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Le cadre de la fiction, ou de l'autofiction, n'est pas seulement le lieu propice à l'écriture de soi, il est aussi l'espace choisi pour dire ce qui ne peut l'être d'aucune autre manière. Conscient de créer à partir de la dévastation - en écho à ce que Maurice Blanchot qualifiait d'écriture du désastre -, Modiano ancre la fiction dans une forme de responsabilité, sinon de dette, à l'égard du passé. Comme si chacun de ses livres ouvrait une nouvelle porte vers un monde disparu, le romancier fait que « nos yeux reçoivent la lumière d'étoiles mortes », donnant ainsi corps à l'incipit du Dernier des Justes d'André Schwarz-Bart.
Il n'est peut-être pas faux de considérer que, depuis 1968, Modiano écrit une longue variation autour de son premier roman, si l'on veut bien garder à l'esprit cette déclaration : « J'ai toujours l'impression que j'écris le même livre, tout en oubliant ce que j'ai écrit avant... »
Variation, le terme semble particulièrement juste pour cerner cette écriture sans cesse revisitée, enrichie ou épurée comme peut l'être une phrase musicale. Quelle est donc la place de l'étoile dans cette histoire ? Et celle encore de la fiction dans le processus mémoriel ? Ces questions, herméneutiques autant que philosophiques, sont ici brillamment examinées par Myriam Ruszniewski Dahan.
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