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C'était l'automne le 20 octobre 1933 (an 8 de l'ère Shôwa).
D'étranges bruits m'ont tiré de mon long sommeil de trente ans.
Le bruissement du vent?
Non, c'est autre chose. [...] Moi [...] j'ai cru que c'était le rite de passage pour entrer au pays des morts.
Pendant une centaine d'années, des universitaires ont exhumé, profané, transporté, étudié et conservé aux fins de «recherches scientifiques» les restes ancestraux d'Aïnous. On estime que plus de 1 600 personnes ont ainsi été à titre posthume victimes de ce programme. La présente oeuvre poétique témoigne de la douleur causée par le colonialisme dont ont été victimes les Autochtones, mais aussi des limites de l'ouverture du monde: aujourd'hui encore on retrouve à Sapporo un bâtiment lugubre où sont conservés, «retenus prisonniers», comme l'écrit Dobashi Yoshimi, les restes de son ancêtre Penriuk, grand chef aïnou.
Avec une présentation de Daniel Chartier, une introduction de Jeffry Gayman, une préface de Hanazaki Kôhei et une chronologie de Lucien-Laurent Clercq. Traduit du japonais par Etienne Lehoux-Jobin.
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