169 pages de ce roman, mais heureusement « Pétronille » ne s'arrête pas à cela. La boisson et l'ivresse singulière, dont Amélie Nothomb chante régulièrement les louanges, accompagne les rencontres puis les retrouvailles à intervalles réguliers de l'auteur et de son opposé dans un joyeux mélange d'anecdotes sur le monde littéraire et les affres de la création, d'hymne à l'amitié, le tout agrémenté de situations ubuesques - l'interview que donne Amélie à Vivienne Westwood dont on ne sait si elle a réellement eu lieu - et d'un soupçon d'absurdité qui donne lieu au passage à un dénouement final original.
Pour ceux qui adulent l'écrivain, il y a dans ce roman largement de quoi rassasier leur curiosité un brin intrusive. Les goûts musicaux (System of a down, la musique gothique) et vestimentaires d'Amélie ont droit à quelques pages tout comme l'entourage familial de l'auteur. Tout en apportant de l'eau à son moulin, Amélie Nothomb tente, l'air de rien, de contrecarrer avec malice les attaques récurrentes dont elle a pu faire l'objet - elle revient notamment sur les critiques lors de la sortie d' "Acide sulfurique" -, bouscule quelque peu ses fans en évoquant le manque d'ouverture d'esprit de certains d'entre eux et, comme je le disais plus haut, n'hésite pas à tourner en dérision ses petites manies.
Est-ce du calcul, une méthode d'écriture rondement menée pour convaincre le lecteur ou seulement le talent de l'auteure ? Quoiqu'il en soit, le charme opère et la lecture de ce court roman se fait avec un plaisir non feint. Pourquoi faire la fine bouche et évoquer une énième fois les incontournables de l'auteur alors que l'on peut savourer ce cru 2014, qui manque certes un peu de caractère, mais qui n'en procure pas moins un bon moment de lecture.
Petronille est pétillant comme le champagne qui est très présent dans ce récit...un livre qui se lit d'un trait et qui enivre...la fin est bien menée.
Originale quant à ses goûts alimentaires, Amélie Nothomb est plus conventionnelle lorsqu'il s'agit de s'enivrer : elle aime le champagne. Le bon champagne, cela va de soi. Elle apprécie les bulles à tout moment et de préférence après 36 heures de jeun lorsqu'elle est plus à même de ressentir tout le pouvoir de l'alcool sur ses sens. Mais boire seule ne lui convient pas. Tel l'affamé qui cherche un compagnon pour rompre la pain, Amélie cherche une ''covigne'' pour partager le vin. La chance lui sourit lors d'une dédicace dans une librairie parisienne en la personne de Pétronille Fanto, une fan avec qui elle échange des lettres depuis un moment et qu'elle rencontre pour la première fois. Un physique d'adolescent rebelle, une originale ascendance prolétarienne, un caractère bien trempé et un goût prononcé pour le nectar champenois : Pétronille remplit tous les critères pour devenir la compagne de beuverie d'Amélie. Leur amitié naît donc autour d'une bouteille, la première de toutes celles qu'elles partageront, dans des endroits aussi improbables qu'une piste alpine, une suite londonienne ou les salons du Ritz. Inspirée par Amélie, Pétronille se met à l'écriture, ce qui rapproche encore les deux femmes. Mais Pétronille est difficile à comprendre, à suivre, à vivre. Leur amitié connaît des hauts et des bas, malmenée par la fougue et le jusqu'au boutisme de la prolétaire éprise de lettres anglaises.
Encore une fois Amélie Nothomb se met en scène dans ce qui pourrait apparaître comme une comédie teintée de lutte des classes. Quand une fille de diplomate rencontre une fille de militant communiste, qu'est-ce qu'elles se disent ? Et bien tout dépend de leur degré d'ébriété...La première est tout en rondeur, en gentillesse, en politesse exacerbée, la deuxième n'a pas de filtres, partagée entre sa grande culture et ses origines modeste, elle est volontiers revêche et peut, à l'occasion, devenir une sorte d'Arlette Laguillier, mais en pire. Cette amitié improbable donne lieu à des moments drôles, d'autres plus dramatiques mais garde toujours un ton décalé, voire loufoque. Les amateurs de la gothique belge y trouveront leur compte et reconnaîtront bien leur idole en fille serviable, attentionnée, empathique et grande amatrice de fines bulles. Les autres aussi d'ailleurs puisqu'il s'agit là de se divertir sans prise de tête et pourquoi pas de découvrir la plume de Pétronille qui n'est autre que Stéphanie Hochet, excellente auteure par ailleurs.
On pourra déplorer une fin abrupte et bâclée mais dans l'ensemble Pétronille est un sympathique amusement.
Une rencontre d'un auteur avec une de ses lectrices autour du champagne... Ce roman ne m'a pas trop passionné. Amélie Nothomb a la plume (trop?) facile.
J'ai bien aimé ce livre, et pourtant, il me laisse perplexe.
Démêler le vrai du faux est un exercice difficile dans ce roman.
Je pense qu'il faut le lire en y voyant une pure fiction, sans chercher à rattacher l'histoire dans une quelconque réalité.
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