"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Connu comme le second époux de Germaine de Staël, Albert Jean Michel Rocca, dit « John Rocca » (1788-1818), a vu sa trajectoire le plus souvent occultée : son rôle obscur auprès de la femme alors la plus célèbre d'Europe lui a traditionnellement tenu lieu de postérité et leur écart d'âge, comme sa carrière de soldat et non d'homme de lettres, l'a longtemps éloigné des travaux des spécialistes. Deux cents ans après sa disparition, le dossier Rocca mérite pourtant d'être reconsidéré. La récente publication de la correspondance que Staël lui adresse, jointe à la découverte d'archives - le manuscrit du Mal du pays, nouvelle quasi inédite que Rocca rédige en 1817 - complètent le portrait lacunaire de ce jeune homme et lui restituent une voix : J. Rocca est aussi l'auteur de trois textes qui dressent le tableau sans complaisance des derniers feux de l'Europe napoléonienne. Ses souvenirs de soldat, au coeur des Mémoires sur la guerre des Français en Espagne (1814) et de La Campagne de Walcheren (1817), analysent lucidement l'anachronisme de la conquête et inventent une écriture mélancolique de l'histoire. Les crises du tournant des Lumières, politiques et psychologiques, trouvent dans ces Oeuvres, réunies pour la première fois, une troublante expression.
Contient : Mémoires sur la guerre des Français en Espagne. La Campagne de Walcheren. Le Mal du pays. Textes présentés et établis par Stéphanie Genand.
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