"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sur la place de marché, On raconte que la ville fut bâtie sur des strates d'histoires, et les rues tracées par des géants.
On raconte aussi qu'Ivraie est née sur un tas d'ordures lors d'une nuit d'orage ; qu'il fut un temps lointain où Malou la sorcière était Reine.
On murmure à qui veut le croire que dans la Salle Ouverte aux Quatre Vents, le Vieux Roi a quitté son trône et marche vers sa mort, et qu'un jeune prétendant naîtra de la mer pour faire advenir un nouveau cycle.
Entre ombre et lumière, comme un jeu de piste à travers les pages, Malou dit Vrai est une immersion dans les "On-dit" et les "non-dits" pour mieux comprendre leurs mensonges et leurs vérités.
Plongez dans le dédale pour percer les secrets de famille qui empoisonnent Ivraie et l'entravent dans ces histoires qui constituent son héritage.
Découvrez l'univers fantastique de Gwen Guilyn qui nous livre, ici, son premier roman.
C'est un roman atypique, une fable à lire, où se laisser bercer par des leçons, qui parle de secrets de famille, d'histoires qu'on cache et de cet amour que l'on cherche parfois désespérément.
Imagine-toi un conte qu'une personne te raconte, autour d'un feu, assis près d'un arbre, une histoire où les sentiments s'incarnent comme la Rage, ou d'autres concepts spécifiques.
Les histoires se font et se défont. On a dit que... C'est aussi l'histoire de commérage où les réputations sont construites et tissées par la langue de différentes personnes.
On peut parler de tissu de mensonges, fabriqués par différentes parties. Nous pouvons séparer le grain de l'Ivraie, un des personnages récurrents de l'histoire.
Tu peux y retrouver des thématiques fortes, comme la mère mal aimante, maltraitante, omnipotente. La thématique de la famille est aussi importante, celle que l'on voudrait avoir, et celle qui fait des choix discutables, pour protéger les autres.
Un roman à conseiller à ceux qui aiment plonger dans les histoires différentes, qui dérangent et font réfléchir, mais nous laissent de jolis souvenirs sur sa poésie et ses mots qu'on aime lire et retrouver.
Coup de coeur.
Ici, on raconte.
On raconte pour refaire l'histoire ou la défaire. Pour cacher les plaies et singer les plaisirs.
Ici, on raconte.
On raconte que Malou était Reine.
Et qu'elle n'est que sorcière.
Qu'Ivraie, sa servante, est née sur un tas d'immondices. Un soir d'orage.
Des mots comme du vent.
Des mots comme des guerres.
Ici, Malou n'est plus Reine mais règne. Par la terreur qu'elle inspire, par son pouvoir et sa richesse, des contes à ne plus pouvoir compter, des histoires dont plus personne ne se souvient. A part Malou dit vrai. C'est peut-être mieux comme ça. Allez savoir si Malou dit si vrai que ça...
De plus en plus, Ivraie se rebelle. Celle que Malou a voulu soumise, vide de mots et de souvenirs, la voici multiple, la voici voleuse d'histoires, un peu, rien qu'un peu, pour exister. La voici Rage. La voici Seule. La voici Dessillée.
Je pourrais en raconter encore et encore sur ce roman. Vous dire qu'il n'est nul besoin d'aimer la fantasy pour aimer Malou dit vrai, tant chaque mot, chaque histoire, nous rappelle nos servitudes, nos révoltes, nos combats...
M'étendre sur la poésie de cette écriture, envoûtante. Impossible de ne pas saluer cette justesse, cette mélodie des mots, comme un hommage supplémentaire à la littérature, aux contes, aux histoires...
Je voulais le lire lentement, le déguster. Je n'ai pas réussi à le lâcher.
Merci, merci, merci @les_editions_du_panseur
pour ce moment de grâce.
Ne lâchez pas le fil, vous pourriez vous perdre dans le labyrinthe formé par ces histoires qui s'entremêlent. En tâtonnant entre les lignes, on se demande parfois où l'on va. Mais une fois le fil trouvé, j'ai eu un certain plaisir à le dérouler et à essayer de trouver mon chemin dans ce récit. C'est une lecture totalement atypique et souvent déroutante. Entre le conte et le roman d'apprentissage, on se délecte d'une mise en abyme du travail des auteurs qui façonnent leurs histoires, s'inspirent, redécoupent et comblent les failles de leurs récits.
Un livre destiné à ceux qui sont prêts à tenter une nouvelle expérience littéraire.
Quel récit atypique! Ici, le lecteur suit "On" qui répare, modifie, amplifie, enjolive les histoires sur la place du marché. Il y a aussi la Grosse Hilde, qui vend ses charmes et a pour enfant un garçon nommé Chaude Pisse, le philosophe, le vieux Roi... Mais il y a surtout Ivraie, la domestique de Malou la sorcière qui était reine il y a fort longtemps. Ivraie a été trouvée il y a des années sur un tas de détritus. Malou l'a alors prise sous son aile mais elle l'a asservie, la privant de liberté et d'identité et Ivraie se pose des questions sur son histoire, sur qui elle est réellement. Elle se trouve tiraillée entre l'amour qu'elle porte à Malou et son besoin de connaître la vérité. C'est alors que Rage entre en scène...
