Merci à Joëlle G, lectrice, pour son passionnant reportage
Merci à Joëlle G, lectrice, pour son passionnant reportage
Deux cents ans après les faits, Jérôme Chantreau rouvre le dossier criminel concernant le massacre qui eut lieu au 12 de la rue Transnonain, massacre de civils effectué par des troupes de Louis-Philippe lors d’un mouvement populaire le 14 avril 1834 à Paris.
Époustouflant et passionnant, L’affaire de la rue Transnonain, près de 460 pages pourtant, se dévore.
Roman historique mais également polar. En effet, l’auteur, tout au long du bouquin, va mener l’enquête sur le destin tragique des habitants de cet immeuble situé au 12 de la rue Transnonain et chercher à comprendre pourquoi, en pleine émeute parisienne, les hommes de troupe s’en sont pris à ce logis où l’activité artisanale, le commerce et l’habitat cohabitaient et où le médecin légiste venu sur les lieux, s’attendait à examiner des dépouilles d’insurgés et non pas une maisonnée de commerçants.
Depuis le 9 août 1830, succédant à la Restauration, c’est la monarchie de juillet de Louis-Philippe, le régime politique de la France.
En ce mois d’avril 1834, de nombreuses insurrections ont lieu dans le pays.
Adolphe Thiers, alors ministre de l’intérieur, balaye violemment les troubles qui éclatent d’abord à Lyon, avec la seconde révolte des canuts, ensuite dans les villes voisines, puis à Paris où une semaine d’affrontement a lieu entre la troupe et les insurgés. Le responsable de cet embrasement ? La Société des droits de l’homme, qui attise le ressentiment et la colère du peuple. Il faut donc détruire la SDH…
Le ministre-mouche, dénommé ainsi en raison de sa petite taille, donne l’ordre au général Bugeaud de réprimer durement le mouvement.
Selon la thèse officielle, un capitaine d’infanterie aurait été blessé par un coup de feu tiré depuis une fenêtre près d’une barricade de la rue Transnonain, le massacre aurait donc été perpétré en représailles, le retentissement de l’affaire sera amplifié par la lithographie de Daumier.
Jérôme Chantreau va investiguer sur ce crime d’état par l’intermédiaire de l’agent Joseph Lutz, ancien subalterne de Vidocq. Ce policier est lancé sur la trace d’une jeune prostituée flamboyante Annette Vacher, dite Perle la rouge par le préfet de police, une paire de bas ayant été trouvée dans la chambre du cinquième étage où a été tué Louis Breffort.
Les chemins que suivent Lutz et Annette, l’un pour sauver l’autre et l’autre pour fuir le premier sont semés d’embûches et de rebondissements.
Avec beaucoup de suspense, Jérôme Chantreau fait revivre avec un immense talent cette période mouvementée de l’histoire, n’hésitant pas à faire des va et vient dans le temps, sans pour autant perdre le lecteur, mêlant personnages réels et faits authentiques à quelques digressions fictionnelles n’entachant en rien le récit historique.
Dans de courts chapitres, il nous plonge avec un grand réalisme dans ces ruelles étroites et insalubres du Paris préhaussmannien, nous fait ressentir la misère et remet en mémoire cette journaliste et écrivaine féministe Suzanne Voilquin et le mouvement saint simonien.
J’ai trouvé instructif également, et original, d’insérer au cours du récit quelques extraits d’articles parus dans les journaux d’opposition tels que Le Charivari ou La Caricature, ou dans La Quotidienne, journal royaliste ou encore dans La Tribune des départements, organe quasi officiel de de la SDH.
Très bien documenté, L’affaire de la rue Transnonain est un ouvrage richissime remarquable.
Il m’a permis tout simplement de découvrir un fait historique que j’ignorais et de prendre connaissance de ce qu’un pouvoir acculé et vacillant avait été capable d’accomplir pour se maintenir en place : édifiant !
Après Aveu de tendresse, L’affaire de la rue Transnonain est le deuxième roman de la nouvelle maison d’édition La Tribu que je découvre et je dois dire que j’ai été conquise par ces deux ouvrages.
Je trouve particulièrement réussie leur couverture avec cet effet de première page en partie arrachée où l’on découvre une partie de texte, la phrase mise en exergue étant judicieusement choisie. Dans ce dernier « On ne tue pas le peuple dans son lit ».
Un immense merci à La Tribu et à Babelio.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2025/02/jerome-chantreau-l-affaire-de-la-rue-transnonain.html
Au coeur des émeutes de 1834, l'affaire de la rue Transnonain a fait trembler le régime de Louis-Philippe et restera un de ces événements marquants des émeutes urbaines des Républicains contre la Monarchie constitutionnelle de juillet.
Car dans cet immeuble de commerçants et d'ouvriers du Marais, ce sont 12 assassinats inexplicables que perpétrèrent les soldats du 35ème de ligne sous les instructions de Thiers, Ministre de l'intérieur.
