"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Partout, le temps s'est accéléré : des soleils trop forts ont crevé le ciel, les vents incessants ont décapé les corps et les eaux mauvaises tordu les ventres.".
Dans une France au bord de la guerre civile, où les ressources se font rares, Étienne décide de tout quitter pour se réfugier avec sa fille Manon dans la ferme familiale, au milieu des forêts d'épineux.
Il y retrouve de vieux amis mais son rêve d'autarcie s'écroule rapidement : la vie est rude dans la vallée cernée d'imposantes montagnes où plus personne n'ose s'aventurer. Les pouvoirs publics ont déserté la région, au profit de la mystérieuse Fonderie qui semble tenir le village et les alentours sous son joug. Ici aussi, peur et violence règnent.
Bientôt, Étienne apprend que plusieurs jeunes filles ont disparu et que des corps d'hommes déchiquetés sont régulièrement retrouvés à la fonte des neiges.
Chaque jour, les vents se déchaînent, chaque jour, les habitants se terrent... Et les peurs ancestrales resurgissent.
Tout lecteur connaît cette sensation particulière ressentie pour certains auteurs, pour lesquels l’attente entre deux romans nous semble horriblement longue… Lorsque paraît un nouveau roman, on se retrouve partagé entre deux sentiments antinomiques : à la fois, impatient de le lire mais aussi tiraillé de vouloir le garder le plus longtemps possible afin de ne pas se retrouver démuni sans livre, une fois les dernières pages parcourues. C’est ce que j’éprouve totalement avec l’auteur Johan Guillaud-Bachet !
J’ai découvert la plume de cet auteur dès son premier roman, « Noyé vif » et littéralement succombé avec son second, « La soif des bêtes ». Ce troisième, « Les vents sauvages » ne m’a, une nouvelle fois, pas laissée indifférente du tout et conquise dès les premières pages.
Alors que la France telle que nous la connaissions n’est plus qu’un vague souvenir, Etienne décide de quitter la métropole pour aller s’installer avec sa fille dans les montagnes natales. Alors qu’il s’imaginait pouvoir y vivre tranquillement et en sécurité, la vie y est rude et une menace mystérieuse plane sur les habitants.
En adoptant un genre tout à fait singulier du thriller post-apocalyptique campagnard, c’est toute une réflexion sur l’humanité que l’auteur nous pousse à faire. Sans révéler trop sur ce que le monde a pu connaître, on devine que le monde est tombé dans le chaos sans origine clairement définie. Encore une fois, j’ai aimé cette atmosphère confinée dans le milieu rural où les mentalités s’exacerbent pour ne laisser transparaître finalement que le côté sombre de l’âme humaine. Un brin de fantastique complète cette lecture coup de coeur.
Dotée d’une écriture très fluide et très agréable à lire, l’histoire se dévore rapidement même si on souhaite encore la poursuivre, tant le réalisme nous étreint. L’auteur nous conte ces montagnes comme si nous nous y trouvions en sa compagnie. Par les descriptions du milieu naturel, on y perçoit aisément la rudesse de cette vie éloignée des métropoles. Les chapitres courts offrent un rythme soutenu tout au long du récit, sans temps morts, ni superflus inutiles.
Pour moi, Johan Guillaud-Bachet est l’un des auteurs les plus prometteurs de sa génération. Il est définitivement un des noms à retenir de la littérature française contemporaine.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !