Des idées de lecture pour ce début d'année !
Disparu prématurément en 2012, Jérôme Brézillon laisse une oeuvre photographique inachevée, construite essentiellement en Amérique, territoire de perspectives et de souffle pour un homme épris des grands espaces tel que lui. C'est l'Amérique des grands mythes fondateurs, des autoroutes interminables et des motels sans qualités, une Amérique sillonnée et photographiée à bord des trains que l'on retrouve dans cette série magnifique.
Si le regard de Jérôme Brézillon est nourri de l'oeuvre de William Eggleston, de Stephen Shore, de Joël Sternfeld, ou de Walker Evans, on devine néanmoins une quête d'évasion toute personnelle, fuyant le spectaculaire et guettant avec une patience de sioux « l'image juste », qui lui parle en secret.
Depuis son adolescence, comme Kerouac, Brézillon avait le sentiment qu'un peu de la « vraie vie » se jouait là. Et comme Kerouac, il s'accommodait à merveille de la part de flou, de mystère irrésolu qu'il y avait dans cette quête : « des types partant à la recherche de quelque chose qu'ils ne trouvent pas vraiment, se perdant eux-mêmes sur la route, et accomplissant tout le chemin du retour avec l'espoir d'autre chose ».
À travers ses images, Jérôme Brézillon restitue le silence immense et envoûtant des vastes paysages enfouis sous la neige et les lumières diaphanes des routes d'où l'homme est étrangement absent, traverse les quartiers délavés et les bicoques rouillées, croise les vies engourdies derrière les fenêtres. Pour un peu on entendrait Johnny Cash chanter...
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."