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Le cérémonial complexe du "lever du roi" tel que Louis XIV l'a institué a pu paraître dicté par le caprice du Roi-Soleil afin de mieux pouvoir contrôler une aristocratie. Il y a peu encore frondeuse, en la soumettant à un rituel dont la légitimité dernière était d'asseoir mieux l'absolutisme. Or ce rituel a une histoire, plus que millénaire, et c'est cette tradition romaine, chrétienne, puis byzantine que le grand médiéviste Kantorowitcz recontitue en suivant, notamment, le fil conducteur des médailles frappées à ses débuts, par l'empereur Hadrien, puis par le Moyen Âge chrétien romain et par l'empire byzantin avant d'aboutir à la frénésie de médailles scandant toutes les étapes de la vie du Roi-Soleil. Car c'est bien Louis XIV qui, héritant de ces trois sources antérieures, les a fait fusionner en leur donnant une emphase qu'elles n'avaient, chacune, jamais atteinte ; l'association de l'empereur au soleil dispensant au monde ses rayons éclairants et bienfaisants, le couplage allégorique du "lever" royal et de la renaissance quotidienne de l'astre, la réunion du pouvoir politique et de la lumière rédemptrice du Christ, tout cela culmine dans l'idée absolutiste du Roi-Soleil dont la légitimité se retrouve ainsi à la fois divine et cosmique, préfigurant alors les formes perverties des pouvoirs modernes les plus terrifiants.
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