Péret, en allant au-delà du sens, nargue une société matérialiste et technocratique. Mais cette poésie, qui traverse des espaces de liberté, risque aussi de représenter un bannissement. Un courant anthropologique, qui a exploré l'héritage universel qu'est l'imaginaire, conçoit une méthode dialectique dans le but d'étudier ce domaine. L'anthropologue juxtapose les régimes diurne et nocturne de l'imaginaire, le premier avec une tendance à la lutte contre le destin et contre le pouvoir. Quant au régime nocturne, il se subdivise, en fait, en deux versants, l'un, l'euphémique, s'exprimant, chez Péret, au moyen des thèmes de l'amour et du merveilleux. L'autre versant qui est hautement dramatique, révèle chez le poète un penchant très humain, autrement dit la hantise du sacré. Les rituels initiatiques des hommes premiers ainsi que les spéculations des alchimistes du Moyen Age seront confrontés avec l'imaginaire de Péret, ouvrant ainsi une piste de lecture qui dégage l'intensité de cette poésie.
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