"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Madrid, 1939. Les immeubles et les gens portent encore les stigmates de la guerre civile, la
Guardia Civil patrouille, le couvre-feu est de rigueur. La petite Alejandra presse le pas pour rentrer
chez elle après l'école. Il fait bientôt nuit, et elle déteste croiser ces hommes en uniforme noir, le
bruit mat de leurs bottes sur les pavés. Soudain, au détour d'une rue, elle tombe presque sur le
cadavre d'un garde. Saisie par la peur, son cahier d'écolière lui échappe des mains, et elle détale...
Quand, plus tard, le sergent Tejada, officier de la Guardia Civil, découvre une femme penchée près
du cadavre qu'il est venu identifier, il n'a aucun doute : c'est une « Rouge », et elle l'a tué. Parti
sur une fausse piste, il s'y engouffre sans savoir que cette route va l'emmener ailleurs, plus loin
qu'il ne l'aurait jamais imaginé, la où ses convictions se verront profondément ébranlées... Une
enquête atypique menée par un héros à contre-emploi dans une Espagne blessée et violente.
Avril 39 Madrid, la guerre civile est terminée mais pas les règlements de compte. Ce petit roman (collection Piccolo qui comme son nom l’indique…) mi-polar, mi-historique se lit facilement et a le grand mérite de décrire assez soigneusement l’atmosphère de l’époque. La faim étend son emprise sur la ville et l’immense majorité des habitants ne réussit qu’à survivre, l’hiver a été terrible et le printemps tarde à venir. Tous ceux qui ont ou ont eu des sympathies républicaines ou des amis ou des membres de leur famille ayant combattu pour la révolution sont à la merci d’une dénonciation, d’une arrestation, d’un jugement hâtif et d’une exécution sommaire.
Depuis que le monde est monde, quand la faim règne, le marché noir prospère et tous les meurtres n’ont pas nécessairement une raison politique. Une très jeune écolière témoin de l’assassinat d’un membre de la Garde Civile, sa mère, sa tante et son institutrice, toutes vont payer chèrement ce concours de circonstances car la victime avait un ami qui entend bien le venger. Encore un coup des Rouges, pense-t-il et la vengeance est immédiate et définitive. Rapide, trop rapide, peut-être ? Et si c’était une affaire liée au marché noir ? Difficile à croire pour le sergent Tejada qui mène l’enquête, son ami était un idéaliste, mais les faits semblent bien têtus. On le sait tous, la vengeance entraîne la vengeance, et deux hommes que tout oppose vont bientôt se retrouver face à face, chacun avec sa soif de vengeance à assouvir. Une vie épargnée peut-elle excuser une vie volée par erreur ? Encore un bon roman pour confirmer que la guerre salit tout et que personne, quel que soit son camp, n’en ressort innocent.
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