A gagner : des exemplaires de cette BD jeunesse sur fond de légendes celtiques !
Entre l'homme et la nature se tissent des liens indicibles, mystérieux, puissants.
Le paysage, plan large ou plan serré, en présente d'innombrables traces, que la photographie révèle. Elle nous aide à déchiffrer le palimpseste du visible, à déceler dans le fouillis de la forêt de symboles chantée par Baudelaire un sens, une harmonie, une écriture.
Le livre se présente comme une succession d'univers (la rivière, le marais, l'arbre,la terre, la mer, la montagne) dont l'exploration sollicite non seulement le regard, mais la mémoire la plus intime de chacun.
Les photographies de Jean-Luc Chapin se construisent dans la contemplation des lumières d'hiver, des berges qui s'étirent sous le ciel plombé, des flaques lumineuses dans des crépuscules de suie, des plages de vase où des oiseaux ont laissé leurs empreintes, des marnes incertaines dans les lueurs de fin - ou de début - du monde : l'aube des formes. Elles cherchent les premiers tremblements de la vie, le contact avec la matière.
L'anecdote n'y a pas sa place.
Dans chaque partie alternent les visions larges et les détails dont sont faits les vastes paysages : végétaux, animaux, traces dans la terre molle, écorces, reflets... La marque du vivant recherchée dans l'inerte, la photographie faisant apparaître les indices de son émergence. La marque nette d'une patte d'oiseau peut être lue comme un idéogramme, de même que les graffiti gravés voici deux siècles dans l'écorce des hêtres, déformés par le temps, dessine sous nos yeux une écriture nouvelle.
Les photos sont en noir et blanc, travaillées en argentique. Les pages s'ouvrent sur le secret de correspondances imprévues. Le livre propose un récit, indique des passages d'une photo à l'autre, d'une page à l'autre, d'un chapitre à l'autre : le langage du monde.
Les textes accompagnent cette méditation en images, sans les commenter mais en proposant un rythme, une musique, suivant l'itinéraire rêveur jalonné par les photographies - la « voix native » dont parle Muriel Barbery dans sa préface, où elle compare natures aux rouleaux de la Chine ancienne qui illustrent « la profonde solidarité de la nature et des signes ».
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