Une grande enquête immersive dans le Paris du début du 19ème siècle, où l'on découvre ses venelles, ses faubourgs, ses échoppes, dans le brouhaha incessant des chevaux sur les pavés, les cris tonitruants des marchands de rue et les rires des gamins des caniveaux.
On a le sentiment de grimper sur les barricades avec les insurgés, de fuir dans les rues enfumées poursuivi par la marée-chaussée et l'on entend presque siffler les balles des soldats du Général Bugeaud ricochant sur les pavés et les murs des immeubles.
Les héros de ce roman époustouflant sont des gens ordinaires, l'un, Joseph Lutz, est un ancien « Marie-Louise » devenu flique à la Brigade des moeurs, l'autre, Annette Vacher, est une fille des rues arrivée de sa campagne dans les maisons closes parisiennes.
Jérôme Chantreau nous fait traverser, avec ce roman d'une exceptionnelle richesse, cette période mouvementée postnapoléonienne et nous entraîne dans un florilège d'aventures urbaines et rurales et de complots politiques, et cette peinture sociale, digne de Zola, est tout à fait passionnante.
Ce grand roman historique est un coup de coeur que je vous recommande vivement.
Merci à Babelio et aux éditions La Tribu pour cette découverte.
1834, voilà quatre ans que la Monarchie a été restaurée. Louis-Philippe est aux commandes, mais les émeutes gagnent et la répression s’amplifie. Dans la nuit du 14 avril, l’armée tue les habitants du 12 rue Transnonain à Paris. Jérôme Chantreau s’empare de ce fait divers et en fait un roman époustouflant : "L’affaire de la rue Transnonain".
Epoustouflant, c’est le mot, passionnant de bout en bout malgré les 468 pages, un véritable coup de foudre pour ce qui me concerne, je pourrais même dire un double coup de foudre. J’ai d’abord eu un immense plaisir à retrouver la plume de l’auteur déjà appréciée dès son premier roman "Avant que naisse la forêt" ou encore "Belhazar". Dans ce nouvel ouvrage, il gravit un échelon supplémentaire, passe la vitesse supérieure et nous offre un récit historique mâtiné d’un polar d’une extrême qualité. L’écriture est leste, très travaillée tout en restant fluide, délicieusement surannée et adaptée à l’époque des faits.
Quant au récit, il est mené de main de maître. Des sauts dans le temps nous expliquent les péripéties de la vie des personnages, tous attachants. Petit à petit, nous suivons plus particulièrement Annette Vacher, prostituée, témoin du massacre des habitants du fameux 12 rue Transnonain et qui s’est perdue dans la nature. Il y a aussi Joseph Lutz, policier des mœurs, ancien subalterne de Vidocq, chargé de la retrouver. Jérôme Chantreau s’y entend pour faire mentir les lois mathématiques. Chez lui, les parallèles finissent par se rencontrer. Comment ? Vous le découvrirez au fil de la lecture de ce brillant récit. Et petit à petit, vous découvrirez aussi que le chemin de l’un comme de l’autre semble aller vers la lumière : Annette en écrivant et Joseph en abandonnant sa traque.
Ce roman est, en un mot, remarquable et un excellent départ pour cette toute nouvelle maison d’édition qu’est La Tribu. J’attribue une médaille supplémentaire à l’originalité de la couverture et à la phrase mise en exergue. "On ne tue pas le peuple dans son lit."
https://memo-emoi.fr
Avril 1834. Si, dans certaines rues de Paris, les combats se poursuivent, l’ordre est rétabli, l’État est sauf. Dans les décombres du 12, rue Transnonain, le docteur Pârent découvre douze cadavres : des enfants embrochés à la baïonnette, des vieillards tués par des coups de feu tirés à bout portant par les soldats. L’assassinat du peuple dans son sommeil.
Lutz, simple agent de la police des mœurs, est chargé par le préfet de mettre la main sur Annette, la putain aux cheveux rouges, témoin de ce massacre.
Jérôme Chantreau nous plonge dans le Paris des lendemains de la révolution de Juillet 1830, un Paris où le peuple ouvrier survit plutôt qu’il ne vit. Avec talent, l’auteur redonne vie aux protagonistes de ce fait divers tragique. Sur les pas de l’inspecteur Lutz, le lecteur découvre peu à peu ce coup monté destiné à enrayer la contagion révolutionnaire et à reprendre la main sur le pays. L’évocation de la vie d’Annette permet d’entrevoir le sort misérable de bien des Français.
Ce roman historique, inspiré d’une histoire vraie, est mené comme un roman policier. C’est aussi un grand roman social, porté par une écriture brillante et vivante.
Publié par La Tribu, une jeune maison d’édition qui revendique une littérature capable de provoquer l’émotion dès le premier battement de cœur, ce livre s’inscrit dans une ligne éditoriale prometteuse. Leurs premières publications sont des réussites, avec des couvertures modernes et attrayantes. Je les remercie pour leur confiance.
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