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La porte a disparu. Comment imaginer que la fin commencerait comme ça ?
Au début, on pensait que la maison voulait coquiner. On aurait pu s'en accommoder, parce qu'une fois entré dedans, par la naissance ou le mariage, on y reste, et même la mort ne peut séparer la maison de ses habitants. Il y a que la Femme, un jour, qu'a glissé dehors comme un pet qu'on peut plus retenir.
Depuis, l'Ongre, a beau cogner contre les murs qui biscornent et hurler que la maison est mauvaise, personne n'écoute. Il tape, tape, tape, mais les oreilles de la Mahrgrand, du Pahr et des Filles restent scellées.
Mais avec la porte qu'a disparu et les murs qui commencent à s'effriter, personne n'est à l'abri des crocs de la maison. C'est toute la famille qui risque de se faire digérer !
Dans une orée fantastique, étrange, « La maison biscornue » est un conte noir et gothique.
Gwen Guilyn invente une histoire d’un genre nouveau. Dans ce livre où l’immense trou noir d’une trame pourrait nous happer.
L’autrice offre d’immenses interprétations. Des vérités essentielles et brûlantes. Une psychologie fine, fantomatique, déformée. Un peu à l’instar d’Alice au pays des merveilles. Mais ici, la maison est une entité. La déformation d’une normalité. Le trouble qui lézarde les murs. Jusqu’à ce que l’Ongre, l’allégorie du mal, des souffrances et des méfiances prennent place, partout.
On ne connaît pas sa forme. Il est mobile, cogne et frappe. Péremptoire, il surveille, gronde, devient le point final des possibles. Après lui, peut-être une forme inavouée de nihilisme.
Ici, vit le Pahr, un anti-héros. Soumis, maltraité depuis l’enfance. La Mahrgrand que l’on déteste d’emblée. Symbole de Folcoche, la plus terrifiante mère du monde.
La Mahr qui a fuit à temps et dont l’Ongre se venge, en enlevant l’unique porte de la maison. Un sanglot long. La déformation du miroir. Tout ce qui est en haut est en bas. Tout ici est tentacule et piège.
Le fils que « la maison ne laissera pas. Il est la poutre à partir de laquelle la maison va se reconstruire. Il est le Fils droit et rigide. »
L’aut’Fille qui connaît par cœur chaque pouce du plancher, chaque longueur du mur.
La Fille, de loin celle qui garde une visibilité sur la raison.
Cette maison biscornue qui ne veut qu’avaler cette famille est la métaphore de Jonas. La Baleine. Mais cruelle. Déformée, elle aussi.
Ce récit écrit dans une langue qui tire à elle un double langage métaphysique est très belle car magnétique et vivante.
Comment s’échapper de cette maison lorsque d’aucuns sont déjà emmurés dans cette proie ?
Où l’étrange puise sa place, immanquablement.
Un corps à corps, une bataille dans un décorum horrifique, mais superbe de sens.
Ils ne peuvent et ne veulent partir. Comment aimer ce qui détruit ? Les réflexions philosophiques hantent ce récit sombre.
La maison va-t-elle s’apaiser ? Enfreindre la loi des ténèbres intérieures ?
« Les grandpahrs, les pahrs, et les fils, ils deviennent des planches. Mais les femmes de la famille, elles, elles forment les pierres sur lesquelles les planches viennent se poser. Sans les femmes, y a rien. Elles arrivent « du dehors ». »
Fascinant, le pouvoir d’une littérature qui n’hésite pas une seconde.
C’est un huis-clos terrifiant et de loin, une sacrée leçon de vie.
« La maison biscornue » est l’allégorie des complexités de l’âme humaine.
Des faillites d’amour, l’immensité des angoisses.
L’intemporalité d’une œuvre d’avant-garde, judicieuse, et dont chacune des phrases est un incendie sur la conscience.
Rare et d’ouverture, ce livre est perpétuel. Tant cette porte disparue est celle de l’abandon de nos rêves.
Publié par les majeures Éditions du Panseur.
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