Cette lecture sort vraiment de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à présent! Pour la comprendre, il faut se laisser aller, ne pas chercher à forcément tout comprendre, laisser filer les mots, couler les phrases, déguster les jeux de mots, les sons... C'est une sorte de conte fantastique, dans lequel on découvre toute une galerie de personnages tous plus originaux les uns que les autres, le vieux Roi, la femme-rien, le philosophe, l'homme à la fenêtre... On déambule dans des couloirs sans fin à la recherche de vérités cachées, accompagné par les "on-dit"... Ce fut une lecture rude pour moi, elle m'a sortie de mon confort de lectrice, mais ce fut une belle expérience, un voyage dans l'imaginaire, entre jeux de mots, dédale de points de vue, symbolisme omniprésent... Un très bon moment!
J'ai découvert la maison d'édition du Panseur il y a quelques mois, avec L'homme qui n'aimait plus les chats d'Isabelle Aupy, qui fut un véritable coup de cœur, puis avec la Ville humide de Claire Dumas, très très belle découverte également! C'est une maison d'édition à suivre : leurs textes sont poétiques et engagés et l'objet livre est très élégant! Bravo!!
Voilà un roman qui n'est vraiment pas commun !
Il se positionne dans la même veine que les contes de fées (que soit dit en passant j'ai toujours adoré…), enfin en tout cas c'est comme ça que je le vois !
Évidemment sous ses dehors surnaturels, on sent poindre une vérité différente…
Peut-être que cette histoire se cache sous la première couche : alors il me faudra le relire et gratter les strates pour en être certaine !
Il m'a fait penser à un roman que j'avais beaucoup aimé (un coup de coeur de 2020 : La mer sans étoiles d'Erin Morgenstern)
Pourquoi ?
Comme dans le livre d'Erin Morgenstern, les histoires s'imbriquent tel un set de matriochkas : les histoires sont la trame et il y en a beaucoup ! Elles nourrissent tous ceux qui vivent dans ce roman, se vendent sur la place du marché… Les mots sont l'énergie, ils sont précieux !
Si Malou la sorcière veille sur la bonne marche de son histoire comme le lait sur le feu, c'est sa "servante", la jeune Ivraie qui va donner l'impulsion vers un tournant narratif en sortant de sa condition, en osant prendre un chemin différent.
L'auteur joue avec les mots comme avec son histoire ou plutôt ses histoires : "On" vend des histoires, Ivraie porte évidemment bien son nom…
Les lignes sont pleines de poésies, l'histoire rocambolesque désarçonne, interroge… D'ailleurs qui est vraiment Gwen Guilyn l'auteur de ce roman surprenant ?
Les éditions du Panseur est une toute jeune maison d'éditions qui se faufile entre littérature de l'imaginaire et littérature blanche, d'autres titres me font déjà de l'œil… En avez-vous lu ?
« Malou dit vrai » est un conte orfèvre et magistral sans : « Il était une fois ». Ici, pas d’anti-héros, subrepticement la trame chuchote. L’histoire page à page, voix haute et entrelac. Écoutez !
« Chaque jour de marché, quelque soit la saison, qu’il pleuve ou qu’il vente, On raconte des histoires. »
On, d’aucuns, l’alliage des dires à flanc de village, de recoins, d’ombres pâles dans les ruelles, volets qui claquent afin de retenir les sons qui s’élèvent. Entendre, redire, On, fable, requête, mystère et magie.
« Car On les vend aussi, au poids. »
Collectes des majuscules, points et interrogations, histoires des uns et des autres. Les vérités s’élancent, histoires des uns et des autres. Paraboles mystiques, étranges, ensorcelées. Malou, sorcière métaphysique, rebelle et austère. Acide, caustique, les traits brouillés à la craie, perdition des humanités, des ancestraux grimoires. Qui est-elle ? Ombre, lumière, dualité, l’espace-temps, dangereuse ou blessée comme une biche traquée en plein bois. Non-dits, Ivraie, échine courbée, servante, soumise, « attachée à Malou, corvéable aussi déformée qu’un vêtement trop porté ». Chaque instant de sa vie, elle œuvre à l’épars, syllabes après syllabes, marche sur les histoires immanquablement des uns et des autres. Elle rassemble les On tels des mages dans les mains de Malou la sorcière, laide, aigrie, sombre et méchante. Mais la légende creuse les sillons. Malou est de dualité. Au préalable reine dans l’entre monde pleine lune. La symbiose des mystères, des non-dits accrochés dentelles flageolantes sur les épaules d’Ivraie, poulbot arraché d’une poubelle, nourrisson jeté en pâture aux abandons ultimes. Il est dit que Malou a été belle, raffinée parfois les On-dit affirment une nonchalance bercée de sang royal.
« Ivraie, elle, se glisse et ondoie telle une ombre au milieu des errants, dont le pas balourd trahit l’ignorance. »
L’écriture est un palais d’honneur.
