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Un peu sorcière, un peu voyante, celle qu'on surnomme Mangeterre possède un don hors du commun qui implique une responsabilité immense : en avalant la terre qu'elles ont foulée, Mangeterre entrevoit, lors de douloureuses transes, le terrible sort des femmes brutalisées d'Argentine. Dès lors elle est face à un dilemme : doit-elle répondre à l'appel de la terre et tenter de sauver toutes ces femmes en détresse ? Car, très vite, des parents désespérés arrivent des quatre coins du pays pour l'implorer d'utiliser son don, et de retrouver leurs enfants disparues.
Mais dans un monde où la violence, la misère et l'injustice font loi, et où les femmes en sont les premières victimes, Mangeterre est sans cesse rappelée à leurs appels à l'aide, à ses visions, à son pouvoir. Et c'est en cherchant, coûte que coûte, la vérité, la délivrance et la rédemption qu'elle tracera sa route si particulière et y retrouvera le sens de l'amour et de la fraternité.
Telle une onde de choc, Mangeterre bouleverse et frappe de la première à la dernière page, porté par un réalisme magique ensorcelant et l'écriture lumineuse et brutale de Dolores Reyes, qui parvient à raconter et transcender la douleur de toutes les femmes.
Dans l'Argentine contemporaine, une ado un peu paumée a un étrange pouvoir. En mangeant de la terre, elle voit des disparus. Son don va attirer à elle des membres de sa communauté qui recherchent un proche. Mangeterre est une sorcière des temps moderne. On la fuit autant que l'on implore son aide.
Dolores Reyes nous embarque dans le registre du réalisme magique sud américain que j'apprécie en général. L'idée de départ me plaisait donc beaucoup mais j'ai trouvé que ça ne décollait jamais. Ça patine, ça s'embourbe, sans parler de mon impossibilité à m'attacher à cette adolescente en souffrance.
En avalant la terre qu’elle a réchauffée dans la paume de ses mains, que Mangeterre les voit. Ces femmes, mourantes ou déjà à l’état de cadavre. Lors de ses transes douloureuses, elle voit leur visage se figer, leur bouche hurler, leurs yeux s’agiter. Bien vite, on accourt devant sa maison nichée dans un bas-quartier en Argentine, déposant un peu de terre, comme une offrande dont on veut vite voir les résultats. Le temps est compté.
J’ai bien aimé l’idée du livre, car je trouvais qu’il appelait à des réflexions intéressantes, qu’elles soient sociétales (place des femmes dans la société argentine, feminicides...) où psychologiques (ne pas pouvoir faire face à l’afflux de personnes demandant que cette ado retrouve leur précieuse fille, responsabilité, pression...), mais finalement ces questions n’ont pas été suffisamment abordées à mon goût. Oui, l’idée est bonne mais je reste un peu sur ma faim, dommage. Dommage aussi, ce manque de descriptions qui fait que je n’ai pas été transportée en Argentine. Je sais que vous avez été nombreux à lire ce livre dans le cadre de mon challenge @autricesdumonde : qu’en avez-vous pensé ?
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