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Les suites pour violoncelle seul ; en quête d'un chef-d'oeuvr baroque

Couverture du livre « Les suites pour violoncelle seul ; en quête d'un chef-d'oeuvr baroque » de Eric Siblin aux éditions Fides
  • Date de parution :
  • Editeur : Fides
  • EAN : 9782762131062
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Construit comme un documentaire télé, ce livre a pour sujet les Six suites pour violoncelle de Bach, pur chef-d'oeuvre de gravité et de recueillement. Du coup, on pourrait penser qu'il concerne a priori l'histoire de la musique. En réalité, il contient trois récits en un, tous trois à caractère... Voir plus

Construit comme un documentaire télé, ce livre a pour sujet les Six suites pour violoncelle de Bach, pur chef-d'oeuvre de gravité et de recueillement. Du coup, on pourrait penser qu'il concerne a priori l'histoire de la musique. En réalité, il contient trois récits en un, tous trois à caractère biographique, situés à des époques différentes et qui s'entremêlent avec bonheur pour évoquer le destin hors du commun de cette oeuvre musicale.
Le premier récit est contemporain. Il raconte la découverte éblouie des Suites par l'auteur, par ailleurs chroniqueur de musique pop au quotidien The Gazette, ce qui ne le prédisposait pas spécialement à apprécier la musique classique. Le deuxième récit chevauche les XIXe et XXe siècles. Il raconte d'abord la découverte, par le violoncelliste Pablo Casals, de la partition des Suites, un jour de 1890, alors que, tout jeune homme, il se promenait avec son père sur les Ramblas à Barcelone et que son attention fut attirée par l'échoppe d'un marchand de musique.
Virtuose et véritable star en son temps (1876-1973), Casals fera découvrir au monde entier cette oeuvre oubliée. On ne compte plus en effet les enregistrements des Suites faits depuis par des interprètes réputés, les adaptations pour divers instruments (guitare, luth, saxo, etc.), les arrangements (pour jazz ou autre). Durant la Seconde Guerre mondiale, le manuscrit des partitions, passé entre-temps entre les mains des Allemands, a été évacué de Berlin alors sous les bombardements alliés, avant d'être confisqué par les Russes, en tant que butin de guerre.
Ce ne sont là que quelques péripéties romanesques entourant les Suites qui forment, grâce au talent de Siblin, autant de mini-romans à l'intérieur de son récit documentaire. La vie de Casals, qui à sa manière a combattu Franco et a vécu en exil en France, est tout aussi palpitante, et s'entremêle ici de manière tout à fait judicieuse aux épisodes Bach. Car tel est le troisième récit présent dans ce livre.
Il se passe au XVIIIe siècle et retrace l'existence de Jean-Sébastien Bach, l'un des géants de la musique occidentale, en butte à diverses difficultés en son temps, et qui, entouré d'une nombreuse progéniture (20 enfants, de deux épouses successives), a laissé une oeuvre monumentale, tant en quantité qu'en qualité, même si aucune partition de sa main n'est parvenue jusqu'à nous (pour l'instant). Et c'est à sa seconde épouse, Anna Magdalena, pianiste et copiste, que nous devons de connaître les manuscrits des pièces de Bach, y compris les plus célèbres, comme celui des Suites, composées en 1720.
Il serait trop long d'énumérer ici ses multiples rebondissements que ménage le récit d'Eric Siblin, en croisant ces trois fils. Disons seulement qu'il offre des prolongements intéressants à Montréal, non seulement parce que l'auteur est montréalais, mais aussi parce que certaines scènes de son enquête y ont lieu. Ainsi, à la pâtisserie de Nancy, rue Monkland, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, il fait un jour la connaissance de l'ex-premier violon de l'Orchestre symphonique de Montréal, Walter Joachim.
D'origine allemande, ce dernier avait fui l'Allemagne durant la guerre après un concert, déguisé en prêtre catholique (autre roman dans le récit), et, plusieurs années plus tôt, avait suivi Casals dans la tournée européenne au cours de laquelle il a interprété les Suites pour la première fois. Depuis Montréal, le vieux musicien Walter Joachim avait donc une connaissance de première main de l'entreprise Bach-Casals, et il en a fait bénéficier Siblin, même si c'est en partie seulement, puisqu'il mourra dans l'intervalle.
On aura compris toute la richesse de ce récit mené sans prétention, avec une ferveur communicative. Certes, il ne s'agit pas là d'un roman à proprement parler, mais il en a bien des aspects, et il devrait intéresser des lecteurs de tous horizons (musique, littérature, histoire, mémoires). Ses qualités de vulgarisation font que l'ouvrage s'adresse au grand public intéressé par la musique, l'histoire et.l'aventure qui consiste à vivre.

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