« Les larmes de Grosse Hilde n’ont pas la beauté délicate des chagrins héroïques. »
Théologale, pleine de sens et d’intrinsèque, la rémanence des dires qui jouent à la marelle entre le ciel et la terre dans le plein des pages lumineuses et captivantes. Elles retiennent l’instant qui égrène perle après perle, les passages firmaments.
« Pour la première fois, Ivraie voit Malou pour ce qu’elle est. Vieille, vaine, vaniteuse au point d’exiger du jour lui-même qu’il la flatte. »
Ce récit fantastique, métaphysique est une légende à ciel ouvert. Les familles ancrées dans les souffles des On-dit et des non-dits. Le langage caché dans le coffre malmené par les secrets d’antan et les tabous. Fil rouge où il est certifié que tout se déforme, change au vent de la vie, de par les convictions sauvages, parfois intestines encore et les doutes qui confirmeront le Tout un jour certain. Le liant des alphabets qui forgent les histoires.
« Nous manquons de douceur, notre danse et notre chant ont la violence d’une naissance. Nous crions nos paroles au patriarche alors qu’il s’avance, encore un peu hésitant, à notre suite. Nous l’entraînons dans un rythme acharné, amorçant la première ligne de notre tissage tandis que la corruption se plie à la forme de nos mots ».
Les connivences vont se retrouver bien au-delà des compréhensions des mondes à bâtir, à corps et à cris, à symboles et vœux. Les faux-semblants effacés dans les vérités exaltés et par les pluies des questionnements. Cette fable-monde est la farandole des paroles insistantes. On aime les ténèbres de ce grand livre qui échappe aux visibilités. On aime les levers des doutes et des mirages à flanc d’horizon. « Malou dit vrai » octroie le tapis rouge pour la venue des alliances. Ce livre est un tour de manège dans le mystique, l’évasion, les paraboles pesées et recueillies par Ivraie. « Malou dit vrai » est le macrocosme des On-dit et des non-dits. Les héritages qui forgent les identités intérieures. Époustouflant et initiatique. En lice pour le prix Hors Concours des Éditions Indépendantes 2021. Publié par les majeures Éditions du Panseur.
"Le Panseur", quel magnifique nom pour une maison d’édition. Je l’avais découvert grâce au beau premier roman d’Isabelle Aupy, "L’homme qui n’aimait plus les chats". Je viens de retrouver le même plaisir avec celui de Gwen Guilyn, "Malou dit vrai". Derrière de belles couvertures se cachent vraiment de véritables trésors de littérature.
Cet ouvrage fait partie de ceux que j’aime par-dessus tout pour l’écriture. Bien sûr l’histoire est belle, pas banale, située aux confins du conte, fantastique, même si elle ne commence pas par "Il était une fois…", non, ici c’est plutôt "On" qui donne le LA. " Chaque jour de marché, quelle que soit la saison, qu’il pleuve ou qu’il vente, On raconte des histoires." Et ces histoires – des on-dit ? – les mots qui les composent, sont au besoin réparés, modifiés, adoucis, de véritables marchandises dont on peut retrouver des morceaux ici et là et les recomposer. Refaire l’histoire, voilà une expression qui, ici, prend tout son sens. Les personnages sont tous hors du commun. Il y a Malou, la sorcière qui fut reine, prétend-elle, Ivraie, sa servante, sauvée bébé d’un tas d’ordures et puis la Grosse Hilde "…ses cuisses comme des barriques et son ventre plus tendu qu’une voile de gros carrier par grand vent.", Chaude-Pisse et la femme-rien, sans oublier le Capitaine, le philosophe...
Il serait vain et dommage de relater l’histoire, de parler de la fin. Je vous invite à faire comme moi, à vous laisser couler dans les mots de Gwen Guylin. Des mots d’une grande beauté, minutieusement tressés, des phrases ciselées, poétiques, musicales. Je vous invite à écouter le chant de cette écriture scrupuleusement travaillée sans que jamais on ne soupçonne l’auteure en train de s’escrimer. Sa plume glisse, visiblement, se fait à la fois fluide, désuète, recherchée, élégante et sert à merveille cette fiction aux allures de légende. Il m’est arrivée de perdre le fil, emportée par le rythme, courant derrière Ivraie à travers les ruelles. Mais peu importe, elle était toujours là, quémandant l’amour de Malou qui, elle, n’en avait cure. Et puis l’histoire du vieux Roi qui sert de fil d’Ariane.
Refaire l’histoire, trouver le bonheur, faire taire les "On-dit" et découvrir les "Non-dits", rétablir la vérité, essayer de comprendre. C’est là tout ce que j’ai vu dans ce roman d’une grande fantaisie. Mais ai-je raison ? Ne peut-on y trouver autre chose en suivant Ivraie dans le noir de sa ville, de sa vie ? Je suis certaine qu’en cherchant bien…
Un récit curieux, fantasque, extravagant parfois, à l’écriture d’une rare beauté.
http://memo-emoi.fr
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