Raconter la vie de Claude Monet qui vécut fort âgé - il est mort en 1926, à quatre-vingt-six ans -, c'est prendre conscience qu'il est incomparable pour deux raisons : la génération à laquelle il appartient, et sa personnalité singulière.
Né en 1840, il fait partie des premiers peintres qui commencent leur carrière face à un "concurrent" singulier : la photographie, apparue en 1839. Et il est de ceux qui peuvent (enfin!) disposer d'un outil qui change la technique des peintres, en leur permettant d'aller peindre "sur le motif" : le tube de peinture. Sans la photographie, sans le tube, l'impressionnisme (auquel une toile de Monet : Impression soleil levant a donné son nom) n'aurait pas été possible.
Monet se distingue en outre par le choix qu'il fait d'être un peintre de la nature, un peintre de paysage. Mais, à la différence de Pissarro qui peint la campagne autour d'Eragny, de Sisley qui plante son chevalet ici et là dans la région de Moret-sur-Loing, de Cézanne qui scrute la Sainte-Victoire, Monet, lui, à Giverny et comme aucun autre ne l'a fait encore, invente un "motif" unique : son jardin. Monet jardinier plante des "modèles" pour Monet peintre. Et, dans les dernières années de sa vie, il ne peint plus que les nymphéas de son bassin.
Né à Paris, rue Laffitte - la rue des marchands de tableaux -, élevé au Havre, Monet se met à peindre très vite, et ses premières années d'artiste seront marquées par la pauvreté comme son ami Renoir. Pascal Bonafoux a suivi le parcours de l'artiste, et raconte une vie qui se confond avec l'art et ne se comprend qu'à travers lui.
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