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L'auteur sait avec délicatesse redonner vie à la quête de ses origines. Ecrit dans une prose sensible et évocatrice, s'appuyant sur des recherches minutieuses, Lettre à Moïse retrace l'ascendance et le cheminement de son grand-père, marqué par l'élan, l'esprit d'aventure et l'attachement à la France. L'épilogue conclut sur un mode apaisé le récit des origines retrouvées.
Après une enfance en Hongrie, une existence de jeune adulte à New York, puis une arrivée à Paris à la veille de la Première Guerre mondiale, Louis Charles Huppert, le protagoniste du récit, incarne de façon émouvante les mutations et les errements de la fin du XIXe et de la première partie du XXe siècle, migrations, épisodes d'intégration et d'ascension sociale, émaillés de rejets xénophobes.
Moïse préférait le soleil à la lune. Il se gardait de décrire les malheurs qui eurent Eperjes pour théâtre, épidémies de choléra, révoltes paysannes, frictions multiples contre les armées impériales. Jamais, il n'aurait confié à ses fils que, durant sa jeunesse, les rideaux de l'auberge se soulevaient dès qu'il se rendait en ville. Il débarquait dans la grande salle, les regards se tournaient vers l'intrus qui remarquait les mâchoires serrées, les regards hostiles, les sourires en coin. On appelait le maire, qui accourait, enquêtait, toisait le visiteur et l'invitait à passer chemin. La grande salle de l'auberge retombait en sommeil, l'incident était clos, les rideaux se baissaient.
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