Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Aussi âpre que bouleversante,
une histoire de liberté et de meurtre,
de silence et d'amitié,
au coeur d'un hameau breton.
Allongée au bord de la rivière, cachée par les saules pleureurs, Marie, dix-sept ans, semble paisible, endormie, ce que démentent les marques sombres sur son cou.
Sa mort brutale ébranle toute la communauté, et surtout Marguerite, une petite fille solitaire que tous croient simple d'esprit. Ses parents, peu enclins à manifester leur affection, travaillent leur terre du matin au soir. Livrée à elle-même, maltraitée à l'école, elle aime se réfugier au bord de la rivière, où elle se sent en sécurité sous les saules.
Cette nuit-là, elle a vu quelque chose. Elle voudrait bien aider Marie, la seule qui était gentille avec elle. Mais voilà, Marguerite ne parle pas, ou presque jamais. Mutique derrière sa chevelure sale et emmêlée, elle observe l'agitation des adultes qui, gendarmes ou habitants, mènent l'enquête. Mais comment discerner la vérité parmi les rumeurs, les rivalités familiales et les rancoeurs tissées de longue date ?
Une nouvelle voix à découvrir absolument !
Une affaire criminelle sordide dans un village agricole de Bretagne englué dans sa misère sociale ou familiale. Une peinture digne de Jérôme Bosch.
Voici un "premier roman", celui de Mathilde Beaussault : Les saules.
Un roman noir au coeur des sombres terres agricoles de Bretagne, du nature-writing à la française.
Comme dans tout bon roman noir, on commence par la découverte d'un cadavre, une jeune fille de préférence : ce sera Marie, étranglée au bord de la petite rivière bordée de saules, en contre-bas du village.
Marie était bientôt une jeune femme, un peu trop délurée et bien trop court vêtue. On dira donc qu'elle l'a bien cherché.
C'est Marguerite, l'idiote du village, qui fera cette macabre découverte. La petite est simplette et quasi abandonnée par ses parents.
Marguerite est quasiment mutique ce qui ne va pas faciliter l'enquête des gendarmes, d'autant que les autres habitants ne sont guère plus bavards : ce sont des paysans taiseux, parfaitement rodés au silence quand il s'agit de taire ce qui dérange.
Dans ces pages et dans les locaux de la gendarmerie, nous allons voir défiler presque tout le village.
Les parents de la pauvre Marie : Gilles le père pharmacien, un notable et Elisabeth la mère qui n'avait que sa fille comme raison de vivre.
Paulette, leur femme de ménage, qui n'est ménagée ni par ses employeurs arrogants, ni par son beauf de mari.
Et puis Damien, Caroline et d'autres amis de Marie.
Et enfin les paysans d'en-bas qui peinent à maintenir à flot leur élevage de porcs : les parents et la tante de Marguerite, les voisins.
L'enquête piétine menée par André le gendarme du coin et son impassible collègue Arlette venue de la ville.
On n'aime pas trop :
➔ Dans le sombre registre de la misère paysanne, Mathilde Beaussault n'y va pas avec le dos de la main morte. du sordide, du crasseux, en veux-tu en voilà, comme dans les extraits ci-dessous.
[...] La soupe fume encore dans la cocotte. On a ajouté de l'eau pour l'allonger et satisfaire les estomacs. La télévision gueule à plein régime des informations que le père écoute d'une oreille tout en fixant son assiette, sa bedaine en accordéon posée contre ses cuisses.
[...] Caroline, qui n'a pas été épargnée par les bruits de couloir, apprend à détester sa mère un peu plus chaque jour. Jocelyne, seule, éponge les factures à la sueur de son front et fait bonne figure avant d'écraser le soir venant, des sanglots animaux dans le creux de son oreiller.
Bien sûr, on sait que la vie rurale n'a pas toujours été rose avec des mères épuisées qui ne peuvent guère s'occuper de leurs enfants ou bien des pères qui s'occupent un peu trop des leurs.
