Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
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Après avoir lu Les Enfants du mal puis Le Miracle de la justice, je me plonge dans le nouveau roman de Laure Barachin : L’été où Mylena a disparu.
Là, j’ai retrouvé la qualité d’écriture d’une autrice qui excelle à démontrer tout ce que peut apporter la lecture ; elle va plus loin avec un club de lectrices : Les Amoureux de la littérature, appuyant un peu beaucoup sur les références à Babelio, ce fameux site qui permet aux passionnés de lecture de partager et d’échanger à propos des livres qu’ils lisent, site que j’apprécie aussi grandement.
Au cours de son roman, Laure Barachin joue avec son principal personnage, Stéphanie, qui écrit en même temps ses souvenirs dans un livre qui aura pour titre : L’été où Mylena a disparu…
Avec ce choix ambitieux, l’autrice introduit beaucoup de personnages et j’avoue que je m’y perds un peu entre Mylena, Maryna, Olena, Camille, Anne, Katia, etc… De plus, je dois faire attention à l’époque annoncée en tête de chaque chapitre. On passe de 1998 à 2023, en reculant jusqu’en 1957 pour revenir à 1998 puis 1992, 1993… J’ajoute que les discussions sont parfois difficiles à suivre car j’ai de la peine à identifier qui parle quand le dialogue dure.
Arrivent enfin les références trop fréquentes à la littérature, aux livres, aux autrices, aux auteurs. Personnellement, cela gêne ma lecture mais j’admire le gros travail de documentation, les énormes recherches nécessaires pour citer tout ça, avec, chaque fois, un petit résumé de l’histoire, et le thème principal. Malgré tout, j’ai bien apprécié, à la fin du roman, l’hommage à Albert Camus (La Chute) mort avant d’avoir fini son œuvre littéraire. Il avait été un des seuls intellectuels occidentaux à avoir dénoncé l’usage de la bombe atomique, ce que j’ignorais.
Laure Barachin fait la même chose avec la musique, les chanteurs, les chansons. Là, elle cite souvent des extraits, des paroles de chansons qu’elle adapte à la situation à ce que vivent ses personnages qui arrivent même à communiquer en citant quelques vers. Là aussi, je suis admiratif, même si cela me lasse un peu.
Alors, bien sûr, il y a une histoire qui débute à Pamiers où je fais connaissance avec Stéphanie qui veut être magistrate et Mylena, sa grande amie. Elles ont 18 ans. L’une est discrète, timide, studieuse. L’autre se montre délurée, extravertie et peu scolaire et, elle est très belle. Même si elles se considèrent comme deux sœurs, Stéphanie n’apprécie pas que Mylena participe à des « divertissements entre adultes consentants ». Déjà, émergent des allusions insistantes à la prostitution, l’exploitation des jeunes femmes avec, en ligne de mire, un certain Benjamin Aznar…
Le saut en 2022 permet de retrouver une Stéphanie, magistrate au tribunal de Montauban. Elle est même juge d’instruction. Pour savoir comment elle est arrivée là, il faut attendre un peu, un séjour en Bretagne où le phare de Ploumanac’h rappelle à Stéphanie celui de Port La Nouvelle. Elle y était heureuse avec Mylena. Ensuite, son travail l’amène à rencontrer Olena, une Ukranienne qui recherche sa fille, Maryna (22 ans) disparue.
Laure Barachin aborde alors pour la première fois le drame ukrainien, parle du massacre de Babi Yar, les 29 et 30 septembre 1941 puis cette immense famine orchestrée sous Staline, l’Holodomor.
Vers la fin du livre, je lis avec beaucoup d’attention un débat entre Katia et Olena à propos de l’Histoire de l’Ukraine et de celle de la Russie qui éclaire ce qui se passe aujourd’hui. Là encore, l’autrice révèle un gros travail de documentation. J’apprends ce que signifie ce Z peint sur les chars russes. Cela représente « za » qui signifie « pour », pour la victoire. Ce Z que Iegor Gran a mis en exergue dans son roman Z comme Zombie.
Côté personnages masculins, c’est l’horreur. Heureusement, Matthias, l’ami précieux de Stéphanie, relève le niveau. Pour les autres, l’autrice parle à plusieurs reprises de morceaux de viande quand ces messieurs considèrent les femmes. C’est évidemment exagéré mais cela se comprend dans cette histoire où la prostitution de jeunes filles tient une place importante.
Laure Barachin que je remercie pour sa confiance, nous a emmené aussi en Espagne où la guerre civile causa d’énormes ravages dans les familles. Des comportements suspects émergent et l’autrice rappelle le sort réservé par la France aux Républicains ayant fui le franquisme. Les rivalités internes entre communistes et membres du POUM (Parti ouvrier d’unification marxiste) ont eu des conséquences dramatiques qu’il ne faut pas oublier.
