"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mars 2017, sud-ouest de la France. Les élections présidentielles approchent. Alors que la candidate du parti nationaliste caracole dans les sondages et sur tous les écrans, plusieurs personnalités sont abattues dans cette ville de province. Un rugbyman, un musicien, un promoteur immobilier... En plein état d'urgence, les yeux se tournent vers des jeunes des quartiers nord, suspectés de liens avec des islamistes. Entre propagande électorale et fake news, le lieutenant Yann Loubeyres essaie de démêler le vrai du faux. Avec l'aide de ses coéquipiers, il établit le portrait du tueur : un psychopathe radicalisé, agissant comme un loup solitaire. Une course contre la montre s'engage alors pour dénicher sa tanière.
Le demi de mêlée de l'équipe de rugby de Pau est abattu par un snipper en plein match. Quelques jours plus tard, un chanteur lyrique de renom est victime du même tireur alors qu'il prenait le train après un concert placé sous haute protection. L'arme utilisée est un fusil d'assaut de l'armée française, dont plusieurs exemplaires ont été récemment volés. La peur, puis la colère, s'installent sur Pau, attisées par les déclarations péremptoires de l'Héritère, qui représentera l'extrême-droite aux prochaines élections présidentielles.
La policier Yann Loubeyres tente de démêler les fils de l'énigme entre petits malfrats, soupçons d'islamisme, radicaux d'extrême-droite, bourgeoisie locale, et services de police et de gendarmerie dont les objectifs, au-delà de la mise hors d'état de nuire du tireur, ne convergent pas totalement...
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce polar, que d'aucuns qualifierons de régional, mais qui est bien plus que ça à mes yeux :
- d'abord, j'ai aimé le style et l'écriture, qui savent allier simplicité, fluidité, et profondeur des sentiments ;
- ensuite, j'ai trouvé courageux, et surtout réussi, d'écrire tout le texte à la première personne, par la voix de l'enquêteur principal. Cela ne nuit pas du tout au rythme du texte, où rebondissements et ruptures de style entretiennent l'intérêt ;
- enfin, j'ai apprécié l'analyse des nombreuses causes qui peuvent conduire un individu aux actes violents décrits dans le livre : xénophobie, religion, histoire personnelle récente ou ancienne, etc.
Est-il encore nécessaire que je rappelle que Nuit bleu marine est pour moi un très bon polar ?
http://michelgiraud.fr/2020/08/09/nuit-bleu-marine-philippe-lescarret-editions-cairn-terreur-paloise-et-tres-bon-polar/
Au-delà d'un roman policier, ce roman est une critique sociale du complotisme et du phénomène des fake-news. Philippe Lescarret nous immerge dans l'atmosphère de la campagne présidentielle de 2017, qui pourrait bien préfigurer l'ambiance de 2022. Un polar réussi, un auteur à découvrir.
Un polar social, décortiquant sans complaisance la propagande d'extrême droite. Les personnages sont attachants, même si les caricatures de personnes réelles sont parfois un peu poussées. L'enquête est prenante jusqu'à la dernière page.
Radicalisation, complotisme, montée de l'extrême droite. Aucun des maux de notre société n'est épargné dans ce polar. L'enquêteur, un flic opiniâtre de province, essaye d'y voir clair entre les influences politiques, les intérêts d'une multinationale pétrolière et les fake news colportées par les réseaux sociaux. Une enquête bien ficelée et une écriture agréable pour cette véritable critique sociale de la France.
Dans cette région de province, on ne s'inquiète pas pour l'avenir des jeunes des cités, ni pour les élections présidentielles. Subitement, un tueur terrorise les habitants, en abattant des personnages publics. Certains médias alimentent la peur en relayant des fake-news. Ce roman dresse une critique sociale de la France provinciale. Philippe Lescarret analyse plusieurs phénomènes, en particulier la radicalisation et la percée de l'extrême droite. Une écriture agréable et instructive, pour un polar bien documenté.
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