Mais la prose de l'auteure se complaît beaucoup trop facilement dans ce contexte envahissant.
À force d'écoeurer ainsi son lecteur, Mathilde Beaussault manque sa cible.
D'autant que d'autres auteurs ont déjà montré la voie d'une plume plus efficace parce que plus sèche : R.J. Ellory, Marie Vingtras ou encore Delperdange, pour ne citer que quelques-uns des dénonciateurs de la violence rurale, sociale ou familiale.
Las, le récit explicatif et descriptif manque ici de retenue, et l'exagération de Mathilde Beaussault est plutôt à ranger aux côtés de celle de Rebecca Lighieri ou Marion Brunet par exemple : une peinture sociale aux couleurs beaucoup trop criardes, une profusion de clichés faciles et des personnages aux traits grossiers qui frisent la caricature.
➔ Bien sûr ces personnages existent sûrement dans la vraie vie : on picole, on est trop seul, on est trop gros, on bouffe n'importe comment, on couche avec n'importe qui, on ne dit jamais rien, on cogne trop fort, ...
Mais, à part Marguerite, pas un seul des personnages de ce roman n'arrive à susciter notre empathie ou même notre compassion.
Car la seule description d'âmes perdues ne suffit pas à faire un bon bouquin, il faut aussi donner un sens à l'intrigue.
Et ce sens, on ne l'a pas trouvé.
Nous sommes en Bretagne dans un petit hameau constitué de la haute Motte et de la Basse Motte. Tout est déjà là, les notables et les familles aisées et de classe moyenne habitent la Haute Motte tandis qu’à la Basse Motte vivent des paysans dont la misère intellectuelle, culturelle, sentimentale et le manque d’argent s’invitent au quotidien.
Le corps sans vie de Marie, la fille du pharmacien de la haute Motte, une ado de dix-sept ans à la réputation sulfureuse est retrouvé au bord de la rivière . La jeune fille a été étranglée. Cette mort brutale ébranle toute la communauté mais plus encore la petite Marguerite, une petite fille de la Basse Motte qui subit la rudesse de son père et l’indifférence de sa mère, paysans qui triment pour s’en sortir. Elle est solitaire et mutique si bien que tous la pensent simple d’esprit, mais quand Marguerite parle, il faut l’écouter. Aussi quand un soir elle dit que Marie est morte et que son corps est dans la coulée, son père la somme de se taire car il ne veut pas de nouveau problème avec les gendarmes.
Une enquête va être menée, chaque habitant du hameau va être interrogé. Au fil des interrogatoires vont émergés les rancœurs entre voisins, les petits secrets, les histoires anciennes, les malversations et les petites jalousies.
Par cette chroniques des années 80 dans un hameau perdu de la campagne française, Mathilde Beaussault, elle-même fille d’agriculteurs, pose l’atmosphère d’une région hors du temps. Ce premier roman rural, noir, âpre et bouleversant nous plonge dans un monde rude et violent où les sentiments sont tus, où les enfants poussent seuls au milieu de parents usés et peu démonstratifs où la jeunesse désœuvrée se livre aux pires excès.
L’écriture toute en délicatesse nous livre un portrait sans concession du monde rural . Ce récit très réaliste est truffé d’humour et de dérision qui donne lieu à des scènes véritablement cocasses malgré le sujet abordé. Car cette histoire parle avant tout du deuil. Comment peut-on survivre à l’assassinat de son enfant en sachant que le meurtrier est encore dehors et qu’on peut le croiser chaque jour ? Jusqu’où est-on capable d’aller dans sa volonté de justice ?
Le prologue et l’épilogue sont une merveille de finesse qui montre la maitrise de l’autrice qui nous amène tout doucement vers la révélation tant attendue tout réussissant encore à nous surprendre.
Voici un très bon premier roman servi par une plume délicate où chaque mot tombe juste et fait mouche.
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