L’été où Mylena a disparu est ainsi un roman foisonnant, apportant quantité d’informations, mettant en évidence la souffrance des femmes et le mépris et la violence dont font preuve certains hommes, pas tous, heureusement !
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/12/laure-barachin-l-ete-ou-mylena-a-disparu.html
Ayant déjà pu apprécier la plume de Laure Barachin avec Les Enfants du mal et Le Mirage de la justice, c’est avec grand plaisir que je me suis plongée dans L’été où Mylena a disparu, son septième roman, qui vient d’être publié.
Ce dernier se présente comme une fiction littéraire qui promène le lecteur de l’Occitanie à la Bretagne, de la France à l’Espagne, de Kiev à Montauban et Toulouse, du phare de Port-La-Nouvelle au phare de Ploumanac’h. Ce roman narre l’enquête de quatre amies pour retrouver deux jeunes filles, Mylena et Maryna, disparues à vingt-quatre ans d’intervalle, l’une en 1998 et la seconde en 2022. Une quête de justice, de vérité, les anime mais aussi une question de survie.
Stéphanie et Mylena en partageant pendant cinq ans une chambre dans un foyer d’accueil pour enfants placés de Pamiers ont noué une amitié indéfectible.
À la fin de l’été 1998, après être allée à une soirée, Mylena disparaît. Elle avait dix-huit ans.
En avril 2022, on retrouve Stéphanie. Elle vient d’être nommée juge d’instruction au tribunal judiciaire de Montauban, réalisant le rêve de son amie disparue.
Pour faire plaisir à Marianne, une amie professeur d’Histoire, elle reçoit une enseignante ukrainienne Olena, hébergée chez cette dernière et qui n’a plus de nouvelles de sa fille Maryna. Cette disparition fait resurgir alors chez Stéphanie le souvenir de Mylena.
Avec Katia, une scénariste franco-russe, elles vont former un club de lecture, qui devient l’association Les Amoureux de la littérature, unissant ainsi leur solitude grâce à cette passion commune. Les livres vont s’avérer de vrais moyens de communication de leurs sentiments – entre elles mais aussi avec d’autres personnes comme Matthias, ce guerrier devenu « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux », avec qui Stéphanie entretient une liaison un peu tendue et même avec Benjamin Aznar. Ces livres vont leur permettre de tisser des liens entre leurs différentes cultures et pourquoi pas suggérer des solutions à leurs problèmes. Ils leur servent également de refuge. Des passages en prose ou des poèmes n’ont souvent pas d’égal pour refléter les sentiments que l’on éprouve ou pour embellir la réalité et procurer un moment d’évasion, tout comme l’art pictural ou la musique également très présents dans le récit.
S’il est fait référence à de nombreux auteurs et à certains de leurs écrits, c’est néanmoins Albert Camus que l’on retrouve de façon récurrente.
L’écriture va permettre également à Stéphanie de retrouver une forme de sérénité après les épreuves qu’elle a subies, en faisant revivre Mylena sous sa plume de même que sa jeunesse et d’autres souvenirs. Petit clin d’œil à l’autrice elle-même, ici, puisque Stéphanie, dans un premier temps, intitulera son livre « L’été de nos dix-huit ans » pour l’appeler ensuite « L’été où Mylena a disparu ».
J’ai particulièrement savouré la manière avec laquelle Laure Barachin parle de la littérature et de l’art en général, de tous les bienfaits qu’ils engendrent et qui s’avèrent indispensables pour survivre.
Ce sont aussi les nombreuses références à l’Histoire que j’ai appréciées, avec, dès les premières pages l’évocation du massacre de Babi Yar en 1941, plus grand massacre de la Shoah ukrainienne perpétré par les nazis et leurs collaborateurs locaux. Rappel aussi de l’Holodomor la grande famine que Staline a provoquée pour anéantir les petits paysans et dont la famille d’Olena a beaucoup souffert.
C’est ensuite, avec la famille de Matthias que les souvenirs de la guerre civile espagnole vont surgir. Le premier évoqué étant le viol et l’assassinat de Maravillas Lamberto Yoldi, le 15 août 1936, victime des nationalistes et devenue symbole de la barbarie franquiste contre les femmes, puis l’exil des Républicains espagnols ou Retirada, les camps, celui de Judes , à Septfonds, près de Montauban …
De nombreux thèmes fort intéressants abordés dans cet ouvrage, les enfants placés, la solitude, l’amour maternel, l’amour filial, l’amitié, l’amour, la culpabilité, la prostitution de mineures, la traite humaine, la solitude, la solidarité, la guerre, la paix… concourent à la réussite de ce superbe roman contemporain et réaliste.
Un grand merci à Laure Barachin pour sa confiance renouvelée.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/11/laure-barachin-l-ete-ou-mylena-a-disparu.html
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