Dans un monde régulé par des créatures gigantesques et quasi divines, la découverte des propriétés de leur sang va faire basculer le fragile équilibre de la vie. Suite à la disparition soudaine de tous les habitants de son village, Avine part à la recherche de Hang, l'instrument responsable de la fertilité, pour comprendre ce qu'il s'est passé...
Mais où va se nicher l’inventivité et la créativité de certains auteurs de bande dessinée ? Partir d’une page blanche et réussir à imaginer un univers créé de toutes pièces, voilà une gageure certaine. Parce qu’il ne suffit pas d’inventer des personnages. Il faut bien sûr les installer dans un monde. S’il est vrai qu’on peut être coutumier du fait avec les jeux de civilisation, il n’en est pas de même quand on doit concevoir sur papier, à la fois dessins et récit.
Voici donc le pari fou auquel s’est attaqué Quentin Rigaud avec sa série Mortesève. Tout débute dans un univers qu’on peut penser passé puisque les quatre premiers personnages qu’on découvre circule dans une charrette. À moins qu’un incident se soit déroulé et ait fait retourner cette civilisation dans des temps lointains. Avine, Kahl et leurs parents vont en direction de la ville de Panarr. Un événement, qui ne se produit que tous les dix ans, doit avoir lieu et ils pourront en profiter pour vendre leurs marchandises, eux qui sont artisans, créateurs de verre et de macramé.
En effet, un “instrument” va passer selon son cycle décennal à cet endroit. Il s’agit de Hang, un monstre démesuré, à l’origine invisible, qui a été peint en vert pour que les habitants de ces terres puissent le suivre. Son passage garantit une fertilité de terres et donc assure les récoltes. Mais d’autres instruments ou créatures vont interférer eux aussi dans ce récit. Orgue, un arbre géant qui semble tirer d’étranges ficelles. Harpe, un phénomène glaciaire qui refroidit la mer et permet ainsi aux personnages de pouvoir voyager sur cette étendue devenue brûlante. Et bientôt l’apparition d’une étrange sève provenant des arbres et des plantes, la morte sève qui menace de tout recouvrir.
Il est parfois difficile de parler d’un album, et surtout de le raconter, en raison de la densité de son histoire. Une seule option s’impose donc, plonger dans Mortesève, faire connaissance avec ses étonnants personnages, découvrir d’incroyables visuels, accompagner sa lecture d’une chanson à scanner et enfin féliciter Quentin Rigaud pour son magnifique travail créatif.
Le monde est réglé sur les cycles des "instruments", ces créatures gigantesques, mythiques et divines, qui régissent tout, de la fertilité des sols à la température des mers en passant par la mort des creatures en fin de vie.
Avine et son frère Kahl sont depuis l'enfance fascinés par Hang, l'instrument de la fertilité et de l'abondance qui revient tous les 10 ans sur ses pas, au point de vouloir en devenir des gardiens.
Mais Avine, soucieuse de ses parents, devient souffleuse de verre comme son père.
Dix ans plus tard, alors que Hang n'apparaît pas le jour dit, elle va au devant d'un chamboulement bien plus grand que la rancœur qu'elle éprouve à l'encontre de Kahl, car Orgue, l'élément de la mort, a fauché tout le village, la laissant seule. Elle doit retrouver Kahl.
Voilà un titre que je m'étais promis de lire.
Quelle joie quand Quentin Rigaud m'a contactée pour me le proposer à l'occasion de la sortie du tome 2 !
Je savais que j'allais aimer, et ça n'a pas raté !
J'ai tout aimé : ce monde en lien avec la nature comme déifiée au bestiaire inventif, ces personnages aux caractères marqués, cet univers écolo/fictionnel construit autour de colosses impressionnants, cette intrigue à la fois très personnelle mais à l'envergure d'un monde entier...
J'aime aussi beaucoup le dessin de Quentin, expressif et fourmillant de végétation luxuriante aux couleurs pop que j'avais découvert dans Midnight Order. Ça pète, c'est vivant et immersif, un vrai régal !
Dans ce monde, rien n'est simple, il n'y a pas de gentils ou de méchants.
Il est question de choix, de nécessité, de passion, de respect, de priorités... de sentiments.
Ce qui fait le bonheur des uns fait-il toujours le malheur des autres ?
La quête d'Avine, mais aussi celles de Kahl, de Koroth, ou Vanelle et Sonae y répondront en leur temps.
Les destins des uns et des autres s'entremêlent dans la découverte de cet univers riche et passionnant, et j'ai hâte de découvrir de nouveaux instruments et le pourquoi du comment !
Super série, à suivre !!
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 2 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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