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Avant d'être ces hommes ou ces femmes dont le visage s'affiche dans les médias, alors même que leur vie ne tient qu'à un fil, les otages furent, depuis la plus haute antiquité, des rouages indispensables aux relations entre puissants, garanties vivantes de la parole du chef. Jusqu'au xviii e siècle, ils furent associés malgré eux à chaque alliance, chaque traité, et même employés pour garantir la souveraineté d'un prince, tant au regard de ses sujets qu'au regard des dieux. Si l'avènement du droit international mit progressivement un terme à cette pratique, celle-ci fut renouvelée par la guerre contemporaine puis par le terrorisme. A partir du xix e , les armées utilisent des otages sous divers prétextes, et non sans en contester l'usage chez l'adversaire, repoussant, sous une forme diplomatique, les limites de la guerre totale. Considérée comme un crime de guerre dès 1945, la prise d'otage - si elle persiste dans les relations entre États - est désormais le fait du terrorisme, qui voit dans cette pratique une sorte de duel. Cet ouvrage, qui s'appuie sur des sources originales, entend retracer la généalogie d'une pratique ancienne et renouvelée, pour proposer une véritable relecture des relations internationales.
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